Chapitre 10

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La policière brune se rassit à sa place et se remit au travail. Il lui suffisait d'attendre encore quelque minute avant de pouvoir prendre sa pause.

Dans le hangar, le Professeur venait de reprendre le contrôle de la situation. Il voulait faire tomber la police. Ce n'était plus qu'une question de vengeance pour la femme qu'il aimait. Il prit contact avec Jaquier et lui demanda de retrouver l'avion qui avait emmené Rio en Espagne. Ce dernier n'avait pas perdu de temps. En quelques secondes, il avait retrouvé l'avion et avait pu remonter jusqu'à sa zone de décollage. Le Professeur reçut les images sur son ordinateur et esquissa un sourire.

- Alors frangin, que compte tu faire à présent ? demanda Berlin, qui observait par-dessus son épaule

- Nous allons renverser la police en l'attaquant sur tous les fronts répondit-il, une lueur de haine dans le regard : Marseille !

- Oui Professeur

- Tu vas te rendre en Algérie

- Hum je crois que je n'ai pas bien entendu

Andrès fronça les sourcils, lui aussi ne comprenait pas. Il regardait son frère sortir une boite de sous son bureau. Il fouilla dedans pour en sortir un passeport et une liasse de billet qu'il tendit à Marseille :

- Tiens prend ça et part sans perdre de temps !

- C'est vous l'patron capitula Marseille, en haussant les épaules

Andrès le regarda partir avant de reporter son attention sur Sergio.

- Je peux savoir ce que c'est que ce délire ?

- Attends tu vas comprendre lui assura-t-il, imperturbable

Le Professeur attrapa la radio et se mit en communication avec le reste de la bande

- Professeur ?

- Palerme, passe-moi Rio

- tout de suite

Les deux frères l'entendirent l'appeler en criant avant que la voix de Rio ne se fasse entendre

- Oui Professeur ?

- Je suis désolé de te demander une telle chose mais... j'aurai besoin que tu racontes à la presse ce qui t'es arrivé quand tu étais retenu en captivité.

Sergio retint son souffle. Il ne pouvait pas l'obliger et d'un côté, il s'en voulait de lui demander une chose pareille. Après tout, ce n'était qu'un gamin. Lui réclamer un témoignage et l'obliger à se remémorer ses horreur était plus qu'inhumain pourtant, c'était ce qu'il fallait faire pour gagner la guerre. A la guerre, on est parfois obligé de faire des choix difficiles.

- Rio ? S'inquiéta-t-il, car son silence commençait à s'éterniser

- Vous en faites pas, je vais le faire répondit Rio avant de couper la communication

Sergio resta un moment à réfléchir avant de se rendre compte qu'il tremblait. Il reposa la radio d'une main frémissante avant d'enlever ses lunettes et de se passer les mains sur le visage.

- Sergio murmura Berlin en se rapprochant de lui : repose-toi, veux-tu

Il lui posa une main sur les épaules mais le Professeur se dégagea

- Je me reposerai quand j'aurai vengé la mort de Raquel rouspéta-t-il : d'ici là, j'ai une guerre à mener !

Andrès n'en crut pas ses oreilles. C'était la première fois qu'il voyait son frère dans un état pareil. Dans son regard, brillait une détermination infaillible. Il est sûr qu'il irait jusqu'au bout et cela, par n'importe quelle moyen et c'est ce qui inquiétait le plus Berlin. Si sa vie devait être sacrifiée pour parvenir à son but, il n'hésitera pas. Mais ça, Andrès ne le permettrait pas.

- Sergio ou est donc passé ton sens rationnel ? Tu sais aussi bien que moi que ce n'est pas comme ça que nous gagnerons. Si tu perds le contrôle de toi-même, le plan a de grande chance d'échouer. N'oublie pas que les autres comptent sur toi lui rappela Berlin, pendant que Sergio, s'étant levé, faisait les cent pas.

- Je ne les laisserai pas tomber, ne soit pas ridicule

- Excuse-moi mais ton comportement me prouve le contraire contra Andrès

- Je fais ça pour toi aussi tenta-t-il de se défendre : Sierra a fait vivre un véritable enfer à Rio autant qu'à toi !

- Mais moi je ne laisse pas la colère et la haine prendre possession de tout mon être. Toi, tout ce que tu veux, c'est te venger. Et pour quoi faire ? Cela ne la fera pas revenir !

- Andrès ferme là !

- Non Sergio. Rend toi à l'évidence. Reprend toi Bordel ! Raquel Murillo est morte et tu te comportes comme un crétin depuis. Tu ...

Berlin n'eut pas le temps de terminer. Sergio venait de lui envoyer son poing en pleine face. La violence du coup lui fit perdre l'équilibre et il tomba.

- Ça fait mal râla-t-il, en se massant la joue exagérément

- Tu l'a cherché répliqua le Professeur mais se sentant coupable malgré tout

- Faut croire répondit Andrès en se relevant, une main toujours posé sur sa joue mais une fois arrivé à hauteur de son frère, il reproduisit le même geste, en plus fort. Résultat, Sergio se retrouva à son tour au sol, une joue enflée sur le visage

- Tu l'as mérité souria Andrès, fier de lui

- Faut croire grogna Sergio

Il s'apprêta à ajouter quelque chose quand un portable se mit à sonner. Surpris, le Professeur regarda Andrès sortir de sa poche son téléphone et le porter à son oreille :

- J'écoute

- Andrès tu peux être moins formel quand tu me réponds rigola une voix féminine, alors que Berlin affichait un sourire éclatant

- Ma très chère Tatiana, que me vaut le plaisir d'entendre ta merveilleuse voix ?

- Je préfère ça pouffa Tatiana : dit moi, Sergio est avec toi ?

- Oui il est là comme tu t'en doutes

- Mets moi sur haut-parleur répondit-elle, sa voix devenant soudainement plus sérieuse

- c'est fait

- Sergio ?

- Euh oui? bredouilla le Professeur, en lançant un regard d'incompréhension à son frère. Celui-ci pourtant semblait aussi perdu que lui

- J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer mais il faut que tu me promettes de ne pas faire de mission suicidaire !

- Si ça peut te rassurer, Andrès est là pour me refaire le portrait quand il l'estime nécessaire ronchonna-t-il, faisant naitre un sourire moqueur sur l'individu en question

- Je n'en doute pas vue son tempérament soupira-t-elle, fière des qualités de son mari, elle reprit : bon, comme Andrès a dut de le dire, je fais partie des policiers en charge du braquage. Je suis donc en mesure d'observer la stratégie qu'ils emploient ainsi que les éléments qu'ils utiliseront contre vous.

- Oui, je sais tout ça. Ou veux-tu en venir ? s'impatienta le Professeur

- Ce que je veux dire, c'est qu'ils retiennent une personne qui pourrait faire foirer toute ton opération si jamais ils arrivaient à la faire parler. Sergio, ils ont Raquel Murillo.

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