Dix-neuf

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Paris,
avril 2022

𝗠𝗮𝘁𝗵𝗶𝗲𝘂

Azalée bouge et se cogne contre moi, je l'entend râler puis elle tourne son visage et ouvre les yeux avant de froncer les sourcils en me voyant dans son lit.

- Tu m'explique pourquoi hier je t'ai laissé sur le canapé et ce matin je te retrouve dans mon lit ?

- Je voulais dormir avec toi. Je répond en souriant innocemment.

Elle soupire et se met sur le côté pour que l'on soit face à face, je me rapproche d'elle par la même occasion.

- T'as bien dormi ? Demande t-elle doucement.

- Grave et toi ?

- Ça été.

Je culpabilise de lui avoir gâcher sa soirée ou plutôt sa nuit en me pointant chez elle, on ne parle plus et on se regarde dans les yeux. J'approche ma main gauche de son visage et pose mon indexe sur le haut de son nez avant de descendre jusqu'à sa bouche.

- J'aime ton nez. Elle rigole et je souris.

- Il à quoi mon nez pour que tu l'aime ? Me demande t-elle curieusement.

- J'sais pas trop, il est juste beau. Je lui répond en souriant.

- Même avec la petite bosse ?

- Surtout avec la p'tite bosse. Je répond sincèrement alors qu'elle rougit. Et désolé de m'être incrusté chez toi en pleine nuit surtout après avoir fumé et bu.

- Je préfère que tu vienne chez moi plutôt qu'il t'arrive quelque chose. Elle pince ses lèvres et fuit mon regard un quart de seconde avant de me regarder de nouveaux. Tu te souviens un peu d'hier, après qu'on soit sorti ?

- Pas trop. Elle hoche doucement la tête. Pourquoi ? J'ai dis de la demer ?

- Non ne t'en fais pas. À mon tour je hoche la tête et glisse mes doigts dans ses cheveux alors que le silence revient planer autour de nous.

Elle semble plongée dans ses pensées et j'ose pas la déranger, je la trouve belle quand elle prend son air concentré, elle a un léger plie entre les sourcils.

- Tu pense à quoi ? Je demande après un long silence entre nous deux.

- À toi. M'avoue t-elle sans honte.

- Tu pense à moi à oilp ? Elle me tape doucement le bras et je rigole avant d'attraper sa main et de jouer avec.

- Non je pense à toi tout habillé. Est-ce que tu trouve que je me sers de toi ? Je fronce mes sourcils et me rapproche d'elle.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce que c'est l'impression que j'ai, je me sers de toi pour oublier ma tristesse.

- Ferme là Azalée, c'est pas le cas. Je la rassure mais elle ferme ses yeux pour s'empêcher de pleurer et je viens poser ma main gauche sur sa joue, je sens sa peau frissonner sous mes doigts. Regarde moi. Elle ouvre les yeux et tombe dans les miens. Tu ne te sers pas de moi, tu me crois ?

- Oui. Je l'attire dans mes bras et elle finit par poser sa tête dans le creux de mon cou.

Sa main serre mon teeshirt alors que les miennes se glissent dans ses long cheveux brun.

- Je peux pas te dire que tu vas faire ton deuil rapidement mais je sais que dans le futur quand tu pensera à lui tu sourira au lieu de pleurer.

- Merci Mathieu.

- Je te laisse pas tomber.

Elle me serre plus fort dans ses bras et je dépose mes lèvres sur le haut de son crâne.

Après un p'tit moment passé au lit, on se retrouve dans sa cuisine où Azalée finit de préparer le petit déjeuné pendant que je répond à Ormaz qui m'a harcelé toute la nuit.

- Tu parle à qui pour froncer autant tes sourcils ? Me demande t-elle avec amusement.

- À Ormaz, hier j'ai quitté le studio sans prévenir personne et mon téléphone avait plus de batterie, il m'a appelé toute la soirée pour savoir si j'étais pas mort.

Elle pouffe de rire et s'assoit à côté de moi avant de me servir un bol de céréales et un verre de jus d'orange. Elle se serre ensuite la même chose et on commence à manger, son bras frôle le mien par moment et je ressens toujours des frissons, je serais pas comment expliquer ce qu'il se passe en moi quand je suis avec Azalée.

- Tu m'en veux vraiment pas pour m'être pointé chez oit dans la nuit ?

- Non Mathieu je t'en veux pas sinon tu ne serais pas assis à table entrain de manger des céréales avec moi.

Je me penche et embrasse sa joue avant de continuer à manger pendant qu'elle me lance un coup d'œil curieux avant de finir son bol.

- Tu veux manger dehors avec Ormaz et moi ce midi ?

- J'ai pas envie de m'imposer.

- Tu t'impose pas, j't'invite Azalée.

- C'est d'accord.

Ses lèvres s'étirent et je me lève pour débarrasser mon bol et le mettre dans le lave vaisselle, Azalée passe juste derrière moi en me frôlant encore une fois et elle finit par s'écarter en fuyant mon regard.

Elle quitte la cuisine et part s'enfermer dans la salle de bain, je m'assois sur le canapé et fixe l'écran éteins de la télé, je suis pas sûr que ressentir des frissons dans tout le corps quand elle est près de moi soit une sensation des plus amicale.

Je me lève et entre dans le couloir pour aller récupérer mes affaires dans sa chambre quand elle sort de la salle de bain au même moment en serviette, on se fige tout les deux et je laisse mes yeux contempler ses jambes nues avant de détourner le regard gêné.

Je retourne dans le salon et elle entre précipitamment dans sa chambre, je m'affale sur le canapé en soufflant et ferme les yeux en rejetant la tête en arrière.

Après ce petit moment de gêne où on ne s'est pas parlé par la suite, on quitte tout les deux son appartement avant de se rendre à pied dans une pizzeria où Ormaz nous attend déjà.

Azalée part s'installer et lui dire bonjour pendant que je vais passer commande, je me retourne et m'adosse au comptoir en les regardant parler tout les deux, ils me lancent quelques coup d'œil pas du tout discret et je devine qu'ils parlent de mon état dans lequel j'étais cette nuit.

Je marche vers eux et m'assois à côté de la brune et en face de mon pote qui se taie quand je pose mon cul sur la chaise.

- Vous parliez de quoi ?

Ils se regardent et je souris doucement.

- Du trafique aérien. Répond Ormaz faisant rire Azalée alors que je hausse les sourcils en m'empêchant de rigoler.

- Vas-y, développe. Je dis alors qu'Azalée rigole toujours.

- Ouais mais c'est pas super intéressant alors on va parler d'autre chose.

Je hoche la tête en souriant et il entame alors une autre discussion, je regarde ailleurs quand une gamine entre dans la pizzeria avec son daron, je jette un coup d'œil à la brune à ma droite qui baisse automatiquement la tête en jouant avec la gourmette de son père. Je glisse ma main sur la sienne et noue mes doigts aux siens, elle relève son visage vers moi et m'offre un sourire avant de serrer ma main.

juste une nuit | plkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant