Chapitre 4: Le regard

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"It is composed of terror and beauty."

*****

Il se baigne seul, tandis que les autres hommes se chamaillent comme des enfants sur le sable. Mais il manque le présumé « Scott. » L'homme qui m'a accosté tout à l'heure. Il est sûrement parti draguer des femmes ça a l'air d'être son genre.
Je me remet à le regarder. Son corps se baignant dans l'eau, je peux apercevoir ses tatouages venant de ses bras jusqu'à ses doigts.
Sans lâcher son regard du mien, il replace ses cheveux d'un geste lent puis tout en fermant les yeux, il positionne lentement sa tête en arrière.
Je peux y voir un sourire satisfait sur le coin de ses lèvres. Agacée, je lève les yeux au ciel.

— Ne rêve pas trop petite il n'est pas fait pour l'amour.

Je sursaute puis tout en me retournant, je tombe justement sur Scott. Génial.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Ma belle, sais-tu au moins qui il est ?
J'en doute sinon tu ne lui aurais pas adressé le moindre mot ni même le moindre regard. Sache que moi par contre, je suis un vrai gentleman et tu ne craindrai rien auprès de moi.

— Tu va me lâcher un jour ? Qu'est-ce que tu me veux à la fin ? Et puis je n'ai pas du tout envie d'être avec quelqu'un donc fiche-moi la paix s'il te plaît merci. Je dis froidement.

— C'est toi que je veux. Me réponds t-il sur un ton autoritaire.

Puis il commence à se rapprocher de moi tout doucement. Toujours assise dans l'eau, je me met à reculer lorsque je sens des jambes derrière ma tête.

— Certainement pas, on a des choses à faire donc bouge ton cul de là bouffon.

Je lève la tête et l'aperçoit. Il était dans l'eau il y a quelques minutes, il est arrivé si rapidement. Ses points sont tellement serrés qu'on peut y voir ses jointures devenir blanches. Sans parler de ses muscles, qui ressortent avec le soleil, et je trouve ça d'autant plus beau avec ses tatouages. Il y a notamment des petites gouttelettes retombant sur son torse, et sans oublier ses mèches de cheveux sur son visage bronzé. Comme s'il avait senti que je l'observais, il baissa sa tête vers moi quand Scott reprit la parole.

— On est jaloux chef ? Dit-il en plaisantant.

Face à cette remarque, il détourne son regard du mien pour le ramener sur Scott énervé.

— Je n'ai pas le temps pour tes conneries. Et je viens de te dire de dégager donc tu as plutôt intérêt à te dépêcher. Lance t-il le regard sombre.

Le visage pâle, il repart aussitôt quand l'homme repose ensuite son regard perçant sur moi. J'ai cru apercevoir des yeux d'une couleur anormale. Mais c'est sans doute le fruit de mon imagination.

— Comment tu t'appelles au juste toi ? Me demande t-il toujours aussi froid.

Sérieusement même le congélateur est moins froid que lui.

— À quoi ça te sert de connaître mon prénom ? Rien. Donc merci de me laisser, sur ce bonne journée.

Suite à ma réponse et de façon brusque, il sert sa mâchoire puis m'attrape fermement le bras et manque de me faire tomber. À mon plus grand étonnement, il essaie de me rattraper mais je glisse et on finit par tomber tous les deux dans l'eau. Je ne peux me retenir de rigoler. Il y a quelques instants j'étais énervée et me voilà en train de rire à gorge déployée. C'était plus fort que moi. Assit dans l'eau, il prend mon menton puis me fixe.

— Dis-moi tout de suite comment tu t'appelles. Me lance t-il calmement et autoritaire à la fois.

D'un coup je m'arrête de rire et je me sens comme hypnotisée. Immobile, nos yeux se fixent, et mon prénom sort automatiquement de ma bouche sans que je puisse faire quoique ce soit. Je ne comprends pas.

— Daphné.

Une fois dit, je sort de cette bulle infernale qui nous entoure puis il retire sa main brutalement de mon bras, comme s'il s'était brûlé. Étrangement, il me dit également son prénom au retour.

— Moi c'est Lucifer. Tu ne sais sûrement pas qui je suis mais tu va vite me connaître. Maintenant fou-nous la paix et retourne auprès de ta grand-mère pauvre fille.

Puis tout en me poussant, il se relève et s'en va me laissant me questionner sur ce qu'il venait de se passer. « Pauvre fille » mais pour qui il se prend pour me parler sur ce ton ? Je le déteste. J'espère ne plus jamais le croiser. Je me passerai bien de sa présence à lui aussi. Sans parler de son collègue Scott. J'essaie de penser à autre chose et me remet dans une position confortable puis tout en me versant de l'eau froide, j'aperçois dès lors que mon bras est devenu rouge. Cet idiot. Ce souvenir de marquage de violence sur mon corps, me rappelle directement mon ex. Mauvais souvenir. Quelques fois violent, quelques fois adorable. Cet homme était le pire des hommes qu'une femme pouvait avoir. Il mentait comme il respirait.

*****

Quelques minutes plus tard.

Je sors de l'eau quand au moment où je me retourne vers ma grand-mère, je vois au loin une femme assez âgée vêtue d'une longue robe noire et d'un voile, en pleine discussion avec elle. Curieux, on pourrait croire que la femme est effrayée. Elle regarde autour d'elle, et se cache le visage. Me dirigeant vers elles, je m'apprête à la saluer mais au moment où j'arrive, la femme m'analyse de haut en bas pour ensuite s'arrêter sur mon bras puis d'un air inquiet, repars aussitôt. Ne comprenant pas la situation, je la laisse partir. Ma grand-mère quant à elle, est assise au pied de l'arbre, sans expression, fixant un point imaginaire vers la mer. Aurais-je loupée quelque chose ?

Le fils du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant