Trente-quatre

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Paris,
avril 2022

𝗔𝘇𝗮𝗹𝗲́𝗲

Debout devant le frigo je soupire lorsque que je remarque que je n'ai plus de plats tout prêts.

- T'as quoi à souffler comme ça ? Me demande le blond en venant à côté de moi.

- J'ai plus de plats.

- Et bah cuisine, tu vas pas bouffer tes plats de merde toute ta vie.

- Tu les aimais bien mes plats de merde avant. Je rétorque en refermant le frigo.

- Ouais. Souris t-il en me regardant.

- Je sais pas cuisiner Mathieu.

- Me regarde pas comme ça, je sais ap cuisiner non plus.

Je me met à rire et sors des pâtes du placard avant de prendre une casserole que je rempli d'eau.

- Des pâtes ça te va ? Je demande.

- Ça me va.

J'allume ma plaque et pose ma casserole dessus puis sors les assiettes et tout ce qui va avec, Mathieu met la table et je m'assois sur le plan de travail après avoir mis de l'huile d'olive dans l'eau.

Mathieu vient se placer entre mes jambes et pose ses mains sur mes cuisses. Nos regard s'imbriquent naturellement et le silence prend possession de l'endroit.

- Pourquoi tu me regarde comme ça ? Je demande presque dans un murmure et il hausse les épaules en se rapprochant encore un peu plus.

- J'aime bien te regarder. Un rire m'échappe et je détourne le regard avant de descendre et d'embrasser sa joue.

Je prend le paquet de pâtes et en verse dans la casserole, je range le paquet et baisse le feu avant de mélanger un peu. Les mains de Mathieu viennent se poser sur ma taille et il cale sa tête sur mon épaule.

- Ça va ?

- Pourquoi ça irait pas Mathieu ?

- J'sais ap t'as l'air pas bien c'est tout.

- J'ai rien.

Il retire ses mains provoquant aussitôt un manque et passe devant moi avant de sortir de la cuisine.

- Si tu le dis. Souffle t-il avant de disparaître dans le salon.

Je soupire et laisse mes pâtes pour aller le rejoindre, accoudé à la rambarde de mon balcon il expire la fumée de sa cigarette avant de me jeter un coup d'œil.

- Il m'arrive rien Mathieu, je suis juste pas dans mon assiette et je suis désolé si j'ai étais froide.

Il écrase son mégot dans le cendrier que j'ai acheté pour qu'il évite de bousiller le sol de mon balcon puis il vient me prendre dans ses bras, je pose ma tête contre son torse et ses gros bras s'enroulent doucement autour de moi. La chaleur de son corps enveloppe le mien de la plus douce des manières alors je décide de vider mon esprit et de rester concentrer sur Mathieu et moi, sur nous.

- Tu sais que tu peux me parler de tout, même des trucs qui sont pas important à tes yeux, c'est comme ça dans un couple non ?

- Si c'est comme ça mais c'est nouveau faut que je m'habitue.

- On s'habitue à deux alors. Me répond-il alors que je viens embrasser son cœur qui bat alors plus vite.

- Je suis désolée de pas être de très bonne compagnie parfois.

Ses lèvres se posent sur le haut de mon crâne et ses bras se resserrent autour de mon corps.

- Y'a pas de blême bébé.

- T'es sûr Mathieu parce que je veux pas-

- Azalée tout va bien.

Je relève la tête et pose mon menton sur son torse, son visage se baisse et un sourire se dessine sur ses lèvres avant qu'il ne vienne embrasser mon front.

Après avoir mangé les pâtes je débarrasse la table et nettoie la cuisine quand mon téléphone se met à sonner, je décroche sans même regarder l'écran mais je me fige quand je reconnais la voix de mon interlocuteur, Mathieu lève la tête vers moi et s'avance quand je raccroche et que je me dirige vers ma chambre.

- C'était qui ?

- Monsieur Prevert.

- Et je suis censé le connaître ? Me demande t-il.

- C'est le directeur de l'école, il m'a appelé en me demandant de revenir.

- Et tu as refusé ? Je me stop et me retourne vers lui. Azalée merde tu vas pas revenir là-bas après la manière dont ils t'ont traité ?

- Je...je sais pas d'accord. C'est le bordel dans ma tête.

- Azalée s'il te plaît assis toi et réfléchis deux minutes. Me souffle t-il doucement.

- Mathieu aller là-bas ne veux pas dire que je vais dire oui.

- Alors pourquoi t'y vas ? Me demande t-il en croisant ses bras.

J'ouvre la bouche mais aucun mots ne sors, je sais même pas pourquoi j'y vais, je suis juste perdu. Je prend ma veste et sors de ma chambre avant de récupérer mon sac et mes clés et de quitter mon appartement puis de dévaler les escaliers.

Assise derrière le volant, je roule vers l'école en me demandant pourquoi je le fais et je ne trouve pas de réponse. Je descends une fois arrivée sur le parking et marche d'un pas mal assuré jusqu'au portail. Je pose mes mains dessus et ferme les yeux alors que je suis incapable de faire un mouvement de plus. J'y arrive pas.

Je lâche les barreaux et recule avant de me retourner et de tomber sur Mathieu, mes larmes finissent par couler et je me précipite dans les bras de mon copain. Il vient entourer ma taille en me serrant fort et je continue de pleurer contre son cou.

- Il m'a dit que mes anciens élèves me réclamaient et j'ai eu mal au cœur mais je peux pas revenir ici juste pour eux, je sais que je ne veux plus travailler ici c'est juste que je suis tellement perdue que j'ai faillis accepter et je m'en veux parce que je devrais penser à ce qui est bon pour moi et cette école ne l'est clairement pas.

- T'as eu raison Azalée et c'est pas grave si tu sais ap quoi faire pour l'instant.

Je recule et le regarde longuement, il passe ses pouces sur mes joues et je viens plaquer ma bouche sur la sienne, un léger goût salé se rajoute à notre baiser mais aucun de nous deux n'y mettons fin. Je pose mon front contre le sien et renifle bruyamment le faisant rire.

- On rentre ? Je hoche la tête et attrape sa main.

- T'es venu comment ? Je demande après réflexion.

- Je t'ai suivi en voiture bébé, j'allais pas courir derrière ta voiture quand même.

Il me pousse sur le côté en riant et je finis par rire avec lui.

- Bon on se retrouve chez moi du coup ?

- À plus bébé. Me répond t-il avant d'entrer dans sa voiture.

On quitte ensemble le parking et lorsque l'on arrive en bas de mon immeuble je quitte ma voiture et me dépêche de rejoindre Mathieu, il me sourit et pose son bras au dessus de mes épaules alors que l'on grimpe les escaliers pour rejoindre mon appartement.

juste une nuit | plkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant