Seize

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Paris,
avril 2022

𝗔𝘇𝗮𝗹𝗲́𝗲

Je sors de ma voiture et cours jusqu'au portail de l'école, je suis en retard, j'ai raté la matinée et je sens que je vais en entendre parler, hier soir après le départ de Mathieu je m'en suis voulu de la manière dont je l'avais traité, j'ai passé la nuit à écrire, effacer et réécrire un message d'excuse que je n'ai jamais envoyé. J'ai aussi ignoré les appels de Katniss et du directeur de l'école ce qui va m'attirer des ennuies je le sens.

Je monte les marches et ouvre la porte de ma classe, mes élèves sont déjà assis et une femme inconnue au bataillon se tient devant eux le sourire aux lèvres. Elle se tourne vers moi toujours avec son foutu sourire de présentatrice météo.

- Je peux vous aider ? Me demande t-elle doucement.

- Vous êtes qui ?

- Mince j'ai oublié de me présenter, je suis mademoiselle Lorier la remplaçante de mademoiselle Brunel.

La remplaçante ?

Je recule jusqu'à sortir de la classe et me précipite jusqu'au bureau du directeur où je rentre sans frapper, il sursaute et se renverse du café sur sa chemise blanche.

- Une remplaçante ? Il souffle et pose sa tasse sur son bureau.

- Asseyez-vous s'il vous plaît.

Voyant que je n'allais pas m'assoir il souffle et deserre sa cravate.

- J'ai oublié de vous prévenir hier que j'allais vous mettre une remplaçante et vous n'avez pas répondu à nos appels à mademoiselle Marceau et moi.

- Pourquoi j'ai une remplaçante ?

- Je vous donne deux semaines de congés pour que vous vous reposiez et que vous nous reveniez en pleine forme.

- Mais je vais parfaitement bien.

- Non vous n'allez pas bien.

- Monsieur-

- Fin de la discussion mademoiselle Brunel.

- Parfait alors je démissionne.

Il ouvre grand la bouche et je sors son bureau puis entre de nouveaux dans la classe pour récupérer mon pot à crayon que mon père m'a offert le jour où j'ai commencé à travailler ici, je ne regarde pas mes anciens élèves ni miss météo et sors de la classe avant de dévaler les escaliers en pleurant.

Je sors de l'école et m'arrête pour essuyer mes larmes avant de partir dans la direction opposé du parking, j'ai besoin de marcher et je sais que je n'arriverai pas à conduire dans cet état.

Je marche maladroitement dans les rues de Paris avec mon pot à crayons dans les mains tout en continuant de pleurer à cause de ma décision impulsive quand je fonce dans le chariot de course d'une mamie.

- Pardon madame je vous avez pas vu. Je l'aide à ramasser son chariot mais elle pose ses mains sur mes épaules.

- Est-ce que tout va bien ma grande ?

Je lève les yeux vers elle et son regard m'achève si brusquement que je fond encore une fois en larmes.

- Aller viens avec moi.

Elle passe son bras sous le mien et je la suis sans même me poser de question, on arrive à un arrêt de bus et on s'assoit sur le banc, elle ne me parle pas et j'essuie mes larmes qui ont cessé de couler en cours de route.

juste une nuit | plkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant