Dix-huit

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Paris,
avril 2022

𝗔𝘇𝗮𝗹𝗲́𝗲

Voilà une semaine que je suis au chômage et j'ai toujours l'impression de perdre pied. Je dors mal la nuit ou alors je m'endors très tard et du coup je me lève très tard. Je sors de mon lit et marche direction la cuisine pour me faire à manger, je sors un plat à réchauffer et le met dans le micro-onde avant de m'assoir à la table de la cuisine.

Une fois mon plat prêt je le sors et prend une fourchette puis retourne m'assoir quand ma porte d'entrée s'ouvre d'un coup avant d'entendre quelqu'un marcher et se heurter ensuite à mon meuble d'entrée. Je me fige ne sachant pas quoi faire, je lâche malencontreusement ma fourchette qui s'écrase sur le carrelage de ma cuisine.

- Putain.

Je fronce les sourcils quand je reconnais cette voix et pose mon plat avant d'allumer la lumière de l'entrée pour y trouver Mathieu.

- Tu m'explique ce que tu fous à trois heures du matin chez moi ?

- Je voulais voir comment tu allais. Se défend t-il.

- À trois heures du matin ?

Il ne répond pas alors je retourne dans la cuisine et ramasse ma fourchette avant de m'assoir et de commencer à manger.

- Et toi pourquoi tu mange à trois heures du matin ?

- Parce que j'ai faim. Il grimace suite à mon ton assez froid et s'assoit en face de moi. Je lève les yeux vers lui et remarque que les siens sont rouge. T'as fumé ? T'as bu ? Il hoche doucement la tête puis me vole ma fourchette pour manger dans mon plat.

- Les deux 

Je souffle et retourne chercher une fourchette, on mange tout les deux en silence jusqu'à ce que mon plat soit vide.

- T'as quoi Mathieu ?

- J'ai rien.

Je laisse tomber et pars dans la salle de bain pour me brosser les dents, une fois fais je retourne dans mon lit sans me préoccuper de l'autre et ferme les yeux pour dormir avant de sentir un poids dans mon dos.

- Bouge Mathieu je veux dormir.

- Viens avec moi d'abord.

- Je t'accompagne pas pisser. Il rigole et cale sa tête dans mon cou en passant son bras autour de mon ventre provoquant une nuée de frissons sur tout mon épiderme.

- On va dehors.

- Non.

- J'ai envie de marcher Azalée. Il resserre ses bras autour de moi et son souffle s'écrase sur la peau de mon cou.

Il est chiant quand il est dans cet état, je me relève et sors de mon lit pour enfiler un jogging et un pull, il me regarde en souriant comme un con et je lui tend la main, il l'attrape et je le tire pour qu'il se lève.

- Je te préviens si jamais tu tombe je te laisse au sol et je retourne chez moi.

- Ok madame.

Je l'aide à enfiler ses chaussures et une fois les miennes à mes pieds on sort tout les deux de mon appartement que je verrouille. Je l'aide à descendre les escaliers parce que je suis sûr qu'il finira par tomber si je le lâche.

On quitte l'immeuble et je passe mon bras sous le sien, il a le regard vitreux et dans le vague et je n'aime pas du tout le voir comme ça.

- Pourquoi t'as autant fumé et bu ? T'as des soucis ? C'est la tournée ?

- Non. Il secoue la tête. C'est toi Azalée.

Je fronce les sourcils et m'arrête avant de me planter devant lui.

- Moi ? Il hoche la tête en attrapant une mèche de mes cheveux et de l'enrouler autour de son indexe en me fixant droit dans les yeux. J'ai fais quoi ?

- Tu me retourne le cerveau. Je ressens des trucs quand je suis avec toi et je sais pas comment faire. Avoue t-il avant de se détacher de moi et il avance avant de tourner dans un parc.

Je le rattrape et trouve assis sur un banc sa tête entre ses mains. Je le rejoins et m'assois avant de poser ma main dans son dos.

- Parle moi Mathieu. Il secoue sa tête négativement. S'il te plaît.

- J'ai pas envie de te parler Azalée.

- Alors pourquoi tu te pointe chez moi en pleine nuit complètement défoncé ?

- Parce que j'sais ap.

- Belle réponse développée.

- Fais pas te prof avec moi.

- Tu peux pas débarquer chez moi en pleine nuit sans prévenir, m'accuser d'être la source de ton mal être et ne pas vouloir me parler, c'est injuste.

- Tu crois qu'il y'a des fées du sommeil ici ? Me demande t-il doucement en relevant sa tête vers moi.

Malgré moi un sourire pend place sur mon visage quand je vois qu'il se rappelle le souvenir que je lui avais raconté sur mon père et moi quand j'étais enfant.

- Je sais pas Mathieu, peut-être. Il pose sa tête sur mon épaule et je le vois fermer ses yeux.

Les minutes passent sans que Mathieu ne parle de nouveau, je baisse la tête et je le vois toujours les yeux fermés.

- Mathieu ? Je le secoue doucement mais il n'a pas l'air de vouloir se réveiller.

Je lui donne un grand coup d'épaule qui le fait sursauter et reculer, je me lève de suite et passe son bras au dessus de mes épaules pendant que le mien se pose dans son dos. Je l'aide à marcher alors qu'il recommence à fermer les yeux, si l'aller nous a prît à peine dix minutes, le retour c'est une toute autre histoire, trente minutes plus tard nous arrivons devant mon immeuble et je maudit le fait qu'il n'y ai pas d'ascenseur.

- Mathieu réveille toi s'il te plaît. Il papillonne des yeux. Garde les yeux ouvert encore un peu et ensuite tu pourras dormir.

- Je sus fatigué Azalée.

- Je sais mais on est bientôt arrivé, encore un petit effort.

Il baisse son visage vers moi et m'offre un sourire sincère.

- T'es belle.

Je reste muette face à son honnête confession et lui retourne un p'tit sourire avant d'entrer dans mon immeuble.

Heureusement pour moi et aussi pour lui, il m'aide en montant les marches et en gardant les yeux ouverts, j'ouvre ma porte d'entrée et me dirige vers le salon juste à temps, je lâche Mathieu qui s'étale sur mon canapé. Je souffle exténuée par tout cet effort et pars fermer ma porte d'entrée avant de revenir pour enlever les chaussures de Mathieu et lui mettre un plaid sur lui.

juste une nuit | plkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant