Chapitre 13

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Dans la tente de la police, une tension énorme flottait dans l'air. Tamayo, voulant garder son grade faisait tout pour ne pas que sa réputation ne soit remise en doute. Il voulait, par tous les moyens, laver tous ce qui l'entacherait. Quitte à mentir à l'opinion publique. Tel était ce qu'il avait décidé avant que Prieto ne viennent témoigner au ministère de l'intérieur. Sierra lui avait assurée qu'il n'y avait aucune chance que le Professeur découvre des preuves qui puissent prouver la déclaration d'Hannibal Cortès alors, Prieto allait nier chaque accusation. C'est notre parole contre la leur avait-il dit, pour les convaincre d'obéir. Jamais il ne se serait douté que ce plan échouerait.

Pourtant, il aurait du savoir. Le mensonge ne reste jamais impuni. Les crimes ne restent jamais bien longtemps, un simple secret. La loi finit toujours par triompher même avec tout ce qu'on peut dire là-dessus. Tamayo venait de faire la plus grosse erreur de sa vie et il ne pourra plus retourner en arrière.

Dans le bâtiment du ministère de l'intérieur, Prieto se préparait à raconter tout un tas de bobard qu'il avait minutieusement conçut avec Tamayo. Il n'était pas en faveur de cette décision mais il fallait l'admettre, jamais il n'aurait avoué tous ses crimes. Sur ce point, il se sentait coupable. Coupable de ce qu'il avait fait subir à ce gamin. Coupable d'avoir voulu se venger de cette bande d'enfoiré. Le soir, quand il rentrait chez lui, il n'osait pas regarder ses enfants dans les yeux. C'était à peine s'il tremblait de honte lorsqu'il les voyait lui sourire. Leur sourire si innocent déclenchait en lui des souvenirs de torture. Alors, il n'avait pas d'autre choix que de se gaver de comprimés. C'était la seule solution qu'il avait trouvé pour s'éloigner de ses démons intérieurs.

C'est donc en pensant à toutes ces horreurs que le colonel entra sur le devant de la scène. Digne de leur réputation, la vingtaine de journaliste présent dans la salle commencèrent immédiatement à poser des questions. Le raffut qu'ils causèrent fut interrompu par les agents de sécurité. Prieto déglutit face à cette armée en quête de vérité, malgré tout, il se construit un visage sérieux et commença à déblatérer son discours.

Bonjour à tous. Je suis Alphonso Prieto, colonel au Centre National de Renseignement

Dans le hangar, le Professeur écoutait attentivement chaque mot qui se disait. Il ne voulait manquer aucune miette de cette défaite. Ses mains, incapables de se tenir tranquille face au stress, ne cessaient de faire des pliages en papier. Sergio commençait à avoir des oiseaux en papier partout sur son bureau, ce qui devenait assez encombrant.

Mais, son cerveau n'en tint pas compte. Il continuait de réfléchir sur la suite des événements. Son plan n'était pas infaillible cependant, il ne pouvait plus faire marche arrière. La libération de Lisbonne était déjà en cours et il ne fallait surtout pas qu'il ne commette une seule erreur, même minime. Tout n'était plus qu'une question de temps. L'horloge tourne, entraînant à sa suite la réussite du plan. 

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