Chapitre 24: Samaël

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"Seul le danger mortel est incolore."

*****

La salle est agitée. Des morceaux de papiers sont projetés partout dans la pièce. Sommes-nous trompées de classe ? J'ai l'impression d'être en maternelle. Je me demande bien ce qu'il se passe pour qu'il y ait une ambiance aussi décalée.
Nous y entrons discrètes, essayant de trouver le professeur des yeux, quand un homme je dirais de la cinquantaine, s'avance vers nous. Tout en plissant ses yeux, il remonte ses grosses lunettes qui ne cessent de glisser sur son nez et se penche vers nous en nous détaillant bien comme il faut.

— Tient donc mesdemoiselles, en retard ? Ça commence bien à ce que je vois.., Nous avons une visite très importante aujourd'hui vous devriez faire un peu plus attention à l'avenir ! Nous dit-il en postillonnant le visage rougis de colère.

Je recule doucement essayant coûte que coûte de cacher mon dégoût.

— Nous n'étions pas au courant monsieur. Veuillez nous excuser. Je dis tout bas.

Il remonte à nouveau ses lunettes sans me lâcher du regard. Pour qui se prend-il à me regarder comme ça ? Pervers.

— Qui est-ce qui vient ? Demande Manon toujours aussi curieuse.

Il détourne son regard pour le glisser sur elle.

— Un auteur de livre. Il va vous enseigner la littérature anglaise. Peut-être que cela vous permettrait d'être plus intelligentes qui sait.

La bouche ouverte, elle tente de répliquer mais celui-ci ne lui laisse pas le temps de dire quoique ce soit, puisqu'il part se mettre derrière son bureau se tenant fièrement devant ses élèves désormais calmes. Je sens que ce professeur va me taper sur les nerfs.

— Si la purge existait, il serait ma première victime. Me sort-elle énervée.

— C'est ça. Je lui dis en me retenant de rire. Viens, on va s'assoir.

Je lui prends la main quand en levant la tête, je croise le regard de cet homme. C'est vraiment le portrait craché de Lucifer c'est perturbant. Ils ne sont pas frères pour rien et je me demande bien pourquoi ils ne s'entendent pas c'est curieux.

— Je n'en reviens pas de ce que le professeur nous ait dit. Mais pour qui se prend-il ?

— Laisse tomber c'est un con. Je lui réponds en m'asseyant.

— Ça c'est sûr. Ne prenons pas la peine de sortir des affaires il a retiré ma motivation. Dit-elle en jetant son sac près de sa chaise.

— C'est une bonne excuse ça.

Elle se redresse fièrement en souriant.

— Bien sûr ! Qu'est-ce que tu crois.

Puis, c'est avec beaucoup de mal que nous l'écoutons parler lui et son écrivain, durant une heure et demie.

*****

Une heure plus tard..

Mon téléphone se met brusquement à sonner. Ok. C'est une mauvaise journée aujourd'hui je l'ai bien compris. Je vais encore m'en prendre plein la tête. Pourquoi faut-il qu'il se mette à sonner alors qu'il reste une trentaine de minutes de cour ?
J'essaie de faire mine de rien en continuant de regarder droit devant moi. Sauf que.. apparement, le professeur n'est pas aussi bête que je le pensais.

— Qui n'a pas mis son téléphone en silencieux ? C'est un manque de respect pour vos camarades et moi avec !

Il ose parler de respect en plus ? Il regarde chacun de nous essayant de trouver la moindre maladresse de notre part.
Ok. Je capitule. De toute manière, je n'ai pas le choix et je n'ai certainement pas envie qu'une autre personne prenne à ma place.

Le fils du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant