Chapitre 22

157 13 5
                                    

Dans le hangar, Sergio attendait le signal. Son frère devait recevoir un message de Tatiana mais cela faisait plusieurs heures qu'ils n'avaient aucune nouvelle. La pression remontait. Si Tatiana ne réussissait pas, ils ne pourraient pas continuer.

Berlin, lui, restait d'un calme olympien. Le Professeur c'était toujours demandé comment il faisait. Après tout, il devrait être encore plus inquiet. C'était sa femme qui prenait des risques.

- Andrès, ça t'arrive de t'inquiéter ? finit-il par demander

- Hum ? Pas vraiment non

Voilà que ça répondait à la question ironisa Sergio intérieurement. Voulant se concentrer sur autre chose que son frère, il dévia son regard sur les écrans. Il avait l'œil sur l'intégralité de la banque et pouvait observer le reste de la bande s'impatienter, ce qui était compréhensible. Ils devaient surveiller les otages et faire fondre l'or. Et, tout ça, sans vraiment avoir eu de contre temps. Bien sûr, il y avait Arturo mais celui-ci se tenait à carreau. A croire que le discours de Palerme l'a fait réfléchir.

Nairobi était toujours en convalescence mais en très bonne voie de guérison. Les assauts de la police avait été interrompu depuis que le Professeur avait lancé ses missiles. Ainsi, les braqueurs étaient tranquilles. Du moins, ils l'étaient si Sergio continuait à veiller sur eux.

Une pression sur son bras l'arracha de ses pensées. Andrès tenait son portable à la main et le regardait en souriant.

- Elle a réussi l'informa-t-il

Sergio sauta de joie. La libération de Lisbonne n'était plus qu'une question de temps

- Tu remercieras Tatiana de ma part

- Tu lui diras toi-même rétorqua-t-il ; c'est quoi la suite ?

- La suite répéta Sergio ; c'est que tu me filmes avec cette caméra

Andrès se retrouva donc avec une caméra entre les mains, sans savoir quoi faire tandis que Sergio se moquait de son incompréhension.

Tatiana avait appelé par une cabine téléphonique au environ du QG. Elle voulait ne prendre aucun risque. Elle avait alors pris le chemin du retour, les mains dans les poches. Une fois passé les bâches de la tente, elle avait tout de suite remarqué le comportement peu normal des policiers. Tous regardaient l'écran central. En s'approchant, elle vit Sergio, le regard meurtrier, parler avec une aisance inquiétante.

Notre camarade Lisbonne e été arrêtée illégalement. Elle est actuellement détenue dans le QG de la police, en face de la banque d'Espagne. Sans qu'aucun juge n'en ait été informé, sans avocat auquel elle a le droit.

- c'est quoi ça encore ? maugréa Tamayo, l'esprit bouleversé et fatigué.

Tatiana, un peu en retrait, sourit. Sergio ne lui laissait aucun répit.

La police a simulé son exécution dans le seul but de nous détruire. J'en ai la preuve et vous allez entendre l'enregistrement :

- Suarez, baisse ton arme !

- Ou est le Professeur ?

- Raquel, dis leur que je me rends, dis leur que j'arrive ! Raquel ! Dis-leur !

- Ou est le Professeur ?

- Je ne sais pas où est le Professeur

- Raquel, j'arrive ! Dis leur que j'arrive !

- Ou est le Professeur ?

- Je ne sais pas où est le Professeur !!!

- dis leur de sortir ! Je suis presque là !

- Ou est le Professeur ??

- Je ne sais pas où est le Professeur

- Alors tu ne me sers à rien

- Raquel ! Sortez ! Sortez ! Raquel ! Dis-leur ! DIS LEUR ! ( 3 coups de feu retentirent)

- C'était de la légitime défense. T'as compris ? T'as compris Solana ? Elle a tiré en premier. Efface les empreintes sur l'arme et mets- la dans sa main

Je demande à la justice d'ouvrir une enquête, afin de prouver la véracité de ce que j'avance.

Tatiana était sous le choc. Cet enregistrement était bouleversant. Elle avait l'impression de revenir quelques années en arrière lorsque la police avait fait semblant de tuer Andrès. Tatiana comprit ce que Sergio avait vécu. Si elle avait été à sa place, elle aussi se serait faite avoir. Maintenant, elle s'en voulait. Sergio n'avait pas abandonné Andrès. Il c'était simplement fait avoir. Et Dieu sait ce qui se serait passé si Tatiana ne lui avait pas dit pour Lisbonne.

Elle soupira. Comment un seul élément pouvait faire tomber toute la structure ?

On a beau dire tout ce que l'on veut dessus, mais les sentiments humains sont une source de puissance incroyablement forte

I SAVED YOUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant