I SAVED YOU

Chapitre 69

A l'abri des regards, pour la plus grande illusion du monde dont l'issue et la vérité étaient acquise par le monde entier, les sacs mortuaires s'ouvrirent. Les morts revinrent à la vie. Rio émergea le premier, encore étourdi par les balles à blancs et le transport. Puis ce fut au tour de Stockholm et de Denver. Dans un autre camion, Matias, Palerme et Helsinki se réveillèrent à leur tour. Puis ce fut Bogota et enfin, Lisbonne, Berlin et le Professeur.

- Personne ne traque les morts. L'or le vrai est notre otage. S'ils ne veulent pas que leur plus grand secret d'Etat ne soit dévoilé, notre persécution se termine aujourd'hui. Et pour toujours.

C'était les paroles du Professeur. Il avait commencé ce braquage pour sauver Rio et pour honorer son frère. Il en sortait avec un frère ressuscité, aucune perte à déplorer et une immunité éternelle.

24 heures plus tard

Sergio faisait face à son frère. Tous deux s'étreignirent. Les mots ne suffisaient plus à ce stade.

- Il ne faut jamais perdre la foi conclut Helsinki, ému.

Le Professeur le remercia. Il prit la main de Lisbonne et vit Berlin lui sourire. Autour, la bande le regardait. L'homme qui leur avait offert une seconde vie. Une nouvelle famille. Et un nouvel avenir. Un nouveau symbole à défendre.

- Tout ne s'est pas passé comme on l'aurait voulu commença-t-il. Mais, nous avons réussi quelque chose.

Ce n'était pas le meilleur discours. Ni le plus long. Mais seulement celui qui résumait leur aventure. Marseille lui tapota l'épaule. Puis, d'un même mouvement, ils joignirent le cercle. Les sourires de ses visages heureux. Fier. Jamais personne ne les oubliera. Le Professeur prit le temps de graver ce moment dans son esprit avant de se laisser distraire par du mouvement. Une voiture venait d'apparaitre dans l'entrebâillement des portes du hangar. Son sourire redoubla. Deux femmes en sortirent.

- Je vous ai manqué cria Nairobi.

Toute la bande poussa des cris de joua puis coururent vers elle. Sierra l'accompagnait. Après avoir salué Nairobi, il alla la rejoindre. Lisbonne le suivit. Alicia Sierra, l'inspectrice cruelle, le prit dans ses bras. Elle échangea une poignée de main avec Lisbonne, mettant ainsi fin à une querelle inutile pour de bon.

- Tu dois avoir quelque chose pour moi fit Sierra en souriant à Sergio.

Il lui rendit son sourire puis piocha dans sa pile de passeports entre ses mains. Il lui donna le sien.

- Lucia ? lut-elle en regardant Lisbonne.

- Et celui de Victoria.

Elle se dirigea ensuite vers sa voiture, lançant un dernier signe de tête à Nairobi. Le Professeur se pencha vers elle, avant qu'elle ne démarre.

- Ou est l'or ?

- L'or est déjà au Portugal. Dans une maisonnette. La petite maison du trésor.

Puis elle démarra. Une autre voiture arriva en trombe. Lorsqu'elle s'arrêta, le Professeur vit Tatiana en descendre suivit d'un jeune homme blond. Berlin se hâta de la rejoindre. Il l'embrassa, son sourire s'agrandissant toujours plus. Ensuite, il prit son fils dans ses bras. Son frère et Lisbonne vinrent le rejoindre.

- Sergio je te présente mon fils, Rafael. Rafael voici mon frère.

- Oui je vous connais. Enfin, je voyais votre visage tous les jours à la télévision.

- Tu as raison, pour un voleur il a la fâcheuse manie de faire beaucoup de bruit.

Tatiana emmena ensuite son fils rencontrer les autres membres de la bande. Lisbonne l'accompagna. Il n'était jamais trop tard pour faire connaissance.

- Une affaire de famille hein ? Dit Sergio.

- Une affaire de famille confirma Andrès.

Il croisa le regard de Nairobi. Elle lui fit un doigt d'honneur, le sourire au lèvre. Il lui répondit par le sien.

- Et dire que tu as réalisé le plus gros coup de l'Histoire

- C'est toi et Martin qui avait imaginé le plan.

- Et tu l'as perfectionné. Celui qui termine et le réussit par la même occasion et celui qui a réussi. Nous, nous avions juste apporté notre contribution. Sous forme d'esquisse. D'un rêve inachevé.

- Je te retrouve bien là.

- Ce que je veux dire. C'est que même avec 90 tonnes d'or en poche, nous allons retourner risquer nos vie à voler.

- On ne peut pas changer notre nature. Voilà tout.

- Ca me rassure.

- Par contre, nous pouvons revoir nos cibles.

- Ca me plait bien.

Les deux hommes éclatèrent de rire. Ils avaient une vie de famille à mener. C'était déjà un énorme challenge. Ils avaient beaucoup à faire. Mais avant tout, ils rejoignirent la bande. Pour passer un dernier moment en compagnie de la famille.

Avant que toute cette histoire ne commence, personne n'aurait imaginé qu'ils s'envoleraient en toute discrétion escorté par un groupe de soldat d'élite et que leur mission classé défense serait de leur assurer une nouvelle vie. Un avenir tout neuf. La liberté. Et des tonnes d'or. Pour que plus jamais aucun membre de la bande n'est à braquer une banque. 

FIN