Chapitre 43

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- Comment ça se passe en bas ? Demanda Berlin à son second, Martin.

- On a fondu 59 tonnes.

- Connecte la pompe. On commence l'extraction.

- Mais il en reste 31 tonnes. Le plan c'était de tout fondre répliqua Tokyo.

- Et bien je suis là, ce qui chamboule pas mal de choses. En plus, nous avons un soldat fou furieux avec des envies libertines dans nos locaux. Il serait plus sage d'accélérer le mouvement tu ne crois pas ?

Berlin lui sourit puis fit signes aux autres membres de la bande de le rejoindre. Ils se réunirent dans un des bureaux, celui qui avait servis de chambre d'hopital à Nairobi. Des traces de sang sur la table témoignaient encore de l'opération.

- Nous allons faire trois groupes. La priorité, c'est l'or. En plus d'être notre seul chance de sortie, c'est aussi notre salaire alors nous allons concentrer nos efforts là-bas. Dans un second temps, il faudra gérer notre léger contre temps. Gandia peut se montrer agaçant quand il s'y met.

- On a combien de temps avant la prochaine offensive ? S'inquiéta Denver.

- trois ou quatre heures. Les poulets vont traquer l'hélicoptère et perdre leur temps sur des pistes bidon.

- Nairobi ne risque rien ? S'inquiéta Stockholm.

- Elle est entre de bonnes mains. Maintenant au boulot !

La bande se dispersa, chacun ayant un rôle bien précis en tête.

- Sauf toi Rio.

Berlin retint le jeune homme par le bras.

- Je veux que tu te charges de l'or avec Bogota et les autres lui ordonna-t-il, ses yeux plongeant dans les siens avec insistance. Il attendait quelque chose.

- Je suis capable de gérer les otages. Je ne referais pas la même erreur assura Rio, mal à l'aise face au regard inquisiteur.

- Ah oui ? Es-tu bien sûr de ce que tu baragouines au moins ?

- J'en suis sûr

- Je ne te crois pas trancha Berlin, en se concentrant sur ses armes

- Berlin je ne suis pas un idiot, ni un faible. Je suis capable d'endosser mon rôle. Je ne suis plus un gamin sans défense s'énerva-t-il.

- Alors que s'est-il passé avec Gandia ?

- J'ai eu un moment d'absence c'est tout bredouilla Rio, en reculant.

Berlin brandit brusquement son arme sur lui, son visage n'exprimant aucune émotion

- Tu sais quoi ? Je commence à en avoir ra le cul de toutes tes conneries. Après réflexion, tu mérites une correction pour avoir failli à ton devoir. Gandia va faire des dégâts et ce sera de ta faute. La mort me semble tout à fait appropriée dans ce genre de contexte

- Mais...

- Ne dit rien. Je te laisse une chance de t'en sortir. Une seule, c'est clair ? (il marqua une pause, pour laisser Rio appréhender) Il te suffit de me tuer.

- Quoi ?

Berlin lui tendit son pistolet, le sourire aux lèvres. Le même sourire qu'il avait appris à détester lors du premier braquage.

- T'attend quoi fillette ? Tu n'as pas les couilles d'accomplir un geste aussi simple ? Je vais te dire ce que je pense de toi. Tu n'es qu'un minable, qui n'a rien à faire sur ce braquage. Incapable de se sauver les miches tout seul, il a fallu que tu mettes toute la bande en danger. Tu n'as jamais fait tes preuves et entre nous, je suis persuadé que tu en es incapable.

Rio prit l'arme. Ses mains tremblaient.

- Laisses-moi t'aider un peu (Berlin lui attrapa le poignet pour pointer le canon du pistolet sur son front). Tu ne peux plus me rater gamin alors vas-y. Tire. Sinon c'est moi qui m'en charge.

L'homme brandit son propre pistolet pour le pointer sur Rio.

- Qu'en penses-tu ta vie ou la mienne ?

Le jeune homme inspira. La provocation faisait ressurgir des souvenirs désagréables. Il ne pouvait pas le supporter. Chaque souffrance menaçait de le faire s'écrouler. Pourtant, face au regard de Berlin, il refusait de perdre le contrôle. Pas une seconde fois. Pas devant cet hommes qu'il haïssait en tout point. Il ne pouvait plus se permettre de faire échouer le plan. Son cri accompagna son doigt sur la gâchette. La détonation survint. Mais Berlin resta debout. Son visage respirait la satisfaction.

- Bien. C'est bien petit. Je te crois. Va surveiller les otages dit-il, en glissant son arme dans son étui.

Il lui tapota l'épaule et sortit. Rio ne bougea pas, incrédule.

***

Berlin descendit l'escalier menant aux otages. Il avait chargé Palerme de diriger l'équipe à la recherche de Gandia. En partant du principe qu'il lui faudrait du temps pour rassembler des armes et élaborer une stratégie, il n'attaquerait pas de suite. Toutefois, la prudence s'imposait. Et Berlin avait bien l'intention de mater une figure de rébellion aussi résistante qu'un cafard. Tokyo l'intercepta dans un croisement :

- Changer de plan au dernier moment n'est pas une bonne idée.

- D'accord je vais voir ce que je peux faire ricana-t-il.

- Je ne plaisante pas. Se précipiter est le meilleur moyen de se foirer.

- Alors écoute-moi bien Tokyo. Dans quelques heures la police va envoyer l'armée nous liquider. Nous ne pourrons pas faire grand-chose à part garantir notre porte de sortie. Maintenant, dis-moi ce que tu ferais à ma place ? Rien ? C'est ce que je pensais. Puisque tu es là, tu vas m'aider.

- Depuis quand un gars dans ton genre à besoin d'aide ?

- Depuis que Gandia s'est échappé. Aussi fort et surentrainé soit-il, il n'a pas pu s'échapper tout seul. Je vais régler une autre de vos stupides erreurs d'avant mon arrivée. Il est temps de reprendre les commandes de ce braquage. 

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