Chapitre 50

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- Vous avez des antidouleurs ? Hurla Sierra.

Couché sur le sol, elle se tordait de douleur.

- Surtout pas. Il ne faut pas faire courir de risque au bébé rappela le Professeur.

- Tu te fou de ma gueule ?

- Vous n'avez plus le temps d'aller à l'hôpital.

- Sans déconner.

Sergio ne savait plus quoi faire. Cette douleur, il ne pouvait pas totalement la comprendre. Alors, par réflexe, il lui prit la main. Son geste si innocent soit-il se voulait une bouée de sauvetage. Quelque chose sur quoi s'agripper pour ne pas dériver. Sierra lui en fut reconnaissante. Elle n'avait plus la force de lutter.

- Je ne veux pas m'enfuir. La vie de cavale, surtout maintenant, je peux pas. Je pars pas aux Philippines. J'aimais cette vie. J'adore Madrid. Je veux pas perdre mon pays par ta faute.

L'inspectrice délirait. Mais il ne chercha pas à le lui dire. Il la laissa exprimer ses sentiments par la parole. Même s'il savait que c'était Tamayo le responsable.

Lisbonne revint avec des draps et de l'eau propre. Sans préambule, elle se laissa choir au chevet de la femme enceinte. Elle échangea un regard entendue avec Sergio. Puis ils retroussèrent leurs manches.

- respire profondément Alicia. Tout va bien se passer. On reste auprès de toi. Maintenant, il faut que tu pousses.

Ses cris étaient de vrais déchirements. Le temps semblait ralentir, la tension montait, l'inquiétude à son comble. Et puis la délivrance. Le cri d'un nouveau-né. L'instant sembla se suspendre dans l'air. Un instant de pur bonheur au milieu du chaos.

- Félicitation murmura Lisbonne en lui tendant le bébé.

Sierra l'attrapa délicatement, toute trace de méfiance désertant son visage. Seul l'amour brillait dans ses yeux. Le Professeur se surpris à sourire. Lui-même se détendit, savourant le moment avant de reprendre les rênes du braquage. Seulement, un regard vers les écrans suffit à lui faire reprendre pied sur la réalité. Il bondit littéralement sur ses jambes, épousseta ses mains sur son pantalon.

Alerté, Lisbonne se tourna. Elle comprit aussitôt la soudaine inquiétude de Sergio.

- Ce que nous venons d'entendre...ce que nous venons d'entendre est une horrible explosion.

Le Professeur se décomposa sur place. Des journalistes se relayaient pour couvrir l'incident. La panique s'installait parmi les nombreux manifestants. Agissant sous adrénaline, il attrapa le micro échoué près de la table.

- Ici le Professeur. Le déversoir d'orage est sécurisé. Je veux un bilan de la situation. Palerme ?

- Ils ont fait sauter le toit. J'arrive au dernier étage. Helsinki est coincé.

- Berlin situation ?

- Je suis au deuxième étage avec Stockholm.

- Tokyo situation ?

- On s'apprête à sortir sur la terrasse. Denver, Rio et moi. on va les prendre à revers.

- Non ! Surtout n'ouvre pas cette porte.

- Quoi ? Et Helsinki ?

- Ils vont vous abattre. Ne sortez surtout pas !

- Tokyo si tu ne sors pas, Helsinki est mort. Foncez !

- il y a une centaine de snipers qui couvrent ce toit argumenta le Professeur, l'urgence rendant sa voix sévère, ne laissant pas place à la discussion. Ils vous laisseront pas les prendre à revers. Ils vont vous exploser la tête.

- Professeur vous sacrifiez un homme-là hurla Palerme, hors de lui.

- Il n'y a qu'une seule façon de sauver Helsinki. Il faut les attaquer sur les côtés. On va utiliser le trou qu'ils ont dans le toit mais pour cela, il va falloir que vous sortiez sans vous faire tirer dessus. Je sais comment faire. Descendez chercher les otages !

Au même moment, Benjamin apparut. Il ne pensait pas tomber face à l'inspectrice Sierra et son bébé. Son regard interrogea le Professeur. Ce dernier ignora sa question silencieuse.

- Nairobi ?

- Avec Marseille à l'hôpital.

- Tant mieux j'ai besoin que tu ailles faire des courses pour moi.

Et l'homme repartit quelques minutes plus tard. Alicia avait suivi l'échange, obtenant une nouvelle information. Nairobi s'était fait déporter par l'hélicoptère. Et était toujours en vie. 

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