"La perte d'un proche peut s'avérer douloureuse physiquement. Cela crée une sensation de vide à l'intérieur de vous."
*****
Quelques semaines plus tard.
13:00.C'est sous un lundi pluvieux, au mois de décembre, aussi maussade que mon état actuel. Je me réveille les yeux humides après un terrible cauchemar.
Aujourd'hui est le jour d'enterrement, le fameux jour d'adieu. Pour cela, j'ai préférée ne pas aller en cour durant quelques jours, au moins le temps que l'enterrement passe. Heureusement que mes amis sont là pour m'épauler, même si habituellement, je préfère toujours rester dans mon coin.Quelqu'un frappe à la porte. Je devine rapidement que c'est Lucifer.
— Mon amour, c'est moi je peux entrer ? Me demande-t-il.
— Oui entre. Je réponds en essuyant mes larmes.
Il ouvre délicatement la porte et j'aperçois dans ses mains un plateau comprenant une rose, une tasse de lait, et quelques petits gâteaux. Je le suis des yeux tandis qu'il s'approche de moi puis s'assoie à mes côtés, posant doucement le plateau sur le lit.
— J'espère qu'à Noël tu n'as rien de prévu parce que je nous ai concocté des petites vacances. Il y aura Manon et Scott avec nous. Ça te fera du bien tu verra. Dit-il en souriant légèrement.
— Merci. Mais tu n'étais pas obligé tu sais. Je dis en saisissant un des gâteaux.
— Si, il le faut.
Son pouce vient frôler ma joue encore humide.
— Tu es belle quand tu pleure, mais tu l'est encore plus quand tu souris.
Je soupire, légèrement apaisée. Ses mots me font tellement du bien.
Aurai-je été capable de m'en sortir sans lui ?— Merci Lucifer. Merci pour tout. Je lui dis reconnaissante.
— Ne me remercie pas. Je suis là pour ça. Dit-il avant d'embrasser mon front. Bon, je te laisse prendre ton petit déjeuner. Prépare-toi, je t'attends en bas. Tu dois tout manger. Tu as besoin de force.
Aussi autoritaire soit-il je préfère tout de même l'écouter. Je le connais. Je sais qu'il ne me laissera pas sortir si je ne déguste pas pleinement ce petit déjeuner.
— D'accord. Je réponds simplement.
De ce fait il se lève, puis commence à se déshabiller face à son dressing, choisissant ses vêtements pour l'enterrement qui se déroulera d'ici quelques heures.
*****
Quelques minutes plus tard.
Je rejoins Lucifer dans la salle de bain pour y prendre une douche et me préparer ensuite.
Il remarque directement ma présence et sourit. Ce qui n'est pas étonnant du tout, c'est qu'il se met à sourire davantage, en me voyant me déshabiller.
Je le rejoins puis, malgré mes 21 ans d'existence, monsieur prend tout de même soin de me savonner les cheveux.— Laisse-moi faire. Juste pour aujourd'hui. Tes cheveux sont si doux j'adore les toucher mon amour.
— D'accord. Je dis en souriant timidement.
Son corps se rapproche de plus en plus du mien. J'admire attentivement ses gestes lents et sexy tandis qu'il appuie sur le shampoing afin d'en faire ressortir le liquide savonneux. J'imagine ses doigts tatoués en moi. Même en ayant le cœur blessé, cette fameuse vague de chaleur parvient à se glisser en bas de mes reins. Comment le contrôler ?
La vérité est que je suis irrévocablement et inconditionnellement amoureuse de lui.— Retourne-toi au lieu de me mater. Me dit-il me faisant sortir de mes pensées perverses.
Le rouge monte à mes joues.
— Oh. Oui. Désolé. Je réponds en m'exécutant.
— J'aime quand tu rougis.
Je peux sentir son sourire jusqu'ici même en ayant le dos tourné.
Quelques instants plus tard, il saisit mes bras puis me retourne face à lui en détaillant chaque parcelle de mon visage.
— Tu as finis ?
— Oui. Sortons nous préparer.
— Je te suis.
