Chapitre 2: L'inconnu

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Plage de Santa Giulia.
13h00.

Je m'étire lentement puis prends une gorgée d'eau avant d'ouvrir ma portière quand celle du pickup s'ouvre en même temps. Surprise, d'un geste brusque, je l'a bloque pour éviter qu'elles se percutent, et je fais face à un homme. Celui-ci est grand, brun, musclé et avec beaucoup de tatouages.
Sans oublier sa corpulence. Imposante, tel est le mot exact. Ça ne me rassure pas du tout. Énervé, il sort entièrement de sa voiture en serrant sa mâchoire sans pour autant me regarder dans les yeux.

— La prochaine fois soyez plus prudente puta.. Il s'arrête net en me voyant et se met à me fixer.

Ses yeux.. ils sont sombres, perçant, me procurant des frissons rien qu'en le regardant. Je suis intimidée. Ne savant pas quoi faire, je préfère baisser  les yeux en lançant un petit « désolé. »
L'homme baissa alors à son tour la tête en souriant, essayant de croiser à nouveau mon regard. Je fais mine de ne pas le voir, et aperçois d'un coin de l'œil d'autres hommes descendre de son pickup.
Moins imposants que lui certes, mais tout aussi tatoués et musclés. Soudainement, je me sens de plus en plus mal à l'aise. Je suis désormais entourée d'hommes plus grands, et sûrement plus forts que moi. Alors que ma grand-mère figée, est restée dans ma voiture. Mais tant mieux. Je ne veux pas qu'elle intervienne de toute façon. Et elle le sait. Je lui ai toujours dis de rester en dehors des histoires qui me concernais. Je n'accepterai pas qui lui arrive quoique ce soit. N'osant toujours pas le regarder dans les yeux, l'un d'entre eux s'avance vers moi puis me lance :

— Quelle beauté. Je vous paierai bien un verre ou même plus .. accepteriez-vous mademoiselle ?

Étonnée, je lève la tête vers celui-ci.

— Vous pouvez rêver. Je lui répond froidement.

Les autres hommes se mettent à rigoler tandis que je me contente de le dévisager alors qu'il s'approche de plus en plus de moi.

— Scott ne commence pas. Éloigne-toi d'elle on y va.

— Vous ne pouvez pas dire le contraire chef, cette femme c'est quelque chose.. Dit-il fièrement tout en m'observant de haut en bas.

« Chef » ? C'est quoi une genre de mafia ?
On ne vit certainement pas dans le même milieu apparemment.

— Tu me casses les couilles. Ça je ne peux pas dire le contraire. Maintenant, on a assez perdu de temps comme ça donc allez voir ailleurs si j'y suis. Répond t-il durement.

Ses hommes firent un signe de tête en guise de réponse. Tandis que le « chef » referma aussitôt sa portière tout en me dévisageant. Je referme également la mienne, en soutenant son regard.
Une fois qu'ils sont enfin partis, ma grand-mère sort de la voiture et me regarde toute souriante.

— Dit donc.. il était plutôt pas mal tu ne trouves pas ? Et puis.. comment il t'a regardé.. ton grand-père avait le même regard avec moi. Me dit-elle en me donnant un coup d'épaule.

— Mamie, ce ne sont pas des hommes bien ça se voit, ne compare pas papy avec des hommes de ce genre. Et puis, tu es en train de me dire que papy te regardait méchamment ? Parce que cet homme n'avait pas du tout un regard positif en mon égard..

— Non non, ce n'était pas méchant. Il faut creuser dans l'âme de la personne ma chérie, je ne me trompe jamais. Cet homme que tu viens de voir, n'avais pas de mauvaises intentions envers toi j'en suis certaine. En plus, il t'a défendu ! Tu sais, mamie aimerait beaucoup te voir heureuse avec un homme..

— Il ne m'a pas du tout défendu voyons. Il n'a fait que me dévisager.

— Je ne dirais pas comme toi.

Elle me sourit tandis que je soupire.
Malgré son enthousiasme, je compte bien tirer un trait sur l'amour. Et elle le sait.

— Bon. Allons-y je commence à avoir chaud. Je lui dis en saisissant son bras.

— D'accord.

Nous commençons à nous diriger vers la plage.
Habituellement nous sommes habitués à marcher rapidement, mais étant donné que les hommes du pickup sont à quelques pas de nous, et donc pas assez loin à mon goût, je l'oblige à ralentir en tirant délicatement son bras vers l'arrière. Elle ressent mon malaise puis s'arrête.

— Pourquoi tire-tu mon bras ça ne va pas ? Me demande t-elle inquiète.

— Si si ça va , juste ralentie un petit peu tu marches trop vite.

Elle me regarde en plissant les yeux puis se met ensuite à regarder devant nous. Elle a devinée.

— Je comprends.

Au loin, les hommes s'installent tous ensembles sur le sable et retirent un à un leur tee-shirt. Sans mentir, en l'espace de quelques secondes, j'oublie ce qu'il s'est passé et la vue devient étonnamment plus agréable. Et ça n'a pas l'air de déplaire non plus à mamie qui se met à les fixer en souriant.

— Ton grand-père était aussi beau qu'eux. Il était musclé, et il avait des yeux magnifiques. Tu as les mêmes d'ailleurs.

— Je sais. Et j'en suis très fière !

— Oh tu as raison de l'être ma chérie.

Les yeux brillant, elle me sourit. Un sourire que je lui rends. Malheureusement, je n'ai pas eu la chance de connaître mon grand-père. Je sais qu'il ressemble énormément à mon père et que j'ai ces yeux mais c'est tout. Je n'ai pas eu ces moments de partage avec lui. Parfois, je croise des enfants avec leurs grands-parents, je les envie beaucoup. Mais au moins, j'ai Emma. Ma deuxième mère. J'en suis déjà très fière.

Le fils du diableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant