Le fils du diable

Chapotre 44: Changement

"Quand on aime, on peut. Aucune excuse n'est valable."

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Le vertige me scie le crâne. Sa phrase ne cesse de se répéter dans ma tête. Que va-t-il m'annoncer ? Je n'ai même pas la moindre lueur d'espoir. Son soupir traverse les kilomètres et s'étire si longuement qu'une boule d'angoisse prend ampleur dans ma gorge.

— Je t'écoute. Débité-je.

Nouveau silence. Mes larmes s'accrochent à mes cordes vocales et vont d'ici peu me dégommer.

— Si j'ai été absent la dernière fois, c'est parce que j'étais avec mon père. Au royaume. J'ai dû discuter avec lui d'une chose importante.

— Quelle chose importante ?

Une onde de frisson confus martyrise ma peau. Va t'il me quitter ? Je ne sais pas pourquoi ni comment mais actuellement, je n'ai que cette malheureuse idée en tête. Et je donnerai tout pour me tromper. Et le pire c'est qu'il prend tout son temps pour tout me dire.

— Je vais prendre sa place. Prendre son trône. C'est définitif. Il n'a pas songé une seule seconde et a directement accepté. Il m'en avait déjà parlé autrefois mais je ne voulais pas. J'aimais torturer les démons, les faire souffrir comme ils ont fait souffrir les humains durant leur existence. Mais depuis ton arrivée, ça a tout chamboulé. Tout se complique entre nous à cause des salauds qui nous entourent et qui essaient de nous détruire à petit feu. Je ne le supportais plus.

L'angoisse qui gagnait peu à peu mon corps et mon esprit s'échappe soudainement.
Il ne me quitte pas. Il ne m'abandonne pas.
Un fragile sourire se faufile sur ses lèvres.

— Qu'est-ce que cela signifie exactement ? Je lui demande perplexe.

— Ça signifie que j'aurais tous les pouvoirs. Mon père prend ma place, et moi la sienne. En grandissant, j'ai pu gagner en puissance. Ce qui me laisse une avancée majeure. Aucun démon n'osera s'approcher à nouveau de toi. Ni même de moi.

Transpercée d'une hargne nouvelle, je me redresse et le regarde un peu plus attentivement.

— Comment peux-tu être certain de ça ? Soufflé-je désarçonnée en pinçant les lèvres.

J'ai besoin d'être sûre. D'être rassurée que plus aucune personne n'essayera de nous atteindre.
Et je jurerai que le voir s'approcher davantage de moi, déterminé, me statufie sur place. Il s'empare d'une de mes mains et la ramène sur son torse. Plus précisément sur son cœur. Celui-ci bat à une vitesse incroyable. Et le mien aussi..

— Parce que je t'aime Daphné. Et que je ne laisserai plus jamais personne te faire du mal. Murmure-t-il.

Ses prunelles brillantes s'aimantent aux miennes. Je manque d'air. Mon cœur se met à enfler brusquement au contact de sa peau sur la mienne. Comme si j'attendais cela depuis des lustres. Je suis incapable de bouger quand il m'attire contre lui. Mon cerveau tressaute. Mon corps lui est si demandeur.

— Je suis désolé pour absolument tout. Tes blessures physiques et mentales, pour la possession de ton frère qui a heureusement pour nous, bien terminée, et pour Emma..

Je déglutis sur ses derniers mots. Je hoche la tête comme seule réponse possible pour le moment. Je peine à garder mes larmes qui finissent par sortir. Une main enfouie dans mes cheveux, il s'éloigne et scrute mon visage abîmé par mon chagrin. Je souris, gênée sans détourner mon regard du sien. Ça a beau être Lucifer, je n'ai jamais aimée pleurer devant les autres. Je veux paraître forte. Chacune de mes cellules agonisent tant je me retiens de battre la distance qui nous lie à cet instant. Car il me manque. Terriblement. J'ai envie de le sentir un peu plus près de moi. Quelque part, j'ai envie de croire en ces paroles même si c'est difficile. Même si j'ai encore des craintes. Parce que je l'aime. Au delà des mots. Car même si ça a été compliqué, nous sommes entièrement compatibles lui et moi aucun de nous ne peut le nier ni même le combattre. Comme s'il avait une fois de plus entendu mes pensées, une de ses mains emprisonne ma nuque tandis que l'autre se pose dans mon dos. Il détruit enfin le mur invisible de trop qui nous séparait. Sa bouche sur la mienne, j'enroule mes bras autour de son cou pendant qu'il râle de satisfaction. Les chaînes qui me clouaient au sol jusqu'ici se libèrent instantanément. Plus de peur, plus d'angoisse, plus rien. Le monde autour de moi semble arrêté. Il n'y a plus que nous. Simplement un moment de partage et de pur plaisir. Ma distance n'a fait qu'accroître mon amour envers lui. J'ai une tonne de questions à lui poser mais rien ni personne ne pourra m'en détacher pour le moment. J'accueille et savoure chacun de ses baisers langoureux, qui sont de plus en plus sauvages. Sa langue chaude et humide pille ma bouche sans mesure, jusqu'à faire éclater un million d'étincelles dans mon corps.
Lucifer a perdu le contrôle.
Si l'on était dans le salon, il m'aurait sans doute porté jusqu'à la chambre mais dieu merci, nous y sommes déjà. Des salves d'endorphines distille en moi. Il s'empresse de ma robe en la soulevant. Je l'aide, impatiente de connaître la suite. Ses mains chutent le long de mon dos, de mon cou à mes lombaires. Je frissonne. Mes doigts dévalent sous son tee-shirt caressant ses abdos jusqu'à le retirer pour mieux les sentir et surtout les voir. Son corps.. bondé divine. La température augmente rapidement. Sans ne plus attendre, j'atteins ensuite son pantalon tandis qu'un rire comblé s'échappe de sa gorge.