Il saisit sa serviette puis me passe la mienne. Ainsi, nous sortons tous les deux de la douche puis nous commençons à nous préparer pour l'enterrement d'Emma. Plus l'heure approche, et plus je sens la douleur de la perte. De plus, j'ai toujours pensée que si j'assistais à cela, je ne parviendrais pas à faire mon deuil. Mais mon entourage semble me contredire, d'après eux, c'est le sens inverse. J'ai donc changée d'avis et j'ai finalement acceptée d'y assister. Par respect pour mamie et pour son honneur. Même si j'aurais préférée garder une belle image d'elle plutôt que de l'apercevoir sans vie, dans son cercueil.
Mais l'heure n'a pas encore sonnée. Je dois d'abord trouver ma tenue. Je fouille donc un peu plus mon dressing, et parmi tant de robes, j'en attrape une qui me semble convenir pour la triste occasion. Une robe noire, simple, mais qui me met en valeur. Une sorte de robe sirène si je peux dire. Je l'enfile puis je choisie une paire de derbies noires.
Lucifer lui, également habillé en noir, a opté pour une chemise noire cintrée ainsi qu'un pantalon tailleur noir et également des derbies. C'est un bel homme d'affaire. L'homme d'affaire des enfers. Ce n'est pas un rime, c'est un fait.*****
Une heure plus tard,
Au cimetière de Bastia-Montesoro.La famille réunie, comprenant pour ma part, des personnes dont je ne connaissais même pas l'existence, y sont également présentes. Dans l'attente de l'arrivé du cercueil, je fais connaissance avec l'une des meilleures amies de ma grand-mère. Rosa. Elle me raconte certains de ses souvenirs les plus précieux qu'elle a pu partager à ses côtés. Ça doit faire à peu près quelques minutes déjà que je retiens mes larmes. J'ai tendance à cacher mes émotions. Ou du moins, j'essaie du mieux que je peux. Mais alors que le cercueil se rapproche peu à peu, la musique retentit. Et ce n'est pas n'importe quelle musique... Say something. C'était l'une des chansons préférée d'Emma. Malgré la tristesse de celle-ci.
Dès les toutes premières secondes de la musique, mes larmes tombent le long de mes joues. Je suis déjà sensible au son du piano, mais cette musique est bien pire. C'est sentimental désormais.
À cet instant précis, tous les souvenirs font surface dans ma tête. Emma, souriante, rigolant à pleine bouche à chacune de mes idiotes blagues, à toutes nos confessions et j'en passe.
En un instant, je ne parviens plus à entendre le moindre son autour de moi.
Il ne reste plus qu'elle, la musique, et moi.
Rien d'autre.
Mes larmes ne cessent de s'arrêter, elles jouent entre elles, s'entremêlent.
Est-ce vraiment la réalité ? Je me le demande sincèrement.
Tandis que le cercueil descend lentement, ne me contrôlant plus, je finis par m'effondrer par terre.
Lucifer s'agenouille à mes côtés me tenant aux niveau des épaules.— Elle doit être si fière d'avoir eu une petite fille comme toi. N'en doute pas une seule seconde. Me dit-il en tenant mon corps tremblant.
Je me retourne vers lui puis sanglote davantage dans ses bras. Je le sers si fort contre moi que je ne sens presque plus mes doigts. Je viens à l'instant de me rendre à l'évidence que je ne la reverrai plus jamais.
Dans une autre vie peut-être ? Non.
Je la veut près de moi maintenant.
Je n'en ai pas assez.Emma, je t'aime. Je ne t'oublierai jamais. S'il te plaît, pense à moi, attends-moi.
Nous nous retrouverons.
Je te le promet.~
Dédié à Geneviève, ma grand-mère bien aimée. Je l'aimerais jusqu'à mon dernier souffle. Jusqu'à ce que l'on se retrouve. Je t'aime.
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Le fils du diable
FantasyMalgré le désaccord de ses parents, Daphné part vivre en Corse chez sa grand-mère Emma afin de poursuivre ses études dans le management. Mais alors qu'elle profite pleinement de ses vacances, elle fait la rencontre de cet homme. Le terrifiant et sé...