Juste nous [En Réécriture]

Liberté

On était lundi, un des premiers de la nouvelle saison et l'heure de notre rébellion avait sonné.

Personne n'était prêt à reprendre les cours et rien ne m'empêchait de ne plus jamais remettre les pieds dans une seule des salles de notre fac sauf peut-être l'argent déjà placé dans mes études et l'insistance de Paige. Pourtant, ni Sam, ni Daniel, ni moi ne prévoyait de reprendre sérieusement les cours. Ce qui nous motivait tous, était ce qu'on prévoyait depuis moins d'un mois.

Ce matin-là, Paige prenait son temps devant la glace de la salle de bain et de mon côté, j'étais fier de mon accoutrement noir. On a accordé nos tenues, on sera tous en noir, comme pour des funérailles et surtout comme pour ce jour où on a fait nos adieux à Paul. La discrétion nous protégeait mais c'est la fin du silence, le début de sa fin.

Je frappais à la porte de Paige et j'obtenais toujours la même réponse :

« Donne-moi deux minutes de plus !

-Ok mais dépêche-toi si on veut être à l'heure !

-Je ne suis jamais en retard !

-Tu l'es moins que Sam ! »

« On pourrait prendre le bus. » Suggérait Daniel hier. Sam n'était pas pour et demandait :

« Pourquoi ?

-Pour attirer l'attention.

-C'est Daniel qui marque un point. » Je l'avais soutenu.

Pour arriver à nos fins, on savait ce qu'on devait faire. La première étape : attiser la curiosité des gens et les marquer. La seconde : convaincre les gens de nous rejoindre, la suivante : mettre la lumière sur les problèmes de ces cons et la dernière : savourer notre victoire.

Une fois sortie, Paige se dirigea dans sa chambre afin de faire son sac. « T'as besoin d'aide ? » Je lui proposais mais elle refusa. Elle faisait ses affaires en me faisant par de son hésitation entre porter un costume ou porter une robe. Elle avait opté pour une longue robe noir, n'importe quoi lui irait bien. Une fois prête, elle sortit de sa chambre. « Je sais, c'est des banalités mais tu me remercieras quand tu ne sauras plus quoi dire. » Elle ajouta avant de quitter la maison.

Même l'assistante sociale envoyée par les services d'adoption me faisait moins peur que ce qu'on allait faire en ce lundi noir. A peine arrivés dans le bus, je sentais que des gens nous remarquaient, le plan fonctionnait mais je n'avais aucune idée de quoi leur dire contrairement à Sam et Daniel je parie.

On était les premiers à attendre Daniel et Sam. Je commençais une nouvelle conversation :

« Alors, comment tu te sens ?

-Bien enfin, stressée mais je crois que c'est normal. Et toi ?

-Je m'attendais à pire. Rien n'a encore commencé.

-T'as raison. C'est pas leur bus ? »

Un bus venait d'arriver à destination libérant Sam et Daniel enjoué. Aussitôt ils nous ont repéré, aussitôt ils se sont précipités de venir à notre rencontre. Daniel nous salua :

« Bonsoir.

-Tu reprends les expressions de Sam ?

-Comme il l'a dit, « aujourd'hui est un sombre jour ».

-Tu peux te foutre de ma gueule mais en attendant, on a convaincu quelqu'un.

-En nous voyant venir, elle ne pouvait que l'être. »

En moins d'un regard, ils étaient capables de rire de cet événement. « On devrait y aller et n'oubliez pas : fermons les yeux sur les angoisses de dernière minutes. » Nous motiva Daniel en se hâtant de rejoindre l'entrée. J'oubliais les regards qui devaient être dirigé sur nous pour le suivre, je ne pensais qu'à notre objectif.