Chapitre 51

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- Helsinki tu me reçois ? Helsinki ?! Paniqua Palerme, ses mains tremblantes d'inquiétudes sur sa radio.

La déflagration avait fait vibrer toute la bâtisse. Des cris avaient suivi. De lointains mirages face au danger. Pourtant, tel un miracle, une toux vint interrompre le flot de désespoir.

- Je suis vivant.

- Sors de là tout de suite ordonna Palerme, en s'autorisant un soupir de soulagement.

- J'ai une jambe coincé. Blessure ouverte. Beaucoup de sang.

- Reste éveillé j'arrive !

- Ton copain va mourir ricana Gandia.

Palerme ne trouva pas la force de le remettre à sa place. Mille pensées menaçaient de le submerger. C'est alors que Bogota le secoua par les bras. D'un signe de tête, il lui fit comprendre qu'il s'occupait du prisonnier. Palerme partit au pas de course. Helsinki était blessé, en plein territoire ennemi. Il n'avait pas le droit à l'erreur.

Le Professeur le contacta. Il n'arrivait pas vraiment à s'en soucier, répondant mécaniquement aux questions. C'est comme si le monde disparaissait pour le laisser se concentrer sur sa cible. Il était un homme à promesse et il avait fait une promesse à Helsinki. Que quoi qu'il arrive, il le ferait sortir d'ici. Plus que ça, il ne pouvait se permettre de perdre des hommes sous sa responsabilités. Il ne se le pardonnerait jamais. Alors, il refusait de comprendre la logique derrière les paroles de Sergio. Dans son état normal, peut-être aurait-il percuté. Mais tout ce qui comptait à présent, c'était d'avancer.

Bientôt, il quitta les escaliers. Il courut à en perdre le souffle. Sans réfléchir, il tira lorsqu'un treillis militaire entra dans son champ de vision. L'homme avançait dangereusement auprès d'Helsinki à son goût. Une de ses balles fit mouche. Un autre homme aida le militaire à se replier. Palerme en profita pour attraper un lance-roquette.

- Prenez ça les tocards.

Il lâcha la gâchette. La roquette explosa dans le recoin, là où les soldats se tenaient en groupe. Le braqueur su avec certitude qu'il avait fait des blessés. Réprimant un cri de victoire, il profita de la diversion pour se faufiler à découvert et rejoindre Helsinki. Il enjamba le plus rapidement possible les débris, ne s'attardant pas sur les flammes aux alentours. L'atmosphère était saturé de poudre à canon.

- Je suis là mon gros. T'inquiète pas.

Une grimace déforma ses traits. Trop de sangs. Ce n'était pas bon du tout.

- C'est bon calme toi. Tout va bien.

Il entreprit de lui confectionner un garrot, ignorant les râles de douleurs provoqués par la compression du tissu.

- Tiens bon.

- Non Palerme. Coupe moi ma putain de jambe. Coupe-la.

- Je ne te couperai pas la jambe. C'est hors de question.

- Palerme. J'ai le fémur et le tibia en miette. Les genoux aussi. A l'hôpital il le couperait et tu le sais parfaitement.

- On va t'aider. Je vais te sortir de là. Arrête de dire n'importe quoi.

Il lui injecta un antidouleur.

- Reste calme. Je suis à côté de toi.

***

Un peu plus loin, Tokyo, Denver et Rio récupéraient les otages de la bibliothèque pour monter sur le toit. Tous portaient un masque. Le Professeur leur donna des consignes, qu'ils devraient scrupuleusement suivre à la lettre.

- N'oubliez pas. Ils doivent penser que vous êtes en fuite. Faites sortir la moitié sans masque. Vous avez une minute.

- Berlin magne toi. On a besoin de tir de couverture !

- On y est. Tout le monde est prêt ? Répondit ce dernier, l'arme à la main. Palerme ?

Il rampait avec Stockholm pour se mettre à couvert derrière de gros sacs.

- Berlin, je veux de la fumée dans cinq...quatre...trois...deux...un.

- Bonne chance souffla le Professeur.

- Fumigène hurla Palerme.

La fumée couvrit le champ de bataille. Le manque de luminosité empêchait d'y voir clair, déstabilisant les deux camps. L'échange de tirs n'en devenait que plus redoutable. Ils tiraient à l'aveugle. Les coups étaient assourdissants, l'air empestait la poudre. Mais cela tournait à leur avantage. Stockholm rejoignit Bogota et Palerme tandis que Berlin occupait le côté opposé. Ils encerclaient les soldats.

- Stockolm vient.

Bogota la fit grimper sur ses épaules pour la faire atteindre la poutre métallique suspendue au plafond. Non sans difficulté, elle la délogea. Ensemble, ils la portèrent jusqu'à Helsinki.

- Laissez-moi du temps pour libérer Helsinki.

- On n'a plus de temps là

Tokyo était sur le toit, avec Denver et Rio. Les otages courraient dans tous les sens, les mains en l'air. Bientôt, la supercherie ne marcherait plus.

- Quand on le sortira, on attirera le commando hors de la tranchée.

- Très bien. Tokyo, n'approche pas du trou avant mon signal.

Le Professeur devait avoir une discussion avec Tamayo. 

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