Le colonel Tamayo n'en croyait pas ses oreilles. En plus d'être à nouveau tombé dans une autre ruse du Professeur, il apprenait que Raquel Murillo s'était évadé pour arriver tel un Ange tombé du ciel sur le toit de la banque d'Espagne. Qu'est ce qui ne tournait pas rond avec lui pour être autant malchanceux ? C'était trop demandé d'avoir ne serait-ce qu'un peu de répit ? Que tout se passe sans incident ? Cette fois il n'avait plus le choix. Il devait recourir à des méthodes plus extrêmes.
- On prépare une intervention immédiate déclara solennellement Tamayo, dont les limites avaient depuis longtemps désertés son autorité. Désormais, plus rien ne l'empêcherait de mettre la main sur les braqueurs.
- Je voulais vous parler de ça colonel. J'ai besoin de renfort ! Cria Suarez, hors de lui.
- Tu n'en auras pas besoin. Seule l'armée est capable de remettre ces clowns à leur place.
- Attendez une minute. C'est une affaire civile qui concerne la police répliqua Angel.
- Non ça relève de la sécurité nationale. Je vais faire venir des militaires. Des militaires formés pour la victoire ou la mort !
Suarez échangea un regard avec Angel. Tous deux savaient ce que cela impliquait. Les règles du jeu changeaient. Les otages, les seuls boucliers des braqueurs, seront maintenant considérés comme des victimes collatérales d'une opération meurtrière.
- Appelez le commandant Sagasta. Et bon sang, localisez moi ce foutu hélicoptère !
- Il est au sud-ouest mais nous avons onze minutes de retard sur lui.
- Je peux faire partir un engin de la base de Torréjon pour l'abattre suggéra un brigadier en charge de la mission.
- Non je veux le pilote vivant vous m'entendez ? Je veux le cueillir quand l'hélicoptère atterrira. C'est clair pour tout le monde ? Bien, problème suivant. Suarez, Antonanzas, Angel, avec moi. Tatiana, allez chercher des cafés pour nous tous.
Assise à son bureau la jeune femme, les regardait s'enfermer dans la petite salle d'interrogatoire. Elle s'empressa de s'en approcher. Une veine que la machine à café y soit proche. Tendant l'oreille, elle entendit des brides de conversations. Tamayo voulait accuser Sierra de l'évasion de Lisbonne mais pour cela, il lui fallait des preuves concrètes. Sans doute allait-il en fabriquer pour être davantage hors la loi encore. Ces hommes ne pensaient qu'à couvrir leur cul, jusqu'à trahir complètement le but de leur métier. Tatiana rentra et un silence l'accueillit. Elle déposa les tasses fumantes sur la table puis s'excusa et se retira. La conversation reprit de plus belles mais elle ne s'y attarda pas. Il lui fallait avertir le Professeur. Sierra et lui avaient désormais un ennemi commun.
Son attention fut attirée par un des hommes chargés de rechercher l'hélicoptère. Il courrait pour prévenir Tamayo. Tatiana regarda les moniteurs de contrôle. L'hélicoptère était en vue.
- Colonel l'hélicoptère perd de l'altitude prévint quelqu'un lorsque Tamayo émergea de la tente. Près d'un élevage de mouton.
- Tenez-vous prêt ils vont bientôt atterrir.
Ils suivirent en direct le déploiement des forces de police sur place. Tatiana n'en rata pas une miette. Le stress lui fit taper du pied jusqu'à ce que plusieurs « RAS » ne résonnent à travers la radio. Un long soulagement l'envahi. La radio continuait de diffuser les voix des agents.
- Debout ordonna un policier.
- Qui va payer pour les agneaux que vous avez tués ? Hein Qui ? s'énerva une voix que Tatiana identifia comme vaguement familière.
- C'est pas nous. Bouclez là !
- Mais qui c'est ce clown s'insurgea Tamayo.
- Une victime apparemment tenta Antonanzas.
- Ce cinglé à atterri sur mon troupeau à toute vitesse. Un vrai dingue continua le fermier, scandalisé.
- Il n'y avait qu'un seul homme ?
- Dans l'hélicoptère ? Oui juste un seul mais dans la voiture... Boris ils étaient combien dans la voiture ? Deux non ?
- Non un seul. Ils sont parti à deux mais y'avais qu'un homme dedans.
- Modèle du véhicule ?
- C'était.. hum... un sorte de corbillard.
Tamayo se tourna vivement vers les images de l'évasion de Lisbonne. Tatiana eut alors la certitude que tout faisait partie du plan. Ces hommes étaient des complices du Professeur. Seuls ces derniers auraient pu faire le lien avec la même voiture emprunté par Berlin. Une voiture bleue.
- Capitaine écoutez-moi. Les suspects se déplacent dans une Citroën bleue immatriculé 15318 VCM. Prenez les en chasse tout de suite ordonna Tamayo, serrant si fort sa radio dans sa main que ses jointures en devinrent blanches.
- Bien reçue.
Tatiana suivit la course poursuite avec un rictus amusé. Ca promettait une entourloupe comme Sergio les aimait. Si seulement elle aurait pu se procurer du popcorn.
- La véhicule est à deux kilomètres colonel.
- Il faut stopper cette putain de voiture à tout prix.
- Voiture du suspect en approche. Il est en vue.
- Ecoutez tous. C'est le Professeur. Il peut sortir d'un nuage de fumée ou d'un chapeau. C'est Houdini !
- Il arrive à très grande vitesse.
- Tirez dans ces putains de roues !
Les images diffusèrent le dérapage de la voiture. Suivi d'un homme qui en sortait. Une bombe accrochée sur le torse. Il semblait terrifié.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est ce qui se passe ? S'impatienta Tamayo. C'est le Professeur ?
- Non colonel. Cet homme dit s'être fait enlevé en sortant du boulot. Il était conducteur de camion. Le même qu'on a retrouvé sur la route ou Raquel Murillo s'est évadé.
- On s'est encore bien fait avoir colonel ricana Angel, en insistant bien sur chaque syllabe du dernier mot.
- Colonel !
- Quoi encore ? Hurla presque Tamayo.
- Les portes de la banque s'ouvrent.
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LosoweLa Casa de Papel partie 4 et 5 Regardez la fin de la saison 3, au risque d'être spoilé. J'imagine la saison 4 donc les événements se déroule juste après la fin de la saison 3 Le professeur est abattu. Lisbonne a été exécutée. Du moins, c'est ce qu'...