Chapitre 28

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- la phase 2 de notre plan consistera à faire stopper le convoi. Nous l'immobiliserons de façon à ce qu'il ne nous échappe pas. Il sera bloqué de devant et de derrière sans possibilité de replie .

- Et comment allons-nous faire ça ? Professeur ?

- De la façon la plus simple qui soit souria-t-il ; nous allons provoquer un accident.

La voiture que conduisait Berlin fut dans l'obligation de se stopper. En effet, après avoir roulé durant un petit moment, le convoi venait de s'arrêter devant lui car, dans l'incapacité d'avancer.

En plein milieu de la voie, à plusieurs dizaine de mètre de leur position, se trouvait un camion porteur de matériaux. Cela se devinait aisément du fait des nombreuses structures métalliques répandues sur le sol. Devant servir pour la construction, elles n'étaient pas de petites tailles et il faudra un moment avant de pouvoir toutes les déplacer. Ce qui était parfaitement prévu, bien entendu. En plus de ça, de la fumée s'échappait du capot et devenait de plus en plus dense. C'était mauvais signe.

Après l'arrêt du petit cortège, les deux motards roulèrent jusqu'au camion pour s'informer sur la situation. Ils furent vite fixer lorsqu'un homme, d'environ la cinquantaine, courut vers eux pour réclamer leur aide. Ne perdant pas plus de temps, ils troquèrent leur deux roues pour la course à pied et suivirent l'inconnu jusqu'à disparaître derrière le poids lourd.

Berlin sourit. Qu'est-ce qu'il était tellement satisfaisant de voir le plan se dérouler à merveille ! Benjamin le regardait. C'était la première fois qu'il le rencontrait que déjà, il prenait peur. Ce gars était littéralement sur une autre planète. Comment pouvait-il rester calme et souriant alors que lui était pétrifié par la peur et le stress ?

- Ne vous en faites pas Benjamin. A cette allure, tout sera bientôt terminé et vous pourrez rentrer chez vous

Il le regarda du coin de l'œil. Lui aussi aurait voulu avoir autant d'assurance mais il n'en avait pas et il n'était pas question que Berlin le prenne de haut en le sachant.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez monsieur

- Voyons, vos mains parlent pour vous

Benjamin baissa les yeux et vit qu'il tremblait. Honteux, il n'osa pas le regarder. C'était une attitude complètement ridicule et il en avait conscience.

- Ne soyez pas aussi dur avec vous-même. C'est normal d'avoir peur. Moi-même, je suis terrifié depuis que j'ai trouvé un nouveau but à ma vie.

- Ce n'est pas ce que vous montrez pourtant grommela-t-il

- C'est vrai

Ce fut ses seuls mots et Benjamin comprit qu'il ne dirait rien de plus. Cet homme avait sa fierté et il ne s'ouvrirait pas davantage.

- Je suis content que Moscou est connu un homme comme vous avant de mourir décida-t-il quand même de dire

Il regarda Berlin et pendant un instant, il crut avoir fait une erreur. Son regard s'était assombri et son visage si impassible se couvrit de tristesse.

- Je crains que vous ne fassiez erreur répondit-il ; Moscou était quelqu'un de bien. Ce n'est pas mon cas

- Je vous assure que je suis parfaitement sûr de ce que je raconte. Moscou était mon meilleur ami et je le connais mieux que personne. Si vous n'étiez pas digne de confiance, il n'aurait pas travaillé avec vous. Pourtant, il a choisi de le faire et il a eu raison.

- Si c'est vrai, alors il serait encore là aujourd'hui cracha Berlin

- Non. Sa vocation a toujours était de protéger ses proches. Il est mort heureux d'avoir pu protéger son fils. Vous aussi, vous vous êtes sacrifié pour protéger la bande. Cela suffit à me convaincre qu'il a fait le bon choix.

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