En cendre

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Tu brises un schéma en te dédouanant de toute responsabilité, en t'en allant aveuglément. — Je m'interdis de me laisser aller sauf dans ces fois où je ne cherche qu'à me sentir heureux. L'absence devient agressive, tous ses silences m'ouvrent à une infernale machination. Ses promesses envolées brisent mon mental quelques fois.

Lorsque le réel impacte brutalement nos rêves, plus besoin de cacher qu'on va mal, que des plaies ne saignent rien qu'en ressentant le vent.

Son visage venait de se réparer de la bagarre, il sonna à ma porte, je m'empressa d'ouvrir, au beau milieu de la nuit, sous la pleine lune de novembre. Larmes montantes, regard blessé, j'essayais au mieux de le persuader de ne pas disparaître.

Il entra un instant, dès que je remarqua un nouveau bleue, il me laissa, je mentirai si j'avouais qu'il m'avait simplement atteint, je ressentais pire, amèrement détruit.

Il s'agissait de la dernière fois que nos yeux se sont rencontrés.

Infatigablement éveillé suffisamment pour ne pas replonger dans l'onirique. Mes nuits sont scandaleuses. Je ne m'éterniserai pas plus, couché dans l'obscurité. J'esquinte mes yeux en changeant la luminosité de ma chambre. Je m'empare du carnet campant autour de mon lit, ce soir, je compte entrer dans l'analyse et si ce journal ne me suffit pas, j' approfondirai mes révisions déjà complètes.

J'ignore tellement sur le passé de Paul, comment il a fini par devenir le fils des Weaver, qu'est-ce qu'il lui passait dans la tête lorsqu'il s'est littéralement jeté sur Billy ou qu'il est sorti de cette ville miteuse. Ses affaires traînent comme si elles m'appartenaient et qu'il comptait revenir dans quelques heures. Quel arnaqueur. Ma kleptomanie se discerne clairement j'ai ses poèmes, ses cigarettes, son parfum, un livre qu'il me recommandait et probablement son briquet.

Marlène et Lucien seraient les parents divorcés de Paul et je n'arrive pas à mêler Victor à ce joli trio de famille ratée. Un ami proche ? Le deuxième mari de Marlène ? Le frère de l'un d'eux ? Certainement pas seulement le photographe.

Je tourne la page, je négligeai presque ce qu'Eva trouva cet après-midi, sur l'ordinateur de l'homme dans la lune. Quelques mots inscrits sur une feuille pratiquement vierge, plutôt perturbants. Ma cellule grise explosait alors je me contenta de noter ce que je parvenais à deviner. « On doit se focaliser sur ce qu'on comprend pour mieux avancer. » encouragea Paul lors d'un jeu d'énigmes.

Mes yeux me laissèrent et plus de souvenirs du moindre songe à mon réveil. Se perdre et laisser notre subconscient l'emporter, c'est effrayant.

Dois-je me suicider ou prendre une tasse de café ? — J'éloigne la somnolence et l'inconscience en les noyant dans le café. « J'ai l'impression que, Sam et toi, serez toujours amis. » me partagea Eva, précisément comme Paul, un jour. « Parfois je n'ai pas l'impression qu'on soit sur la même longueur d'ondes mais on s'entend inexplicablement bien. » je lui confie. « Vous êtes tellement différents. » elle ajoute.

Sam se pointe, en retard, il se justifie, essoufflé :

« J'ai couru...comme un dératé.

-Tu vas bien ? se renseigne Eva.

-Tu veux de l'eau ?

-Non, pas la peine...enfin si, pourquoi pas.

-Moi non plus, ça ne me dérange pas que t'arrive en retard, tiens.

-Une référence de dingue, se moque-t-elle.

-Merci. Cette fois, j'ai une raison...

-...Reprend ton souffle, calme-toi.

Juste nous [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant