Téo me tient la porte et je passe pour rejoindre Solène.
Je contemple la pièce dans laquelle je me trouve. Une immense salle de projection, capable d'accueillir des centaines de personnes.
C'est la première fois, depuis la rentrée, il y a presque trois mois, que je me trouve dans cette pièce.
Dans ce lycée, où hélas, je me sens partout sauf chez moi, c'est la première salle qui me donne l'impression de voyager.
Les murs d'époque, les sièges rouges, donnant l'impression que nous sommes dans une véritable salle de cinéma, les rideaux rouge sang et cette image flottant dans ma tête. Cette image de Thomas et moi, s'embrassant sur la scène comme nous le faisions autrefois.
Voilà bientôt deux ans qu'il a disparu et son absence m'est toujours aussi douloureuse.
Son visage est imprimé en moi, comme si nous ne nous étions jamais quittés.
Je m'efforce de penser à autre chose, mais cela m'est impossible. Je l'aime.
Solène pose une main sur mon épaule, me sortant de ma transe.
-Tout va bien ? Me demande-t-elle, légèrement confuse.
-Comme d'habitude, je réponds automatiquement.
-Tu penses à lui ?
Je sais qu'elle ne veut pas me brusquer en me posant cette question, mais les larmes me montent immédiatement aux yeux. J'essaie de les ravaler, en vain.
-Il adorerait cette pièce.
Elle hoche la tête avant de se mettre à observer, les murs, les rideaux, l'écran, sans doute sans savoir le mal que me fait cette pièce.
-On y va ? Me propose mon amie avant d'orienter son corps vers la sortie.
C'est à mon tour de hocher la tête et je commence à marcher vers la porte, le cœur lourd.
L'air frais atteint mes poumons et je soupire.
En me voyant, les yeux de Téo s'éclairent. Il vient vers moi et passe son bras autour de mes épaules.
-Comment ça va, les filles ?
-Comme des gens qui s'apprêtent à aller en cours. Répond Solène sur un ton blasé qui fait pouffer Téo.
Il s'écoule quelques minutes avant que la sonnerie retentisse.
Les élèves arrivent par milliers dans les couloirs, attendant leur professeur pour commencer les cours.
La mienne arrive plutôt rapidement.
Faire de la philosophie à huit heures du matin est un supplice, mon cerveau n'est pas en mesure de fonctionner correctement à cette heure.
Nous nous installons à nos places attitrées et le cours commence.
L'enseignante démarre en nous faisant un rappel concernant la théorie de Socrate quand quelqu'un toque à la porte.
Dans l'embrasure, la chef d'établissement est là avec une pile de dossier dans les mains.
Elle fait un signe que la professeure a l'air de comprendre avant de dire à celle-ci :
-Il est là.
L'enseignante hoche la tête et dit à la proviseure d'entrer.
La directrice nous fait un petit discours dont je n'écoute presque rien sur un nouvel élève qui arrivera dans quelques minutes.
Évidemment, la plupart des filles sont impatientes et les garçons ont hâte de voir de qui il s'agit.
Quant à moi, je m'en fiche.
Le seul qui m'intéresse a disparu, il y a longtemps.
La chef d'établissement sort et fait signe à quelqu'un d'entrer.
Je le regarde, je le détaille lentement avant de comprendre.
Plusieurs de mes camarades ont une mine horrifiée et me regardent.
Un grand blond.
Un grand blond, qui, étrangement, ressemble comme deux gouttes d'eau à mon amour perdu.
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Voilà le premier chapitre de Like Him,
j'espère que ce début vous plaira !
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Like him (En Réécriture)
Storie d'amore"Je ne peux pas croire que vous vous ressembliez à ce point." "Si jamais je t'expliquais, je te perdrais" Esmée est une jeune fille dont le quotidien a été bousculé il y a quelques années par la mystérieuse disparition de son copain. Comment réagir...