Trente-huit

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Paris,
mai 2022

𝗔𝘇𝗮𝗹𝗲́𝗲

Mathieu se gare en bas de mon immeuble et j'entre dedans pendant qu'il sort ma valise de son coffre, il me rejoint assez vite et nous montons toujours en silence.

J'ouvre la porte d'entrée et il pose ma valise pendant que j'enlève mes chaussures, après avoir quitté la plage j'ai décidé de revenir sur Paris avec lui parce que je voulais pas rester dans cette maison plus longtemps, je ne suis pas prête encore à faire face à tout ça.

Mathieu reste silencieux debout adossé à ma porte d'entrée, je m'approche de lui et noue mes mains derrière son cou, les siennes se pose sur ma taille et je pose mon front contre le sien.

- Je suis désolée, tellement désolée.

- Désolé pour quoi ?

- Désolée pour être partie en Corse sans te prévenir.

- J't'en veux pas Azalée, j'ai juste eu la trouille. M'avoue t-il avec peine.

- Peut-être mais je m'en veux vraiment, c'était irréfléchi et stupide.

- On fait tous des trucs stupide dans la vie alors te fais pas de mal pour rien bébé.

Je souris et il vient poser ses lèvres sur mon front, il m'a avoué qu'il m'aimait et moi j'ai pas pu répondre tout simplement parce que j'ai flippé.

- Azalée. Je recule pour le regarder. Je t'aime et ça depuis grave longtemps.

- Tu me fais peur. Il se met à caresser mon visage avec son indexe en rigolant.

- Faut pas promis. Je lui offre un fin sourire. Je veux juste que tu mettes de l'ordre dans ton petit crâne pendant que je suis en tournée, prend du temps pour toi et ensuite ça sera nous deux, juste nous.

- D'accord.

Je baisse la tête ne voulant pas qu'il me voit aussi attristé par ce moment mais il prend mon menton entre ses doigts et me relève la tête.

- Je t'ai apporté une place assise parce que je veux pas retrouver ma nana écrasée dans la fosse, un rire m'échappe alors qu'il sourit à son tour, et un pass pour les coulisses, même si tu te sens toujours pas super, j'aimerais vraiment beaucoup que tu sois présente au zénith de Paris. T'y réfléchiras ?

- Promis Mathieu.

Il lâche mon menton pour sortir une enveloppe de sa sacoche et la pose sur le meuble de l'entrée. Il revient devant moi et prend mon visage en coupe avant de poser ses lèvres sur mon front. Il m'offre un petit sourire et vient me prendre dans ses bras, je resserre les miens autour de lui en inspirant bien fort pour ne jamais oublier son odeur. On se sépare bien trop vite à mon goût et il vient poser ses lèvres sur les miennes et ce baiser m'est presque douloureux.

Son téléphone vibre et il le prend avant de lire le message et de relever sa tête vers moi d'un air désolé.

- C'est Flav, j'dois aller le retrouver.

- C'est rien Mathieu et fais attention sur la route.

Il reprend mon visage entre ses mains et m'embrasse, il recule et ouvre ma porte d'entrée avant de sortir en me lançant un clin d'œil, il referme la porte mais je me précipite dessus.

- Mathieu attend ! Il se retourne aussitôt dans les escaliers et je le rejoins avant d'écraser mes lèvres sur les siennes. Bonne chance pour la tournée.

Il rigole puis m'offre un sourire en caressant ma joue.

- Merci bébé.

Il descend les marches et lorsque la porte de l'immeuble se referme je rentre dans mon appartement et pars directement m'allonger sur mon lit, quelques larmes silencieuses coulent le long de mes joues mais je suis interrompu par mon téléphone qui vibre, je le prend avant de sourire quand je vois le prénom de Mathieu.

De Mathieu:
Je t'aime Azalée

J'ai laissé trop longtemps ma peur et ma douleur m'aveugler sur ce qu'il y'a avait devant moi, j'avais si peur de ne jamais être de nouveau heureuse après sa mort que je n'ai pas vu tout le bonheur que je pouvais avoir au côté de Mathieu.

S'il n'était pas venu me retrouver en Corse je pense que j'aurais sombré et cette simple pensée me terrifie, il m'a avoué qu'il m'aimait et je veux être celle qu'il mérite, je veux construire ma vie avec Mathieu.

Je sors de mon lit et ouvre la fenêtre pour aérer cette chambre et laisser les mauvaises ondes partir, je range le bordel que j'avais laisser avant de partir en Corse puis je prend mon sac et sors de chez moi pour aller rendre visite à Marian en espérant qu'elle ne dorme pas vu l'heure tardive à laquelle on est rentré en France.

Arrivée là-bas je cours et grimpe les escaliers avant de toquer à la porte, Marian ouvre et me regarde avant de me prendre dans ses bras, je la serre en retour et me sens tout de suite mieux.

- Je suis désolée de vous avoir inquiété.

- Tu es de retour alors c'est le principal.

Elle me prend la main et m'entraîne dans la salle à manger. Je m'assois à table et elle vient me servir une tasse de thé.

- Raconte moi tout.

- J'aurai jamais dû partir en Corse seule, je m'en veux de ne pas avoir prévenu Mathieu même si lui ne m'en veux pas, mais l'appel du notaire m'a chamboulé et j'arrivais plus à réfléchir alors j'ai foncé sans me retourner.

- Et tu n'a pas à t'en vouloir, n'importe qui aurait réagit comme toi.

Je pose ma main sur la sienne et la remercie d'un sourire.

- Mathieu m'a laissé le temps de la tournée pour tout remettre en ordre dans ma vie alors je vais le faire parce que je veux être celle qui lui faut.

- Azalée tu es déjà celle qu'il faut à Mathieu, je l'ai vu dès la première fois où j'ai su qui tu étais.

- Vous croyez ?

- Évidement ma grande.

Je hoche la tête en silence et avale une gorgée de mon thé en pensant à Mathieu.

- Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ? Me questionne mamie Pruski.

- Votre petit-fils.

- Je vois, c'est vrai que j'étais très surprise de son comportement quand vous avez commencé à vous fréquenter.

- Comment ça ?

- Mathieu est assez discret sur sa vie privée mais son visage était vraiment plus lumineux depuis que tu es apparu dans sa vie.

Je baisse la tête sentant mes joue chauffer, je replace une mèche derrière mon oreille et relève mon visage vers Marian qui me regarde en souriant.

- Je suis heureuse de faire partie de sa vie.

- Je le vois, je vois comment tu réagis quand on parle de lui ou même quand vous êtes tout les deux dans la même pièce et c'est pour ça que je sais pertinemment que tu es la femme de sa vie.

juste une nuit | plkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant