Le fils du diable

Chapitre 45: Souffle nouveau

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Le lendemain matin.
Last day de mes 22 ans.

J'approche pas à pas de la trentaine même si j'ai encore quelques années devant moi. Les envies adultères surgissent elles aussi. Mais n'en parlons pas pour le moment car c'est maladroit, trop tôt, et rien n'est stable entre nous. Dans le sens où des démons souhaitent notre fin, il serait inconscient de faire un enfant.
En repensant à la nuit mouvementée, je me redresse et aperçois Lucifer assis au bord du lit les coudes sur ses genoux. Totalement pensif. J'approche et l'enroule avec mes bras fins. Je sais qu'il adore quand je fais ça.

— Tu vas bien ?

— Je vais devoir retourner au royaume demain.

Changement d'ambiance fracassante du bon matin.

— Pour ?

— Comme tu le sais, j'ai pris la place de mon père. Et donc, j'ai d'autres responsabilités. Plus grandes. Je dois être présent assez souvent, et par ailleurs je vais devoir te présenter aux autres. Afin qu'ils comprennent qui tu es, et qu'aucun n'ait le droit de te toucher ni même de t'adresser la parole. Je vais te laisser quelques temps mais navrée d'avance, je ne te laisse pas le choix. C'est mieux pour toi.

Ces mots pèsent sur ma conscience. Pas le choix, simplement du temps. Mais sortir avec le diable me saura sûrement bénéfique. Je l'espère.

— Ok. Crois-tu que ça ira mieux ?

Je rabâche. Mais il sait à quel point la situation me fait peur. Après tout, et si cela ne servait à rien ? Et si tous nos efforts étaient sans résultat positif ?

— Bien sûr. Ce n'est pas pour rien si j'ai pris sa place.

— Ok. Enfin. Ça te dirait de venir te promener avec moi ?

Il se tourne un peu plus vers moi le sourire aux lèvres. Mon cœur bondit.

— Bien sûr.

— Je vais me préparer.

J'espère tellement au fond de moi que les choses vont nettement s'améliorer, et qu'ils nous laisseront enfin la paix. Aujourd'hui, j'ai envie de sortir avec lui. Profiter, s'enlacer, juste être à deux.
De longues minutes s'égrènent pendant que je me change et qu'il se prépare également de son côté. Une fois chacun de nous prêt, nous descendons pour prévenir les autres. Mais à notre arrivée, aucun n'y est. Ils n'ont même pas pris la peine de nous tenir au jus ! Enfin.

— Bon. Allons-y. Je dis simplement en haussant les épaules.

Virage après virage, sous les différents paysages de chaque recoin, nous terminons enfin notre route à la plage. Le taxi nous salue et repart aussitôt après avoir reçu son billet. Je commence à connaître cette ville sur le bout des doigts. À quel endroit aller afin de s'y reposer, ou encore pour bien bronzer et j'en passe.

— Installons-nous ici il y a peu de personne. Me sort-il en jetant sa serviette sur le sable.

Je fais de même, puis m'allonge dessus. La tête engluée d'une multitude de pensées, je me rend compte que les autres ne sont pas ici. Il y a d'autres endroits merveilleux à Ditmas Park ou aux alentours. Mais ne pas les voir ici est très étonnant car ils aiment par dessus tout la plage. Mais passons. Je leur demanderai le déroulement de leur journée ce soir. Une curiosité bien trop piquante je sais.

— Vide-toi la tête un peu.

— Sérieusement, tu ne sais pas où ils sont partis ?

— Ils sont assez grands et autonomes.