Vingt-cinq

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Clamart,
avril 2022

𝗔𝘇𝗮𝗹𝗲́𝗲

On arrive rapidement en bas de l'immeuble puis on grimpe les marches avant d'entrer dans l'appartement, je dépose le sac de courses sur la table et me lave les mains en même temps qu'Enzo. Je me retourne et sursaute quand je tombe nez à nez avec le blond les mains dans les poches que je n'avais pas entendu arriver.

- Où est Marian ? Je demande.

- Elle est partie voir une voisine. Je hoche doucement la tête. Vous étiez où ?

- Dehors. Je répond en le contournant pour m'assoir à table.

- On à été au parc pour faire de la balançoire et du toboggan puis après on a été faire des courses pour mamie et on a même croisé une collègue à Azalée.

Je me fige face aux derniers mots d'Enzo et Mathieu tourne son visage vers moi en haussant les sourcils.

- Et elle a dit quelque chose la meuf ? Demande Mathieu à son petit frère sans me lâcher du regard.

- Elle a demandé à Azalée si elle allait bien depuis son départ de l'école et Azalée a répondu oui.

- Parce que tu vas bien ? Je relève la tête vers lui et fronce les sourcils face au ton qu'il vient d'employer à mon égard devant son frère.

Je me lève et quitte le salon pour aller dans la chambre, je m'assois sur le lit du bas et la porte s'ouvre quelques minutes plus tard sur Mathieu qui reste debout face à moi après avoir soigneusement refermé la porte.

- T'as quoi ? Me demande t-il.

- J'ai pas aimé le ton que tu as employé pour sous-entendre que je n'allais pas bien alors que je vais bien.

- Ment à qui tu veux mais pas à oim, tu vas pas bien et tu le sais. Tu fais juste semblant devant Enzo parce que c'est un gosse mais quand t'es seule avec moi tu ne te cache plus.

- Arrête s'il te plaît Mathieu, je vais bien, je vais mieux. Je répond tout en essayant d'être convaincante.

Je me lève pour sortir mais il enroule son bras autour de mon ventre et colle son torse contre mon dos.

- Pars pas vénère, j'aime pas ça. Souffle t-t'il contre moi.

- Alors arrête de m'énerver. Il rit doucement et son souffle s'écrase sur ma peau qui frissonne presque d'emblée. 

Il pose son menton sur mon épaule et resserre ses bras autour de moi, je pose mes mains sur les siennes et ferme les yeux quand une larme roule sur ma peau pour s'échouer sur la main du blond.

- Soit il pleut dans ma piaule soit tu chiale. Je rigole et il pose ses mains sur ma taille pour me retourner.

- J'essaye d'aller mieux, j'te le jure.

Ses mains prennent place sur mes joues et les essuies avant de venir poser son front contre le mien.

- Je sais Azalée. Je renifle aussi gracieusement que je peux et je frappe doucement le bras du blond qui se moque de moi.

J'enroule mes bras autour de son cou et le serre fort contre moi, je ferme les yeux quand son parfum m'enveloppe directement. Ses mains se pressent contre ma taille alors que je sens mon corps fondre contre le sien.

Je recule sans jamais retirer mes mains de son cou, nos yeux se connectent immédiatement, mon regard dévie vers ses lèvres entrouvertes et je sens mon cœur s'affoler, il étire ses lèvres dans un sourire charmeur, je peut certifier que mes joues ont pris une teinte rose, je remonte mes yeux dans les siens et il me rapproche de lui encore plus.

- Mathieu on fait quoi ? Ma voix n'était qu'un murmure.

- Je sais pas Azalée. Souffle t-il contre mes lèvres.

Il s'approche encore plus et au moment où nos lèvres allaient se rencontrer la porte de la chambre s'ouvre brusquement me faisant reculer.

- Mamie demande si tu veux manger avec nous ce soir Azalée ?

Je regarde Enzo puis Mathieu et les deux hochent la tête en souriant, la main de Mathieu se glisse dans la mienne pour me ramener près de lui.

- Avec plaisir je reste Enzo.

- Trop cool je vais le dire à mamie.

Il quitte la chambre en claquant la porte et je retire ma main de celle du blond qui fronce automatiquement les sourcils.

- Je...je vais aller prendre l'air. Aussitôt dis je quitte la chambre à mon tour et ouvre la porte d'entrée avant de descendre quelques marches et de m'y assoir.

Je prend ma tête entre mes mains en fermant les yeux, mais qu'est-ce qu'il vient de se passer au juste ? Mathieu et moi avons faillis nous embrasser, et je crois que j'en avais vraiment envie.

- Azalée tu vas bien ? Je relève mon visage vers celui de Marian qui s'assoit à côté de moi. Qu'est-ce qu'il se passe ? Mathieu avait l'air tout triste aussi.

- On à faillit s'embrasser.

- Et ce n'est pas une bonne chose ? Ses yeux pétillent de malice et je rigole doucement.

- Non... enfin je sais pas trop, tout va de travers dans ma vie en ce moment et j'ai pas envie de tout gâcher avec Mathieu.

- Vous devriez avoir une conversation, il y a des non-dits entre vous et si vous continuez comme ça cela va créer un fossé.

- Merci Marian.

- C'est normal ma grande et maintenant à table.

Je rigole et me relève pour la suivre, j'entre dans l'appartement et je croise le regard de Mathieu une fraction de seconde avant qu'il ne détourne le sien vers un point invisible.

Je soupire consciente que c'est ma faute cette gêne entre nous et m'installe en face de lui et juste à côté d'Enzo qui par chance ne ressent pas le malaise qui plane au dessus de nous et à cet instant je l'envie.

juste une nuit | plkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant