Traître.
Regardant la TV épuisés, encore et encore, les vendredis soir, je pensais compter comme un frère. Ça ne l'empêcha pas de se barrer, de nous quitter, sans s'en inquiéter. Nous sommes les débris de Paul. Je ne vois rien de plus dans ses yeux froids. — Evan me jette un regard noir à travers le miroir du rétroviseur, je nous emmène au dernier point de rendez-vous de Paul.
Les alentours me semblent familier, j'ai déjà conduit sur cette route, à un moment plus sombre. S'il est passé ici, il a laissé derrière lui une maison qui craignait sérieusement. — On me prévient qu'on est arrivé. « On devrait entrer ? » je demande
— Aujourd'hui aurait pu être un pareil à hier, ce n'est pas le cas puisque la foutue maison de Marlène est partie en fumée cette nuit. « Merde, merde et merde ! » j'enchaîna. « Calme-toi, il ne nous manque rien. » m'apaisa Eva. L'écrivain se taisait et fixa abstraitement les environs, nous savions que nous étions impliqués dans bien pire. —
D'après le collègue de l'homme au bar, au bout du téléphone, Paul patientait nerveusement en compagnie d'un verre, personne n'est venu. Je claque à nouveau la portière. « Cette piste ne nous mène à rien. » déclare Evan. « L'autre adresse est vachement loin. Complètement dans une autre ville à mi-chemin. Le trajet me bouffe de l'essence alors attendez. » je le ralentis. Je souffle, relevant les yeux au plafond, calé dans le siège conducteur.
Je me rapproche du parebrise. « Toi aussi t'as vu ? » remarque Eva. « Qu'est-ce que vous regardez ? » s'impose Evan. « Un local borde le comptoir, là, dans la forêt. On devrait aller le vérifier de plus près. » je suppose.
En rejoignant l'endroit, planté là hasardeusement, Evan s'aperçoit :
« Cette structure n'a rien d'un local de chasseur.
-C'est ouvert. Je ne m'attendais définitivement pas à ce genre de passage.
-On voulait tous venir, à nous de l'assumer, nous entraîne Eva.
-Ok, hors de questions de vous laisser dévaler les marches en premier. Je passe devant.
-T'es pressé ?
-Seulement responsable. Je vous ramènerai sans une égratignure les enfants. » Plaisante-t-il en s'élançant dans l'escalier descendant.
On passe par ordre de courage, j'entre en dernier, lampe torche à la main. J'en garde au moins deux, au cas-où depuis nos plans improvisés. En-bah, une odeur empeste, agresse nos pauvres narines. « Nous protéger hein ? » je le charrie. « Cette saleté doit être toxique. » j'explique. Je tente de retenir mon souffle pour le temps qu'on restera. Quand on descendait, on commençait à sentir cette affreuseté nauséabonde. On n'évaluait pas à quelle point la situation empirerait.
Eva appuie sur l'interrupteur, illuminant la pièce à la décoration sobre, jouant énormément sur l'atmosphère pesante malgré une plante, noyée par l'organisation des placards et de la seule chaise autour. Elle conseille :
« Ne traînons pas ici, ça ne m'inspire pas confiance.
-On ne devrait pas perdre de temps à discuter et directement fouiller.
-Exactement !
-On risque de tomber sur des cadavres d'animaux. Ce parfum émane certainement d'un macchabé de bête. » Assure Evan.
J'entends le grincement de la porte qu'il choisit d'ouvrir, j'observe le plafond, pas une trace de moisissure au-dessus de nos têtes. Le regard horrifié d'Evan m'interpelle, il se laisse tomber en arrière dans le but de se reculer. « Ne regardez surtout pas dans les placards ! » nous interdit-il. Je me jette sur le placard qui attache sa vision, m'empresse de le fermer.
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Juste nous [En Réécriture]
Mystery / ThrillerTout le monde a des secrets, ce ne sont pas vraiment des mensonges mais des fois, ils restent cachés. Des jeunes adultes assisteront au changement de leur monde à cause de la disparition de leur meilleur ami. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Sont-ils s...