Like him (En Réécriture)

7.

-Regarde-toi ! Me crie Solène en me faisant tournoyer.

Je la regarde de bas en haut, elle est magnifique dans sa robe rouge. Ce vêtement lui donne un air de femme fatale. Ils vont tous être à ses pieds.

Me concernant, je suis moins sûre, je n'ai pas envie d'aller à cette fête.

Mes cheveux sont bouclés et mon maquillage parfait. J'ai appliqué sur mes lèvres un gloss rouge qui se marie parfaitement avec ma robe noire. Il faut être honnête, je suis plutôt jolie, ce soir.

Téo m'attrape par le bras et nous rentrons dans la salle des fêtes privatisée pour l'occasion. Les lycéens sont là par milliers, je me sens oppressée, en le sentant, Téo resserre sa prise.

Nous allons nous chercher un verre, le bar est plein à craquer, à ce que je vois, les jeunes de cette ville veulent oublier et s'amuser.

-Excusez-moi, Esmée ? Je peux te laisser seule, quelques minutes ? Il faut que j'aille aux toilettes.

-Bien sûr, vas-y, je ne vais pas mourir si tu me laisses seule, je suis une grande fille.

Il m'adresse un clin d'œil et se dirige vers les petits coins.

Je commande un verre.

-C'est pour moi ! Dit un mec sortant de nulle part.

-Non, je m'en occupe ! Ajoute un autre.

Je paye mon verre et je les laisse se quereller, j'adresse un sourire poli au barman et celui-ci me répond par un regard amusé.

-Alors, à ce que je vois, les prétendants défilent, ce soir.

Encore lui ? Je ne l'ai pas vu depuis que j'ai quitté sa chambre, à moitié nue.

-Grayson, ravie de te revoir.

-On ne t'a jamais dit que ce n'est pas bien de mentir ? Ricane-t-il.

-Si, mais te mentir, à toi, ça m'est égal !

Un rictus se forme sur son visage.

Une main se referme autour de ma taille et une autre se pointe devant Grayson.

-Enchanté, Téo, on est dans la même classe.

-De même, rétorque Grayson, bouche bée, bon, bonne soirée.

Je dévisage Téo pendant quelques secondes et celui-ci éclate de rire.

-Euh, Téo ? J'ajoute. C'était quoi ça ? Un concours de celui qui fait pipi le plus loin ?

-Non, mais quand on voit la vitesse à laquelle il s'est barré, c'est moi !

Nous rions puis il m'emmène sur la piste de danse. Je tournoie dans tous les sens et je ris.

Je suis contente d'être venue avec lui.

J'observe Solène, elle danse avec un mec qu'elle vient probablement de rencontrer. J'ignore qui c'est, et, je crois qu'elle aussi. C'est une bonne soirée qui s'annonce pour elle.

Je la regarde quelques minutes. Elle murmure quelque chose à l'oreille de ce type et vient vers moi. Elle me prend la main et nous nous asseyons autour d'une table.

Elle se tait pendant un moment avant d'exploser.

-Je ne comprends pas quel est le problème ! S'écrit-elle d'un coup. Si je suis avec toi et pas dans la chambre d'un bel étalon, c'est qu'il y a forcément un problème. Regarde-moi.

Je m'efforce de ne pas rire face à cette immense confiance en soi.

J'ignore ce qui s'est produit avec le garçon de la piste de danse, mais il semblerait qu'il ne soit plus dans le programme.

-Peut-être que le bel étalon en question est timide et que c'est à toi de faire le premier pas.

Elle me dévisage puis lève un sourcil, l'air exaspérée.

-Très marrant, Esmée, mais moi, je veux un homme, pas un cheval.

-Très bien, votre majesté. Je dis en riant.

Je me lève et je vais aux toilettes.

Mes talons claquent sur le sol, même si, avec la musique, on ne les entend pas vraiment.

Dans le couloir, je tombe nez à nez, encore une fois, avec Grayson.

Il me dévisage une bonne dizaine de secondes avant de se racler la gorge. Je sens qu'il est mal à l'aise, il pose sa main sur le tableau accroché au mur.

Localisation étrange pour un tableau, le couloir des toilettes.

-Alors, c'est lui, le « je ne veux pas passer pour une infidèle » ?

-Qui ça ?

-Téo, c'est bien son nom, je crois ?

Il avance d'un pas dans ma direction, je recule prudemment.

-Non, et dans le pire des cas, je ne vois pas en quoi ça te regarde. C'est vrai, tu me détestes.

-C'est la chose la plus juste que tu aies dites depuis que j'ai fais ta rencontre.

-Ce qui est encore plus juste, c'est que je te hais bien plus.

Je me décale et je tente de passer à côté de lui.

Il attrape mon bras et pose sa bouche sur mon oreille avant de chuchoter :

-N'oublie pas, tu ne pourras jamais me haïr comme je te hais.

Je frissonne.