Prologue

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Vendredi 10 juin 2022

Un an. Au max.

Je baisse la tête. Il fallait que je m'y prépare. Je le savais. Je savais qu'un jour ça se finirait. Mais comment se préparer à la mort ? Je n'aurais jamais de famille, jamais d'enfants, je n'aurai jamais quarante ans. Je me suis mariée une fois et c'est une erreur que je ne referai pas. Je n'en aurais pas le temps de toute façon.

- Je suis désolée. poursuivit doucement le médecin.

- Ce n'est pas votre faute. Ça ne doit pas être simple pour vous d'annoncer ça.

Je me lève et j'enfile ma veste en jean.

- Je vais régler auprès de votre secrétaire.

- Non. m'arrête le doc. Gardez votre argent pour profiter.

Je me retourne, un sourire éclaire mon visage, il est triste mais ça reste un sourire.

- Merci.

Et sans un mot de plus, je quitte le cabinet avec en main mes analyses sanguine et mon IRM. 

--------------------------- ellipse d'une heure ------------------------------------- 

Lorsque je rentre chez moi je sais qu'elle été là puisqu'un soutien-gorge rouge en dentelle traine sur le plan de travail. Non mais vraiment quelle enflure !  Il pourrait au moins faire en sorte de ne pas laisser trainer les affaires de cette p*** en plein milieu de la cuisine alors qu'il sait que je rentre. Sébastien entre dans la pièce avec une serviette autour de la taille. Ses abdos me rappelle jeune quand on s'aimait encore, quand il y avait encore quelque chose entre nous. 

- Je peux tout t'expliquer. se presse-t-il en voyant le soutif sur le plan de travail. 

- Ne te fatigue pas. soupirai-je en posant les courses par terre. Je sais ce qu'il se passe. 

- Tu ne vas pas demander le divorce ? s'enquit-il inquiet.  

- Non. répondis-je calmement. 

Il se tourne et s'enfuis dans la salle de bain. Bon sang, je ne sais même pas comment on a pu tenir jusque-là. Au fond, je jubile, on pourrait me prendre pour une sadique mais tant pis. Je sais que tous ceux qui intéresse Sébastien c'est la fortune que mon père m'a léguer à sa mort. Mais ça il n'y touchera pas, pas un seul centime ne lui parviendra, il l'ignore et c'est tant mieux. J'aimerais assister à mon propres enterrement pour voir son visage se décomposer en voyant qu'il n'obtiendra rien de moi. Je suis femme de droit, je sais comment faire pour que ma fortune ne lui revienne pas. Je pense que je donnerai l'intégralité à des œuvres caritatives. 

Je monte dans notre chambre et j'attrape mon PC en m'installant sur le lit, il est temps que je parte. Il me reste un an et je ne veux pas le passer avec cet enflure. Je veux de l'espace, je veux pouvoir espéré aimé quelqu'un de mieux, quelqu'un qui le mérite. Je surfe sur des sites de location et je finis par tomber sur une maison au bord d'un immense lac, à la montagne. Un peu de calme et de solitude ne me ferait pas de mal. Je prends mon téléphone, compose le numéro et j'appelle le proprio. 

- Oui ? Bonjour. décroche la voix d'un vieux monsieur. 

- Bonjour. C'est pour l'annonce. 

- Je suis désolé mais je ne suis pas sûr que ce soit possible, la maison est déjà loué. 

Une larmes coule sur ma joue, il faut que je parte de chez moi, c'est un besoin vital. Je veux profiter de mes derniers jours. Je me met à sangloter. 

- Madame ? Vous allez bien ? s'inquiète la personne à l'autre bout du fil. 

- Vous êtes sûr que vous ne pouvez rien ? S'il vous plait. 

- Je... Vous y tenez tant que ça ? 

Je décide alors de lui confier pourquoi je veux tant y aller, pourquoi je veux tant partir. 

- Mon mari me trompe et il veut me voler ma fortune, je vais mourir dans moins d'un an, j'ai perdu mon job je veux profiter mais tant que je suis à Paris c'est impossible. débitai-je aussi vite que je pus. 

Je n'entend plus rien puis l'homme qui appelle quelqu'un :

- Chris vient ici !

J'entend des pas puis la voix d'un homme :

- Qu'est- ce qu'y a ? 

Puis plus rien et de nouveau la voix masculine qui a un petit accent américain je m'en rend compte :

- Allo ? 

- Bonjour. Charlie Yuro, enchanté. 

- Bonjour Charlie. Je suis Chris Evans. Je loue cette maison un certain temps mais je viens d'apprendre votre situation et si vous voulez la partager. 

Je voulais du calme, je voulais mourir seule mais je suis tellement tombé amoureuse de la maison que je ne peux pas refuser. 

- OK. 

- Ok quoi ? demande Chris Evans. Vous accepter de partager ou vous laissez tomber ?

- J'accepte de partager. C'est combien par mois ? 

- 0 pour vous. dit-il. Je paierai. Vous avez trente ans, vous ne devriez pas vivre des trucs pareil. 

Quoi ? Non ce n'est pas possible. 

- Venez quand vous voulez. Je vais faire un peu de ménage. 

- OK. Merci beaucoup. 

- Passer une bonne soirée Charlie et à bientôt. 

- A bientôt Chris. 

Ce n'est que quand je raccroche que je réalise soudain que Chris Evans n'est pas n'importe qui. C'est Captain America. Mais dans quoi je me suis embarqué moi ? Et puis tant pis, de tout façon je vais mourir alors bon. Peut-être pourrai-je enfin vivre ma vie comme je l'entend. Je prépare mes valises avec le strict minimum et je quitte la maison ne laissant qu'un post-it sur le frigo, à l'intention de Sébastien, pour justifier mon absence d'un an. A peine quelques minutes plus tard je suis dans ma voiture et je roule droit sur les Alpes.

N'oublie jamais qui tu es /CHRIS EVANS/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant