Chapitre 39

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Une fois qu'Oda et elle ait payé les verres, toutes les trois sortent du restaurant. Elle n'ont fait que boire mais Théodora se sent étonnamment repue. Un sentiment qu'elle n'avait pas pleinement ressentit depuis longtemps. Elle se tourne vers Oda.

_ Où va-t-on maintenant ?

_ Si cela vous convient, je vous propose d'aller au Parc de Verre, ce sera parfait pour digérer nos boissons.

_ Oh oui, s'écrit soudain Danielle. Elle le dit si fort que plusieurs têtes intriguées se tournent vers elle, ce qui fait sourire la jeune mère, nous pourrons acheter des Papillons au chocolat s'il te plaît ?

_ Oui, bien sûr, répond la grand-mère en prenant la main de sa petite fille et le bras de Théodora avant d'entamer la marche à travers la foule.

Il y a moins de monde dans les rues que tout à l'heure, la jeune femme peut voir les fées rentrer chez elles en passant la porte et d'autres en volant jusqu'à leurs fenêtres, celles-ci se ferment d'elle-même après qu'elles soient entrées. Mais Théodora ne prête plus vraiment intention au décor hors du commun qui l'entoure. Ses pensées se centrent sur ce que lui a révélé Oda.

« Des licornes, des sorcières, des fées...j'ai l'impression de vivre dans un conte de fée. Cela me semble impossible, c'est impossible. »

Pourtant, tout ce qui lui semble impossible l'entoure, bien réel. Les fées sont bien réelles et c'est déjà un fait bien difficile à avaler. Mais avec les reste, il va falloir un petit moment à la jeune femme pour s'y faire et tout comprendre. Pourtant quelque part au fond d'elle, aucune peur ou appréhension n'occupe son corps, seulement de la curiosité et aussi un peu de vanité, à vrai dire.

« Après tout, je ne crois pas que tout le monde soit au courant de tout et si, c'est vraiment le cas, j'ai de la chance de voir des mes propres yeux tout ce que nous considérons comme irréels, c'est une nouvelle opportunité de rêver encore plus loin.»

Bong!

Un son profond et soudain vient sortir Théodora de ses pensées. Son pied vient de se poser sur quelque chose qui n'est pas un pavé. Quand elle baisse la tête, les pavés sont toujours visibles mais ils sont couverts par ce qui semble être une épaisse couche de verre. En relevant la tête, elle se rend compte qu'Oda et Danielle l'attendent. Ce qui se trouve derrière elle est la laisse perplexe. La rue d'où elles viennent s'ouvre sur une place entièrement faite de verre au sol, le panneau de l'entrée du fameux Parc de Verre est identique à l'entrée du Londres Féerique, à l'exception que celui-ci est fait en verre, tout comme les grilles qui protège qui contourne la Parc. Pendant un moment, Théodora n'avait plus la sensation d'être dans une ville tant la parc semblait vaste, baigné par les rayons du soleil, il semble s'étendre jusqu'à l'horizon où des lieux boisés remplacent la plaine verte d'herbe fraîche et de fleurs multiples. Théodora peut y voir beaucoup d'animation. Des enfants courent et volent dans tous les sens pendant que leurs parents commandent des friandises à un quelconque marchand de ce genre de denrées, à l'exception qu'il possède des ailes bleu ciel. Un homme dans la soixantaine avec une barbe blanche qui descends jusqu'à ses pieds, est agenouillé au sol, une loupe à la main avec probablement un insecte dans le creux de sa paume.

_ Vous venez ?, cria Danielle, près de sa grand-mère à présent à l'entrée du parc.

La jeune femme les rejoint à grand pas et pénètrent ensemble dans ce lieu qui ne cesse de l'intriguer la jeune mère. Elle comprends maintenant pourquoi la Parc est appelé ainsi, le chemin est entièrement fait de verre, les pavés ont complètement disparus. Les pas du groupe résonnent. Oda et Danielle sont maintenant en pleine discussion et Théodora en profite pour continuer à regarder autour d'elle, se détachant d'Oda.

Le vieil homme qu'elle a vu s'est maintenant relevé, il déploie ses ailes jaune orange pour retrouver en hauteur un jeune garçon brun, pas plus vieux que Victoria, avec un béret marron, un pull orange et un pantalon noir. Ses ailes sont d'un violet aux reflets bleus éclatants. Celui-ci semblait l'attendre, un carnet à la main et prenait note de ce que lui racontait le vieil homme en pointant souvent du doigt le mystérieux insecte dans la main.

Quand elle redescend ses yeux vers le sol tournant la tête à gauche, Les enfants qu'elle a vu courir tout à l'heure sont désormais assis dans l'herbe en train de déguster leurs gourmandises qui ont l'air aussi succulentes que les pâtisseries qu'elle a vu en vitrine, entourés de leurs parents assis aussi, des sourires aux lèvres. Ils ont l'air sortit de la grande bourgeoisie avec les chapeaux plumés et les ombrelles assorties à leurs robes de couleur clair et des hauts de forme décorés de plumes, de paon et de faisan. Ils sont tous ailes déployées, plus belles les unes que les autres. Ils semblaient être de parfaits portraits de famille, mais l'amour qui se lit dans le regard des parents et des enfants ne peut pas être factice.

Soudain, une petite fille aux cheveux châtains et aux ailes vertes, une grosse sucette verte et rose dans la bouche pointe Théodora du doigt, excitée comme si elle voyait sa poupée favorite. Des yeux curieux se tournent vers elle. La jeune femme se sent soudain toute petite, un peu honteuse. Elle fait tâche avec ses habits sombres et abîmés qui ont l'air sortis des ordures de Penniless Street.

« Je vous en prie, pas de regards méprisants... »

Mais au lieu de cela, de grands sourires illuminent leurs visages et ils levèrent leur main en signe de salut avant de reprendre leurs activités. Leur réaction inattendue laisse la pauvre femme encore plus perdue quand elle sent une main se poser sur son épaule.

_ Je sais ce que vous craignez à propos des gens. Mais vous n'avez rien à craindre d'eux ici, les fées adorent les humains.

Les paroles douces teintés d'humour de la grand-mère rassure la jeune femme qui sent ses épaules se détendre. Elle prends le bras que lui offre Oda et reprennent leur promenade. Danielle a lâché la main de sa grand-mère et se trouve un peu plus loin. Un silence règne entre les deux femmes avant que Théodora ne le brise.

_ C'est qui cette fée sur la pièce, avec le joyau ? Celle sur les pièces. Elle semble être quelqu'un d'important.

Un doux sourire vient aux lèvres d'Oda et un petit soupir d'amusement.

_ Vous en posez des questions, vous savez ? Mais c'est une bonne chose, je suis une sorcière qui adore raconter des histoires et cela me fait plaisir que vous les posiez.


La Veuve et le Pianiste Tome 1, Bluewaffle HouseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant