Chapitre 16

160 12 3
                                    

Au centre des opérations de la police, Sierra et Tamayo parlaient de la situation.

- Alicia soupira-t-il : nous avons essayé de démentir les accusations. Mais malheureusement, l'autre fils de pute à lunette nous attendait avec des preuves matérielles. A présent, nous sommes dos au mur et il va falloir qu'on assume

- C'est qui le « on » qui devra assumer ? Demanda brusquement Alicia, qui se doutait déjà de la réponse

- Pour les renseignements, Prieto. Et pour la police soupira-t-il à nouveau : c'est toi.

Alicia le regarda, les yeux remplis de sous-entendus. Bien sûr que Tamayo couvrait ses arrières. Il était bien trop égoïste pour penser à se sacrifier lui-même pour le bien de sa brigade et de son service.

- Toi et lui vous allaient servir de boucs-émissaires continua-t-il : pour préserver l'image des institutions

- Et je fais quoi ? Je dis quoi ? Ricana-t-elle, voyant claire dans son jeu mais ne n'ayant pas de moyen de répliquer : Tu veux que je dise que j'ai agis seule, sans en parler à personne. Que j'ai fait ça par ambition professionnelle ? Pour voir si on me donnait, la médaille de mérite de la police ?

- Ils ont trouvés les e-mails de Prieto alors ils ont sûrement les tiens aussi répliqua Tamayo, qui voyait bien que son stratagème ne fonctionnait pas. Il essaya donc de lui faire comprendre qu'il ne servait à rien d'ajouter une autre personne dans le coup. Cela rendrait l'image de la police encore plus mauvaise : Tu dois démissionner, quitter ton rôle de négociatrice et assumer que tu as fait des choses illégales.

- Puisqu'il faut que j'assume, j'peux aussi porter le chapeau pour la mort du torero Manolete, Kennedy, le coup d'état de 81, l'attentat contre le Pape. Au point où j'en suis, j'assume tout ? Non ?

- Tu vas trinquer, quoi qu'il en soit rétorqua le commandant : mais si tu acceptes de nous aider, on te laissera jamais tomber. Je demanderai au renseignement de décrédibiliser les preuves. Le procureur et l'avocat général sont acquis à notre cause. Et nous te trouverons un juge, qui te sera favorable. Tu seras suspendu, bien entendu, sans salaire. Mais ne t'inquiète pas pour ça. Tu continueras à être rémunéré grâce aux fonds spéciaux. Et je te promets, que tu ne mettras pas les pieds en taule.

- Ca je m'en branle répondit-elle sèchement

Elle réfléchit alors pendant plusieurs secondes avant de donner sa réponse :

- Bon. C'est pas comme si j'avais le choix de toute façon

- Alicia, soit forte. Tu peux compter sur nous

Au bar, Tatiana s'était assise auprès de son mari. Celui-ci avait jeté un dernier regard autour de lui avant de se pencher en avant pour l'embrasser. La jeune femme avait fermé les yeux, savourant l'instant comme si c'était le dernier. A regret, ils durent pourtant rompre le moment sans pour autant lâcher leurs mains :

- Je suis content de te revoir souria Andrès

- Tu m'as manqué aussi, espèce de crétin rigola-t-elle, en resserrant sa poigne sur sa main.

- Quoi déjà les insultes ! se moqua-t-il

- fait pas l'ignorant. Tu sais très bien que ça veut dire « je t'aime »

- Oui je sais mais je voulais te l'entendre dire

Ils se sourirent comme de parfait idiots et durent se faire violence pour ne pas se sauter dessus dans la seconde. Après tout, il ne fallait surtout pas attirer l'attention. Soupirant de mécontentement, elle demanda à Andrès la raison de sa venue car ils avaient convenus qu'ils ne se retrouveraient qu'en cas d'extrême urgence. Il en était de la sécurité de l'un et de l'autre.

I SAVED YOUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant