40. I Grayson

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Grayson


Comme chaque jour depuis une semaine, je descends une bouteille dans mon bureau, l'alcool me brûle la gorge mais ça me fait moins mal que ce qu'elle m'a fait.

Elle est partie, définitivement.

Autour de moi, les choses ne sont plus qu'images floues colorées dont je ne perçois pas la beauté. Comment pourrais-je voir la beauté alors qu'elle n'est pas à mes côtés ?

Ça fait plus d'une semaine qu'elle m'a quitté et une semaine que je ne bouge pas de cette pièce. Je passe mes jours et mes nuits dans ce bureau à boire comme un putain d'arriéré.

J'allume une cigarette, parfaitement conscient que la nicotine et l'alcool ne feront pas bon ménage. La fumée me transperce la gorge et j'ai l'impression de sortir la tête de l'eau. Ma gorge, brûlante quelques secondes plus tôt, est désormais dans une douceur sans pareille due à la nicotine. Chaque taffe me fait un peu plus du bien que la précédente.

En très peu de temps, je finis ma cigarette et je la jette par la fenêtre de mon bureau, la regardant tomber et s'écraser au sol.

Le ciel est gris, les nuages nous empêche de voir l'entièreté de l'horizon, cachant le ciel bleu, l'isolant de toute trace de lumière.

L'amertume qui flottait dans ma bouche avant que la nicotine ne l'interrompe refait surface et je me surprends à tousser.

Je sursaute presque lorsque mon téléphone, posé sur mon bureau commence à vibrer et à sonner, me faisant mal à la tête.

Je soupire lorsque je vois le prénom de Grégoire sur l'écran. Je décroche.

M. Brad ?

Grégoire, je vous écoute.

Nous avons eu quelques problèmes dans les usines de Los Angeles.

Quels genres de problèmes ?

Des pillages.

On nous a volé ? Putain, mais vous êtes incompétents !

Léa et Ambre auraient besoin de votre aide. Ne pensez-vous pas qu'il serait idéal de revenir aux États-Unis pour être directement sur place ?

Je devrais dire au revoir à Esmée, voilà ce que j'entends.

On pourrait partir quand ?

Il y a un vol pour quatorze heures, ça vous va ?

Oui, à tout à l'heure. Attendez ! Ouvrez moi le garage, s'il vous plaît, j'ai une course à faire.

À vos ordres, M. Brad.

Il raccroche et je fonce vers l'endroit où se trouve ma voiture. J'ignore où je vais, mais les bouteilles de whisky vides m'indiquent le chemin.

Je sais que c'est mal de conduire dans mon état mais cette foutue douleur à ma poitrine revient dès que mon taux d'alcool baisse.

Je conduit jusqu'au bar le plus proche, mes mains brûlent sur le volant et mon coeur tambourine dans ma poitrine.

Le bar sent le renfermé et la clope. Il est presque midi et je ne suis pas décidé à décuver. Seuls deux ou trois ivrognes sont installés.

Le barman me salue tandis que je prends place en face de lui.

Qu'est-ce que je te sert ?

Un whisky sec.

Tout de suite.

Like him (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant