juste une nuit | plk

Trente-sept

Ajaccio,
mai 2022

𝗠𝗮𝘁𝗵𝗶𝗲𝘂

Je descends du taxi après avoir payé et m'avance sur le trottoir devant la maison du père de ma copine, un léger stresse grimpe en moi, j'ai peur qu'elle me tej parce qu'elle voulait pas que je la vois comme ça.

Je souffle pour me donner un semblant de courage et vérifie mon bigo mais toujours aucune réponse d'elle, je range mon téléphone dans ma sacoche puis avance vers la maison.

Je pousse le portail et marche jusqu'à la porte d'entrée, j'abaisse la poignée et pousse la porte qui visiblement n'était pas fermée à clé. Je traverse le couloir en vérifiant chaque pièce qui se présente à moi, je m'attarde un peu sur la chambre qui doit être celle de ma copine puis referme la porte et entre dans le salon où je vois Azalée assise à même le sol entouré d'un tas de photos et entrain de pleurer.

- Tu devrais fermer la porte à clé si tu veux pas que l'on rentre ici comme dans un moulin.

Elle sursaute et se retourne en écarquillant les yeux.

- Mathieu mais...mais qu'est-ce que tu fais ici ?

J'enlève ma sacoche et avance en faisant attention aux albums photos sur le sol et m'assois derrière elle, je la plaque contre mon torse et l'entoure de mes bras.

- Pourquoi tu l'as dis à ma grand-mère et pas à moi ?

- Parce que t'es chiant et buté et que tu serais venu même si je t'avais dis de pas venir.

- Ouais t'as un problème je rapplique c'est comme ça que ça marche entre nous Azalée.

- Mais je voulais pas que tu me vois comme ça. M'avoue t-elle dans un sanglot.

Je pose ma joue contre sa tempe et la serre un peu plus fort alors qu'elle attrape mes poignets avant de les serrer aussi.

- Moi ça me dérange ap, je t'ai rencontré tu pleurais seule sur une plage alors je m'en branle ok ?

- Mathieu-

- C'est ok ? Elle hoche la tête et continue de pleurer. Raconte moi.

- Le notaire avait déjà essayé de m'appeler ces derniers mois mais j'ai jamais décroché sauf aujourd'hui, mon père m'a léguer la maison et...et ça m'a angoissé, j'ai conscience que j'aurais dû venir te parler, c'était la chose la plus raisonnable à faire mais moi un j'ai pris un billet d'avion et j'ai fugué en Corse.

- T'as le droit de pas être raisonnable Azalée, tu dois pas t'en vouloir de réagir comme tu le fais alors prend le temps qu'il te faut ici, je partirais pas sans toi.

- T'as une tournée à faire Mathieu.

- J'ai le temps d'accord et puis je suis pas venu jusqu'ici pour te voir pleurer et repartir les mains dans les poches.

- T'as pas vraiment le temps puisque t'es censé partir demain non ?

- C'est vrai j'avais oublié ce détail là.

Elle étouffe un rire et embrasse le dos de ma main droite. Je me relève avec elle et la place face à moi, je passe mes pouces sur ses p'tites joues toutes mouillées et prend ensuite son visage en coupe.

- Mathieu...

- Tu te débarrasseras pas de moi, j't'aime et je reste avec toi même si t'es au plus bas.

Elle ouvre grand les yeux et je fronce les sourcils avant de réaliser c'que je viens de dire. J'ose même plus parler et je crois qu'elle non plus, elle continue de me regarder la bouche ouverte et je pourrais me moquer d'elle mais là je suis bloqué.

- Tu-

- Je...je...tu veux que j't'aide à ranger le salon ? Je demande en me détachant d'elle.

- Mathieu-

- Tu sais quoi ? Je pense que tu devrais plutôt aller te reposer ou aller faire un tour sur la plage et puis moi je range et j'te rejoins après d'accord ?

Je la supplie presque avec mes yeux de sortir de cette maison avant que la trouille ne m'envahisse complètement. Elle ouvre la bouche mais ne dit rien et hoche la tête avant de sortir de la maison, je souffle et me gifle mentalement d'être un con pour flipper parce que je lui ai dit que je l'aimais.

Le dire à voix haute aussi naturellement me fait réaliser que je l'aime et ça depuis longtemps peut-être même depuis le premier jour, un sourire de teubé pend place sur mon visage pendant que je ramasse les albums photos et que je range dans le placard ouvert avant de le fermer.

Après avoir finis de ranger le salon, je quitte la maison à mon tour et me dirige comme je peux vers la plage où on s'est rencontré. Je m'avance dans le sable et la repère assise pas loin de l'eau, je m'assois à côté d'elle et la regarde mais elle reste face à la mer.

- Je suis désolée de ne pas t'aimer de la bonne manière. 

Je fronce les sourcils suite à ses mots.

- Qu'est-ce que tu raconte comme merde encore ?

Elle tourne enfin son visage vers moi et attrape mes mains.

- On s'est rencontré j'étais au plus mal et je vais toujours mal, je fais des trucs sur un coup de tête sans réfléchir aux conséquences et je veux pas être un poids pour toi, tu mérite une fille qui t'aime parfaitement, une fille qui sait où elle va dans la vie.

- J'm'en fou que tu m'aime pas parfaitement Azalée, je veux juste que tu m'aime comme tu le veux. Je prend ce que tu me donne.

Elle fond encore une fois en larmes et se jette à mon cou. Je la serre contre moi et l'a fais passer au dessus pour qu'elle se retrouve assise sur mes cuisses.

- Je veux pas être un poids pour toi surtout pas maintenant alors que tu pars bientôt en tournée, je veux pas tout gâcher.

- Tu vas rien gâcher Azalée. Elle secoue négativement sa tête contre mon cou et je soupire parce que je sais qu'elle restera campée sur ses positions même si elle a totalement tord. Tu veux quoi Azalée ? Tu veux qu'on se sépare ?

- Non surtout pas. Lance t-elle en resserrant ses bras autour de mon cou.

- Alors tu veux quoi ?

- J'en sais rien Mathieu. Souffle t-elle contre ma peau qui malgré le moment inopportun se met à frissonner.

Je la recule et pose mes lèvres sur les siennes plusieurs fois d'affilée.

- C'est pas grave. J'veux pas te forcer à faire ou dire quoique ce soit.

- T'as le droit de pas être en accord avec mon comportement et de me le faire savoir tu le sais ? Elle me demande en souriant doucement.

- Je sais. Je répond simplement avec un sourire avant de ramener son corps contre le mien et de laisser mon dos tomber dans le sable.

- Merci Mathieu. Souffle t-elle contre ma peau.

- J'te laisse pas tomber, jamais. Je lui avoue avant d'embrasser son cou.