Chapitre 43: Inversement des rôles

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Je l'ai embrassé. Je n'ai pas pu me retenir. Mais étonnamment, nous n'avons pas été plus loin qu'un long baiser. J'ai basculée. Et je n'aurais pas dû. Ses mains ont parcourues mon corps, sa bouche a goûtée chaque parcelle de ma bouche ainsi que mon cou. Je suis quasiment sûre d'avoir une marque quelque part sur mon anatomie. D'un côté, je me sens insatisfaite. J'en voulais plus. Beaucoup plus. Je voulais le sentir en moi, je voulais que nos corps se mélangent, que nos souffles se saccagent. Mais il n'a rien fait d'autre. Il m'a nargué. Il savait que ça me troublerait de cette façon. Parce que ce n'est pas dans ses habitudes de me laisser comme ça. Sans aller plus loin.
Que cherche-t-il à faire ?
Va t'il jouer longtemps comme ça ?
Je ne tiendrais pas. Si seulement il y avait une solution quelque part, pouvant nous offrir un chemin différent du nôtre, un parcours avec un positif prenant le dessus sur le négatif.. j'en serais ravie, soulagée et sereine.
Mais est-ce réellement possible ?
Désormais dans le lit, chacun de notre côté, je me sens vide. Vide d'espoir, vide de tout finalement. Nous nous sommes embrassés pour ensuite se quitter. Il m'a lancé un « va dormir maintenant. » Ce dont j'ai obéis sans broncher gênée d'avoir céder à ses tentations. Il a eu raison de moi. Mais lui aussi en mourrait d'envie. Ses yeux crevaient de désir. Et le fait de pouvoir accéder à mes pensées lui facilite la tâche. 
Je ne parviens pas à dormir. Le savoir à côté de moi, sans être entourée de ses gros bras me perturbe. Comment peut-il être aussi serein ? Je dois être accro ce n'est pas possible autrement..

— Dors idiote.

J'ouvre les yeux en grand. Merde.

— Navrée je pensais que tu dormais.

— Mes hormones sont toujours en état de marche. Comment veux-tu que je dormes ?

Qu'est ce que je devrai dire moi.. tu m'as laissée sur ma faim toute à l'heure..

— Je t'ai entendu.

Purée. Je ne peux vraiment rien dire. Ou plutôt ne rien penser.

— En effet.

Je lui donne un coup de fesse. Tiens. Prend ça.

— Cesse de lire dans mes pensées s'il te plaît ! Je dis ensuite.

— Pourquoi ?

Le voilà prendre une voix innocente.. Ça ne lui colle absolument pas à sa personnalité. Qu'il change de ton.

— C'est franchement énervant. Je répond les sourcils froncés.

— Tu sais comme j'aime t'énerver.

Cette fois-ci je me retourne pleinement vers lui.

— Je sais. Mais ce n'est pas le moment.

— Je te manque à ce point mon ange ? Me lance-t-il le sourire carnassier au coin des lèvres.

Je continue de le regarder condamnant ma réponse sachant qu'il la connaît déjà. J'abandonne scrupuleusement en lui tournant le dos.

— Je prend ça pour un oui. Mais vois-tu, c'est toi qui veux faire une pause pas moi.

Son murmure me grise tandis que je me force à m'endormir.

Le fils du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant