36. PARTIE 2 I Esmée

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Esmée


Thomas.

Je manque d'air, mes boyaux ont l'air de se battre à l'intérieur et j'ai envie de rejeter tout mon dîner de la veille.

C'est impossible.

Des bouffées de chaleur m'envahissent.

Je suis en train de rêver.

Esmée, rien de tout ça n'est réel.

Respire, tu vas te réveiller.

Quand il pose sa main sur mon bras, je frémis à son contact.

Ce n'est pas lui, ça ne peut pas être lui.

Je refuse que ce soit réel.

Pitié, faites que ça s'arrête.

Ça me fait mal...

Je cligne des yeux malgré les larmes qui me brouillent la vue.

Il pose ses deux mains sur mes épaules avant de me coller contre sa poitrine en silence.

Cette odeur, son odeur...

Je n'ai plus aucun doute, désormais.

C'est bien lui.

Ou alors mes souvenirs me font juste défaut, peut-être que j'imagine des choses.

Je sanglote de nouveau.

Pourquoi est-il là ? Que se passe-t-il ? Pourquoi m'a-t-il menti ?

Mes larmes trempent son t-shirt et mes pleurs s'intensifient.

Je donne un léger coup de poing dans sa poitrine.

Tu m'as brisé le cœur... J'articule contre le tissu mouillé. Pourquoi tu as fait ça ?

Mes mots ne résonnent pas comme une question, mais comme une tentative de lui demander de l'aide. Parce que même un aveugle verrait que je n'arrive pas à gérer mes émotions.

Il est là. Devant moi.

J'ai rêvé de ce moment des milliers de fois depuis sa disparition et là, j'ai juste envie qu'on m'enterre.

Il a détruit ma vie, son mensonge a ruiné mon adolescence.

Tout est sa faute.

Pourquoi tu m'as fait ça, Thomas ? Je demande en me décollant de sa poitrine, réalisant soudain la gravité de la situation.

Les larmes cessent lorsque la vérité me fait face. Ma souffrance, mes peines, mes maux. Tout était le fruit d'un mensonge, d'un mensonge plus gros qu'une vie.

Je vais t'expliquer, allons-y.

J'essaye de me calmer et de lui parler sans que ma voix se brise.

Son t-shirt est rempli de mascara et je suis sûre que mes yeux aussi.

Aller où ?

Chez moi.

Chez lui. Il a un chez lui. J'inspire un grand coup pour me donner la force de répondre.

Chez toi ? Tu as un chez-toi ?

Bien sûr, comme tout le monde.

Sauf que les cadavres ne sont pas censés avoir une maison.

Like him (En Réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant