Chapitre 67

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Tamayo devait sécuriser sa position. Le monde devait croire que l'assaut était encore d'actualité. Que l'or était toujours dans la banque. Ça, les braqueurs l'avaient bien compris. Les coups de feu résonnaient entre les murs, terrible écho face à leur doute.

- Eh vous avez entendu ? C'est un putain d'écran de fumée ! Vous savez ce que cela veut dire ! Hurla Palerme, pour se faire entendre par les membres de la bande retenu dans les pièces adjacentes.

- Ou ils viennent d'exécuter le Professeur rétorqua Denver.

La police les avait séparés pour les affaiblir, les faire douter.

- J'énumère des évidences reprit Palerme. Ça fait 24 heures que nous sommes prisonniers et nous sommes toujours en vie. Le plan Petit Poucet nous sauve la mise.

Dans les toilettes d'à côté, Berlin servait le même discours à ses compagnons. Même sans connaitre tous les détails, il connaissait le poids de l'argent dans le cœur du gouvernement. Et il connaissait son frère.

- Ayez confiance mes amis.

Son sourire serein au milieu des armes pouvait passer pour celui d'un fou. Rio baissa la tête et ferma les yeux, priant pour sortir au plus vite de cette situation.

***

Le colonel rentra pour la quatrième fois dans la banque d'Espagne. Sans hésiter, il se dirigea au dernier étage, pour retourner discuter promptement avec Lisbonne et le Professeur. Passé les portes, il savait déjà qu'il ne servirait à rien de mentir. Le mensonge n'était plus d'actualité. Il n'y avait plus rien à dissimulé sauf pour tromper les apparences. Il fit signe à ses soldats de monter la garde à l'extérieur. La conversation allait décider de l'avenir économique du pays, mieux valait ne pas l'ébruiter.

- très bien. Personne n'écoute ce qu'on dit. J'imagine que tu as un plan ? demanda Tamayo, d'un calme résultant de l'énergie du désespoir.

- Vous allez faire une conférence de presse. Et vous allez dire que grâce à l'enquête de la police, vous avez retrouvé l'or.

- Si je fais ça, je me retrouve complètement à la merci de votre bande dehors.

- Si je vous lâche, vous ne me ferez plus confiance. Ce n'est pas souhaitable.

- N'en faisons pas une question de confiance. Ce sera une question de vie ou de mort. Suarez, Canizo, allez y ordonna-t-il dans le combiné de sa radio. A la moindre entourloupe, je donne l'ordre de les faire exécuter. Suarez tu m'as entendu ? Maintenant que j'ai les rênes du jeu, tu tiens toujours à ce que je sorte et que je parle aux médias ?

- Soit on gagne tous les deux, soit on perd tous les deux.

La partie était serrée. Aucun des deux opposants ne voulant lâcher prise. Ici se déroulait un duel verbal dont l'issue pourrait causer la chute de l'Espagne. Ici se jouait la vie des Robins des Bois qui ont soulevé l'opinion publique. 

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