juste une nuit | plk

Quarante-et-un

Clamart,
mai 2022

𝗔𝘇𝗮𝗹𝗲́𝗲

Le lendemain je toque à la porte et Marian m'ouvre de suite avant de me prendre dans ses bras. Je rigole et elle me laisse par la suite entrer pendant qu'elle referme sa porte.

- Alors ma chérie comment ça va ? Me demande t-elle alors que je m'assois sur l'une des chaises présentes autour de la table.

- Je vais super bien, elle se tourne vers moi en souriant, j'ai l'impression d'être plus légère.

- Ça se voit, tu rayonne.

- Et j'ai un truc à vous annoncer. Elle ouvre grand les yeux et s'assoit en face de moi à table.

- Tu es enceinte ?

- Quoi ? Non, non je suis pas enceinte.

- T'es sûr ? Je rigole et hoche la tête. Alors c'est quoi ?

- J'ai retrouvé du travail.

- Mais c'est une excellente nouvelle, je suis si heureuse pour toi, tu retourne dans une école ?

- Non, c'est un centre d'aide pour les enfants et les adolescents en difficulté, qui ont du mal à suivre le rythmes scolaires, qui sont sur le chemin de l'échec, ou qui ont simplement besoin de cours de soutien, on les aides, on les accompagnes pour qu'ils ne baisse pas les bras.

- C'est fantastique, je sais que tu vas exceller dans ce nouveau travail.

- J'espère. Elle attrape mes mains et les serres. De plus les horaires sont flexibles donc je pourrais toujours venir ici pour aider Enzo avec ses devoirs.

- Il va être tout content tient, il rentre manger ce midi, tu veux rester ?

- Avec plaisir, je commence à quatorze heures.

Pendant qu'elle s'occupe de préparer le repas, je me dirige dans la chambre des frères Pruski pour charger mon téléphone, je m'allonge dans le lit de mon copain et traîne sur les réseaux avant d'entendre la porte d'entrée s'ouvrir puis des petits pas fouler le sol jusqu'à moi.

- Azalée ! Je souris et me lève pour prendre Enzo dans mes bras.

- Comment tu vas mon grand ?

- Trop bien, mamie m'a dit que tu avais une bonne nouvelle à me dire.

- Viens t'asseoir, on s'assoit tout les deux sur le lit et il lève sa tête vers moi, j'ai retrouvé du travail.

- Ça veut dire que tu viendras plus ? Me demande t-il tout triste.

- Mon nouveau travail est plus sympa que l'ancien donc j'aurais du temps pour venir te voir et t'aider à faire tes devoirs.

Il se jette une nouvelle fois dans mes bras et je le serre aussi fort que je peux sans lui faire mal.

- C'est méga cool. S'exclame t-il le sourire aux lèvres.

On reste sur le lit à jouer à un jeu de société avant de rejoindre Marian dans la cuisine pour manger, une fois le repas finit j'emmène Enzo à l'école puis je pars directement au travail. J'entre dans le centre et consulte une dernière fois mon emploi du temps, j'ai cours avec une seule élève de terminal, je passe par mon bureau pour prendre mes manuels puis me dirige vers la salle que je vais occuper les deux prochaine heures.

- Tu dois être Carmen ? Je demande en entrant dans la salle.

La jeune fille aux cheveux couleur presque caramel hoche la tête en souriant.

- Vous êtes la nouvelle prof ?

- Exact, je suis Azalée.

Je m'installe à côté d'elle et pose mes affaires sur la table.

- Vous étiez prof avant de venir ici ? Me demande t-elle en se tournant vers moi.

- Institutrice en primaire pour être plus précise.

- Mais comment vous vous êtes retrouvée ici ?

- Pour faire court je dirais que j'ai saisi une opportunité, et toi alors ?

- Mes notes ont chuté de quelque points et mes parents pensent que je vais pas avoir le bac, ils extrapole la situation mais je préfère étudier ici qu'au lycée ou chez moi, c'est plus tranquille.

- Je comprend totalement, c'est bien plus agréable de travailler dans la tranquillité, on
commence ?

- Avec plaisir.

On se plonge ainsi dans son livre d'histoire, je dois avouer que j'avais assez peur d'être à la ramasse avec les adolescents mais je dois dire que Carmen est une jeune femme pleine de volonté et de curiosité. Tout les élèves ont les capacités de réussir, il suffit juste de leur tendre la main en les encourageant plutôt qu'en les rabaissant.

Le cours passe à une vitesse folle et j'ai pris énormément de plaisir à travailler avec Carmen, elle est vraiment brillante. Je range mes affaires et attend Carmen pour pouvoir fermer la porte de la salle.

- Merci Azalée, j'aimerais que les profs du lycée soit aussi patient et doué que vous.

Je souris émue par ses mots et me retiens de la prendre dans mes bras,

- Merci beaucoup Carmen c'était très plaisant de travailler avec toi, on se voit jeudi, passe une bonne soirée.

- À vous aussi, au revoir.

Elle part en direction de la sortie et je file à mon bureau pour ranger les affaires dont je n'ai pas besoin puis verrouille la porte et quitte à mon tour le centre, je marche jusqu'à ma voiture et m'installe dedans.

J'arrive ensuite en bas de mon immeuble et entre dedans après avoir fermé ma voiture. Arrivée dans mon appartement, je fais chauffer les restes d'hier et me lave les mains après avoir retiré ma veste. Quand le ding du micro-onde retentit je prend mon assiette et pars m'assoir sur le canapé.

Je termine la soirée devant la télé et finis par somnoler devant mon film jusqu'à ce que mon téléphone me réveille. Je me lève et le récupère dans mon sac avant de décrocher.

- Mathieu ?

- J'te réveille ? Me demande t-il avec inquiétude.

- Non ne t'en fais pas, tout va bien toi ?

- Ouais je voulais juste te parler avant que t'aille au lit.

Je souris de toute mes dents et m'assois en tailleur sur le sol devant le canapé.

- Comment ça se passe la tournée ? T'es pas trop épuisé ?

- Un peu mais je kiffe alors je vais grave bien.

- Je suis contente pour toi, j'ai vu des vidéos sur les réseaux, t'es fantastique sur scène.

- Attend de me voir en vrai, tu vas kiffer ta vie.

- J'espère bien. Je répond et il éclate de rire.

- Azalée ?

- Ouais ?

- J'ai envie de te voir.

Mon cœur bat un peu plus fort pour cet homme à chaque minutes qui passent.

- On se revoit dans 3 jours, tu peux tenir jusqu'ici ?

- Pas le choix hein.

Je rigole et essuie une larme solitaire, il me manque vraiment beaucoup, je pensais pas qu'il prendrait une place aussi importante dans la vie.

- J'ai hâte de te voir Mathieu, vraiment hâte.

- Moi aussi bébé.