juste une nuit | plk

Vingt-et-un

Paris,
avril 2022

𝗠𝗮𝘁𝗵𝗶𝗲𝘂

Je pousse la porte du studio et Ormaz nous tombe dessus, enfin je devrais dire tombe sur Azalée qui se retrouve emprisonné dans les bras de mon pote.

- Comment ça va madame la prof ?

- Elle est plus prof j'te l'ai déjà dis pourtant. Je répond durement.

- Merde j'avais oublié désolé.

- C'est rien Ormaz t'en fais pas. Il hoche la tête et moi je m'assois sur le fauteuil.

- Alors tu donne des cours au p'tit Enzo comme ça ?

- Ouais et c'est super, c'est un chouette petit.

- Et ça va t'es pas trop jaloux Polak ?

Azalée fronce les sourcils et se tourne vers moi comme si elle attendait une réponse à ça. Je lance un regard noir à Ormaz qui lève les mains en l'air avant de sourire.

Azalée enchaîne sur un autre sujet et je l'en remercie silencieusement, je sors du studio pour aller fumer une clope mais je suis vite rejoins par Ormaz qui n'arrête pas de sourire.

- Quoi encore ?

- Rien juste que je trouve que vous iriez bien ensemble c'est tout.

- Arrête d'espérer parce qu'on est juste pote. Il claque sa langue contre son palais et sort un joint de sa poche avant de le mettre entre ses lèvres et de l'allumer.

- Pas à moi mec, t'es piqué.

- Tu raconte de la demer.

- Je dis juste qu'elle a quand même une sacré place dans ta vie pour juste être ta pote et surtout quand on sait comment s'est passée votre rencontre.

Je ne répond pas et fini ma clope avant d'expirer et de lancer un regard à Ormaz qui a toujours son foutu sourire sur la tronche. Je jette mon mégot et retourne dans le studio pour rejoindre Azalée qui est assise sur le canapé et qui ne bouge pas comme si elle était punie.

- Tout va bien avec Ormaz ?

- Ouais pourquoi ?

- Ça avait l'air tendu entre vous deux. Je hausse les épaules et m'assoit à côté d'elle.

- Aucun blême t'en fais pas.

Elle pose son regard sur la pièce et examine le moindre détails, ses yeux se plissent et le coin de ses lèvres se retrousse en voyant à quoi ressemble un studio d'enregistrement.

- C'est assez impressionnant, je trouve ça super intéressant de voir l'endroit où la musique prend vie. Dit-elle avec un grand sourire.

Je souris devant le visage lumineux d'Azalée qui ressemble à une gosse dans un parc d'attraction.

- Tu vas me dire qu'avec le sourire de teubé que t'as en la regardant t'es pas piqué ? Chuchote Ormaz en s'asseyant à côté de moi.

- Ferme là, je suis pas piqué. Il hausse un sourcils et rigole.

Il se lève et prend la main d'Azalée pour lui montrer de plus près les tables de mixage où il lui explique comment tout ça fonctionne. Je reste à l'écart de leur conversation même quand Azalée me demande de venir, j'ai la tête en vrac et je sais même pas pourquoi.

Azalée revient vers moi et s'accroupît en posant ses mains sur mes genoux, je relève mes yeux dans les siens et elle tente de me sourire.

- Tu veux aller faire un tour ? Je hoche la tête et elle glisse sa p'tite main dans la mienne. On va y aller Ormaz mais on se voit bientôt. Lui dit-elle en souriant.

Elle le prend dans ses bras et il lui embrasse la joue, il se tourne vers moi et me regarde longuement sans rien dire avant de finalement parler.

- Pense à ce que j't'ai dit Polak.

- Meme pas en rêve. Il rigole et m'offre un clin d'œil.

Le problème c'est que ce qu'il m'a dit tourne en boucle dans ma tête et j'arrive pas à faire disparaître les pensées qui me viennent depuis cette foutu discussion. On quitte le studio et une fois dans la rue Azalée se tourne vers moi.

- Dis moi ce qu'il se passe ? Je vois bien qu'il y'a quelque chose qui te tracasse.

- Il se passe rien. Mon ton était un plus sec que je ne l'aurais voulu en je m'en veux aussitôt quand je vois la peine dans ses yeux.

Elle lâche ma main et tourne les talons avant de marcher à l'opposé de moi et de ma voiture, je la suis en essayant de la rattraper mais elle marche super vite quand elle est vénère.

- Reviens ici Azalée. Elle ne m'écoute pas alors je me met à courir pour la rattraper, ses sourcils sont froncés et elle ne me regarde même pas. C'est quoi le problème ?

Elle se stop et se tourne vers moi en me fusillant du regard.

- C'est toi le problème Mathieu Pruski !

- Moi ? Je demande sans comprendre.

- Oui toi, tu cherche à savoir ce que je ressens, tu reste à squatter deux heures dans mon canapé jusqu'à ce que je te raconte mes problèmes alors qu'on s'était pas vu depuis deux mois mais quand moi je te demande de me dire ce qu'il ne va pas tu te renferme et tu deviens froid presque méchant.

- J'aime pas me confier.

- Je le comprend parfaitement mais ne me demande pas de me confier aussi parce que je trouve ça vraiment pas juste que tu connaisse tous mes tourments mais que moi je ne sache pas ce qu'il se passe dans ta tête.

- Je-

- T'as le droit de pas vouloir te confier à moi mais j'aime pas que tu me parle aussi froidement alors que je ne le mérite pas.

- Scuse moi Azalée.

J'essaye de la prendre dans mes bras mais elle recule en ramenant ses bras contre elle, je sais que je l'ai mérité mais son refus me fait quelque chose.

- J'ai besoin d'être seule. Me coupe t-elle blessée.

Elle repart aussitôt me laissant comme un con en pleine rue ne sachant pas quoi faire. Je me met alors à courir pour la rattraper mais quand j'arrive au bout de la rue je ne la vois nul part, je prend ma tête entre mes mains et souffle avant de faire demi tour pour remonter au studio.

Je monte les marches presque au ralenti sachant très bien qu'Ormaz va demander où se trouve Azalée et je pourrais pas lui mentir.