Chapitre 52

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Tandis que les braqueurs étaient occupés par les militaires, Tamayo en profitait pour envoyer une équipe de déminage. Les hommes s'approchaient dangereusement de la porte d'entrée. Ils allaient entrer. Sauf si le Professeur parvenait à utiliser une dernière carte. Il appela son ennemi.

- Pour commencer, je vous déconseille de lever la main car vous n'avez pas trop intérêt à ce que quelqu'un nous entende. Dites-moi colonel, vous faites du yoga ou ce genre de chose ?

- De la capoeira.

- C'est de là que viens votre souplesse s'exclama le Professeur et Lisbonne ne refreina pas un petit rire. Vous êtes tellement souples que ça vous permet d'éviter les problèmes, à esquiver les démissions est les responsabilités. Vous devez être un bon amant avec une souplesse pareille.

- Pour tout dire, c'est vrai mais je commence à être écœuré par cette conversation. Dites-moi ce que vous voulez bordel ?!

Le Professeur fit un signe à Lisbonne. Celle-ci enclencha l'enregistrement.

- On va fabriquer des preuves. Une tonne de preuve pour les inculper et nous discriminer. On va dire qu'Arturo Roman s'est fait dégagé de la banque car il était blessé et que les braqueurs ne voulaient pas se charger de lui. On va dire qu'il est mourant car ce qui pourrait nous arriver de mieux, c'est d'accuser les braqueurs d'être des meurtriers !

- Ou voulez-vous en venir ? Coupa le colonel, dont l'enregistrement de sa voix l'agaça plus qu'autre chose. Encore une fois, il s'était fait doubler.

- Je veux une guerre équitable.

- Ca n'existe pas

- Tamayo, vous avez fait entrer dans la banque huit soldats d'élites. Il y a dix cambrioleurs. C'est assez équilibré. Pour l'instant. Je ne veux pas de nouveau mouvement.

- Vous croyez que votre enregistrement va m'arrêter ?

- Vous avez déformé la réalité sans aucun scrupule éthique. Je vous demande juste que les choses en reste là. Soit vous annuler votre second assaut d'attaque. Soit je prouve que c'est vous seul qui avez ordonné la fabrication de fausse preuve contre Alicia Sierra. Qui avait organisé le payement dans des fonds de réserve. Et pour couronner le tout, je transférerais dix millions via une société des Antilles irlandaises à votre nom, et cette transaction vous reliera directement à moi.

Il sourit. Tamayo venait de raccrocher. Cela lui permettait de se concentrer pleinement sur l'armée. Il adressa des remerciements silencieux à Tatiana car c'était elle, encore, qui leur avait sauvé la mise. Elle s'était procuré un micro au moment où les choses commençaient à s'envenimer. Sans contact avec lui, elle avait agi pour utiliser ses enregistrements le moment venu. C'est un appel à la cabine téléphonique qu'elle avait pu parler avec Sergio. De là, une grosse partie de sa panique avait disparu. Sergio lui avait donné des instructions et les preuves lui étaient parvenues. Le timing parfait jusqu'à la dernière seconde.

- Professeur Helsinki est libre. Je répète. Il est libéré hurla Palerme pour se faire entendre malgré les coups de feu.

- Rio, prêt à tirer à mon signal

- Oui Professeur.

- Tokyo, Denver préparez-vous.

- Okay.

- Rio, sauve qui peut.

Le Professeur vit les tirs sur le toit de la banque par les caméras. Il se passa les mains sur la figure. Rio devait sortir et faire semblant de tirer sur les otages. La panique engendrée devait rendre plausible la retraite vers le toit.

- Tokyo, ils ont quittés la zone. Attendez encore un peu cria Palerme.

Les tirs semblaient plus proches désormais.

- Allez-y !

- On y va.

Les tirs reprirent de plus belle. L'interférence vrilla les tympans de Sergio. Mais il ne voulait pas se dérober. Il voulait suivre l'action dans ses moindres détails. Le temps s'éternisa puis la libération. Le répit.

- Qui est au commande ici ? Demanda soudain Palerme. Il avait été décidé de garder encore secrète l'arrivée de Berlin.

Le Professeur ne pouvait pas entendre les réponses des militaires. Mais il espérait de tout cœur que les négociations réussiraient.

- Sagasta. Vous êtes encerclés. Jetez vos armes au milieu de la pièce. Tout de suite ! On vous laisse dix secondes.

- Je le sens pas du tout.

La voix de Tokyo rajouta un peu plus à l'inquiétude de Sergio, comme en écho à ses propres pensées. Puis ce fut le chaos.

- Grenade ! Hurlèrent les braqueurs.

- a couvert !

Les explosions vrillèrent de partout. Les cris redoublèrent. Dans les deux camps.

- Tokyo il faut que vous avanciez !

- Impossible. Les tirs sont trop puissants.

- Professeur ils abaissent les portes de sécurité.

- Les portes de sécurité ? Elles ne sont pas sur les plans.

Le Professeur ne connaissait pas ce système.

- Ils ont dû les installer après avoir fait les plans parce que là ya trois portes qui se referment Professeur.

- Tokyo, réfugiez-vous dans la cuisine.

La situation leur échappait encore. Il avait fallu d'un seul détail pour tout chamboulé. Jamais leur avantage n'était acquis.

- On est coincé dans un putain de traquenard.

- Il faut bloquer les portes. La plaque de la cuisinière !

- Tokyo couvre nous.

- Sagasta. Je vous conseille de laisser mes coéquipiers tranquilles. Au détriment de quoi, je serais obligé de sévir.

La voix de Berlin résonna dans son casque. La peur le cloua sur place. Son frère allait-il vraiment tenter un nouveau coup d'héroïsme ? Le ton de sa voix ne laissait pas place au doute. 

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