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Je viens de lui exposer le centre de mes problèmes, pour la première fois, je ne sentais aucune obligation, aucun regret, aucun doutes. Comme s'il ne me suffisait que de lui, de nous.

Son nez saigne, il se précipite hors de son lit pour ne pas le tâcher. « Je peux aider ? » Je propose. « Oui, viens ! » Il fonce dans une autre pièce. Tout change dès qu'il s'aperçois dans le miroir. « Où est-ce que tu caches le coton ? » Je demande pour qu'il réagisse, il pointe un bocal du doigt et je lui en tends un. Il tremble et n'attrape pas ce que je lui donne. Je l'enroule « Mets-toi ça dans le nez, t'auras une gueule de con mais on s'en fout ! » Je lui ordonne. Il ne trouve pas ses mots. « Evan !? » J'essaie.

Il cligne des yeux et s'exécute. Il se rince le visage pour faire partir le sang et remarque :

« Je... Je suis désolé. En plus, j'ai tâché mon tee-shirt.

-Garde la tête baisser, j'ai plus de mille astuces pour ce type de problème.

-Vraiment ? Comment ?

-Je dirais que ça ne m'arrive plus mais il fallait que je me fasse cautériser. Mon nez ne savait que saigner.

-Tu peux aller voir s'il faut que je lave mes draps ?

-Evidemment. »

Je reviens sur mes pas, en direction de sa chambre. Rien, pas une trace sur son lit, ou le sol. Il courrait presque, main sur le nez pour éviter de nettoyer. Comment quelqu'un peut être capable de se presser pour devenir aussi absent ? Merde, il tremblait ! Il retourne dans la pièce, coupe l'extrémité du morceau de coton et le jette. S'il s'habillait en blanc aujourd'hui, je ne donnerais pas chère de ses vêtements, foutues, due au rouge. Tenter de tout rattraper m'aurait montré son torse.

« Je suis contraint de te virer de ma chambre, le temps de trouver de quoi remplacer ce que je ne réarrangerait jamais. » Il annonce alors je sors, attendant dans le couloir. Avec seulement de l'eau froide, je pourrais éliminer les traces mais on dirait que c'est irrécupérable. Nos vêtements débloquent des informations sur nous, avec le sang et sa blague sur mon bas.

Même si je dépasse ces moments, je me souviens de la fatigue après la perte de si peu de sang. Combien de litres on a à l'intérieur ? « Je mourrais du nez. » J'exagérai auprès d'une fille au collège. Elle riait « Le sang se reproduit. » Elle me contredisait. Mes blagues l'ont charmé, même si rien ne dure.

L'honnêteté de mes paroles lui accroche un harnais, est-ce qu'on ira plus loin ? J'explore la salle de bain. Pourtant, je venais sans mémoriser, le soir où Ian s'amusait dehors, tandis que ma clé me narguait. Ce n'est pas la première fois. Aucune marque ne reste. « Daniel ? » M'appelle Evan.

Je le retrouve afin de savoir :

« Tu tremblais en te regardant. Pourquoi ?

-J'ai retrouvé le cadavre de Paul.

-Tu te répètes, raconte-moi.

-Des images tournoient dans ta tête quand tu ne t'attends qu'à une choses : qu'elles disparaissent. Mais elle t'accrochent, toujours.

-On peut les dépasser.

-Pas les oublier. Ce dont j'ai besoin.

-Plus tu décris, plus t'accepte de passer au-delà de ça.

-Tu deviendrais un très bon avocat ou un bon psy.

-Dommage, je choisis, la difficulté. Je me changerais en peintre.

-Tu l'es. Pour tes talents, ne pas être exposé n'est pas une difficulté.

-T'es un beau parleur. »

Juste nous [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant