Chapitre 20

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Mais ses pensées se coupent quand elle arrive devant son immeuble et elle monte jusqu'au numéro 159. Quand elle entre, sa petite Anne vient l'enlacer et la regarde, les yeux remplis d'envie.

_ Bonjour, maman. Tu as encore rapporté des choses à manger ?

_ Anne, cela ne se fait pas de demander ce genre de choses, la réprimande Elizabeth alors encore en train de coudre, surtout à la cheffe de maman qui a déjà fait preuve de gentillesse hier.

_ Mais, Elizabeth, j'ai faim moi !

Anne était déjà très demandeuse avant mais depuis qu'elle travaille pour l'ancienne comtesse, c'est devenu pire. Mais eu lieu que cela l'exaspère, ça la fait rire intérieurement et de toute façon, Elizabeth la remet sur le droit chemin, mieux qu'elle ne le fait. Mais elle ne peut s'empêcher de ressentir de la peine. C'est elle la mère après tout, ce ne devrais jamais être aux enfants de prendre soin d'eux-même mais ces nouveaux horaires ne lui permettent plus ce privilège. Cependant, si c'est la meilleure façon de leur assurer au moins deux repas par jour alors, c'est un sacrifice auquel elle s'y donnera bien volontiers. Théodora baisse la tête pour regarder le joli visage pâle de sa fille et sourit à son tour.

_ Oui ma chérie, et ce ne sera pas la dernière fois.

À ses mots, trois paires d'yeux se dirigent vers elle, grands ouverts dont Victoria qui sort du derrière le paravent où une bassine leur permet de conserver ne serait-ce qu'un minimum d'intimité. La petite brune a le visage mouillé, elle venais de probablement de se nettoyer le visage.

_ Qu'est-ce que tu veux dire, demande celle-ci.

Théodora s'assoit alors sur le matelas déchirés et sort alors le lapin aux herbes et des parts de la tarte aux citrons. Ses trois filles ouvrent grands leurs yeux et Elizabeth semble même sur le point de pleurer.

_ Oh mon dieu..., dit l'aînée, toujours sous le choc.

_ Ça a l'air si bon, dit Victoria, la langue passant sur les lèvres.

_ Ma patronne m'a dit que chaque soir, elle nous donnera des tas de bonnes choses à manger.

_ C'est vrai ?, demandent les trois filles.

Théodora hoche la tête pendant que la cadette se penche vers le plat.

_ Est-ce que c'est encore chaud ?, demande Anne, un peu hautaine.

_ J'ai bien peur que non, j'ai quand même marché dehors pendant un long mom...

Quand la jeune femme passe ses mains sous l'assiette, celui-ci est encore fortement tiède, pour ne pas dire brûlant et quand elle le déballe, la fumée du lapin monte jusqu'aux narines de ses filles.

_ Comment c'est possible, demande Victoria émerveillée.

_ Je ne sais pas ma chérie, répond Théodora, surprise.

_ Ce n'est pas possible, enchaîne Elizabeth, perplexe.

_ Bon, on peut manger maintenant ?, dit la cadette toujours aussi impatiente.

_ Oui, les filles, à table !

Alors qu'elle mange, la jeune mère se délecte du spectacle de ses filles, dévorant leur part de lapin et leur part de tarte au citron.Une fois au lit, ses enfants ne tardent pas à trouver le sommeil. Mais pas Théodora. Elle va alors devant sa fenêtre, admirant toujours le cadran de Big Ben baigné par la lumière de la Lune mais cette-fois, au lieu de voir les aiguilles de l'horloge, le charmant visage morose de l'Inconnu de la fenêtre s'impose à sa vision. Théodora n'a pas osé en parler aux filles et elle espère un jour l'apercevoir de nouveau, ne serait-ce que pour revoir sa beauté empreint de nostalgie.

« Qui sait ? Peut-être demain. », pense-t-elle avant de s'endormir à son tour.


La Veuve et le Pianiste Tome 1, Bluewaffle HouseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant