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Ma mâchoire semble d'un coup peser une tonne.

Je reste fixée sur l'horizon et je me répète la phrase plusieurs fois pour savoir si je l'ait bien comprise.

"Le genre d'erreur qui enlève la vie à quelqu'un."

Solène, Holden, ils m'avaient prévenu.

J'ai l'impression que je viens tomber du cinquième étages d'un immeuble.

Il reporte la cigarette à ses lèvres et fixe droit devant nous.

Esmée, dit quelque chose.

J'avale la bile qui me monte dans la bouche.

Je suis incapable de prononcer un mot.

Il se tourne vers moi et me regarde dans les yeux. Je tente d'esquiver ses prunelles, mais il paraît que mon corps n'est pas d'accord.

Ses iris marrons se plantent dans les miens et je me sens défaillir.

Il fait un pas dans ma direction, mais je recule.

Je n'ai pas peur, pourtant, quelque chose au fond de moi me pousse à reculer.

Laisse-moi d'expliquer.

Je suis incapable de prononcer le moindre mot tandis que je l'entends avaler sa salive.

Je l'impression de m'être foirée, complètement foirée.

Je me dit que je n'aurais jamais dû m'approcher de cet homme, je ne le connaissais pas, lui en revanche, me maintenant connaît trop.

Je t'en prie.

Je suis désolée.

Je recule de quelques pas avant de pousser la porte du fastfood.

Une main s'agrippe à mon coude et me projette en arrière.

Puis deux grands bras me saisissent et me plaquent tendrement contre le mur.

Grayson, lâche-moi.

Je ne sais pas pourquoi, mais je commence à paniquer. J'ai une confiance aveugle en lui, je sais bien que jamais, il ne me fera du mal, mais la peur commence à prendre place dans mon estomac.

Grayson, tu commences à me faire peur, je dis pour le faire réagir.

Ma voix se brise et des milliers de larmes déferlent en silence sur mes joues.

Il pose sa paume sur mon visage et essuie l'eau avant de caresser mes lèvres d'un doigt.

Je détestait te haïr.

Son aveux me comprime le cœur, il détestait me haïr. Je savais qu'il me détestait, mais je ne pensais pas que cela allait aussi loin que la haine. Mais le principal, c'est que nos prétendues querelles étaient fausses, causées par nos propres mots inavoués.

J'ai à peine le temps de prendre l'air suffisant pour parler qu'il plaque ses lèvres violemment sur les miennes.

Ce baiser n'est pas comme tous ceux que nous avons partagés auparavant. Celui-là est mouillé, plein de tristesse et de désespoir. De mon côté, plein de sentiments, parce que je ne ressens que ça. Des sentiments dont je ne devine pas l'origine.

Mes mains ne vont pas derrière sa nuque et les siennes ne glissent pas sur ma taille.

Nous restons là, moi contre le mur et lui s'appuyant sur moi.

Son cœur contre le mien, j'arrive à apercevoir son âme tout comme je suppose qu'il aperçoit la mienne.

Ses doigts caressant le dos de ma main et les miennes s'accrochant à ses poignets.

Like him (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant