Chapitre 27 : confidence

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Steve m'emmena dans un joli restaurant chic. La lumière était tamisée, les tables recouvertes de jolie nappes blanches et un joli chandelier doré éclairait la table d'une douce chaleur. Il tira ma chaise comme un parfait gentleman et je reconnu bien là la galanterie qu'il conservait de son époque. Nous commandâmes un apéritif ainsi que nos plats au serveur bien habillé qui vint nous voir. Puis en sirotant notre cocktail, nous discutâmes, tels deux adolescents gênés. La conversation devint de plus en plus fluide à mesure que le repas avançait. Des rires, des plaisanteries fusaient entre nous deux et je ne pus que confirmer que derrière ses aspects sages, Steve avait aussi beaucoup d'humour.

Puis la conversation redevint un peu plus sérieuse. Je fus d'ailleurs surprise que mon partenaire aborde ce sujet.

- J'avais une question Elena. Si elle te met mal à l'aise, surtout, ne te sens pas obligée de répondre !

- Je t'écoute, lui répondis-je en souriant pour le rassurer.

- Quand nous nous sommes rencontrés, tu ne savais pas ce que tu ferais de ton futur. Et maintenant ? Est-ce que tu le sais ?

J'hésitais beaucoup avant de lui répondre car j'étais partagée entre deux choses : ce que j'allais probablement vivre et ce que je souhaitais au fond de mon cœur. J'essayais donc d'être honnête sur les deux tableaux.

- Je rêve d'une famille. Un compagnon, des enfants. Un travail simple et calme. Je sais que c'est un stéréotype dans la tête de beaucoup de monde mais pour moi qui ai vécu dans l'agitation et le chaos toute ma vie, ce serait juste une finalité merveilleuse. J'aimerais continuer à travailler avec les enfants mais, dans mes rêves les plus fous, je tiendrai une association pour promouvoir l'art dans les quartiers défavorisés. J'aimerais chanter avec eux et ouvrir leur esprit autant que je le pourrais. Et je rentrerai à la maison pour profiter de ma petite famille. Mais je sais qu'entre ce dont je rêve et ce que j'aurais, il y a tout un monde. Je ne vis même pas seule !

- Avec le temps, je suis certain que tu pourras atteindre ton but. Mais je ne savais pas que tu voulais des enfants. A Asgard, tu n'avais pas l'air à l'aise avec ceux que nous avons croisés...

Je baissais le regard. Je n'avais jamais parlé de ce passage de ma vie. Il dut sentir mon hésitation.

- Je suis désolé si j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas, s'excusa Steve.

- Non, ne t'en fais pas. C'est juste qu'il y a une partie de mon histoire que j'ai toujours gardé secrète.

Je respirai un grand coup, puis gardait le regard dans mon assiette vide, n'osant pas croiser ses beaux yeux bleus.

- Pendant ces années chez Hydra, je suis tombé enceinte. Un des hommes qui passait régulièrement sur place ne voyait pas d'inconvénient à s'arrêter quelques minutes dans ma cellule. Je n'étais pas assez consciente pour l'en empêcher. Je n'oublierai jamais son odeur. De la menthe et des agrumes dans son parfum.

Je frissonnais. Steve me laissa quelques instants et j'avais l'impression qu'il était en apnée.

- Un jour, le scientifique qui s'occupait de moi m'expliqua que j'étais enceinte et qu'ils allaient faire ce qu'il fallait pour ne pas compromettre la suite des évènements. Le soir, j'avais posé mes mains sur mon ventre. Je détestais cet enfant autant que je l'aimais. Il était le fruit de l'homme que je détestais le plus au monde. Et il était aussi l'image d'un futur possible. Le lendemain, après l'intervention, j'ai versé mes dernières larmes. Les suivantes coulèrent le jour de mon évasion. Entre ces deux moments, une partie de moi est morte aussi. Je rêve d'avoir des enfants et en même temps cela me fait peur. Tout comme partager ma vie avec un homme. Je n'ai eu qu'une seule expérience dans ces deux domaines : traumatisantes.

J'osais enfin relever le regard vers Steve. Ses yeux bleus semblaient perdus dans le vague. Une flamme brillait à l'intérieure comme je ne l'avais jamais vu. Il attrapa ma main et la caressa de son pouce, comme il le faisait souvent. Puis, il m'adressa un sourire compatissant.

- Je peux te jurer que l'homme qui rentrera dans ta vie fera tout pour te rendre heureuse. J'y veillerai personnellement.

- Je sais Steve. Je n'avais jamais rencontré un homme comme toi. Je te dois beaucoup et je te remercie. Vraiment. Tu m'as apporté plus de bonheur en quelque mois, que tout le reste de ma vie. Tu es mon rayon de soleil. Tu éclaires tout ce qui m'entoure.

Il me sourit et je remarquai à travers la lumière de la flamme qu'il rougissait.

- Et si nous y allions ? me proposa-t-il.

- Allons-y ! Et merci pour ce beau repas Steve.

Nous quittâmes le restaurant après que Steve ait réglé l'addition, puis nous primes la voiture pour rentrer. Le trajet fut assez silencieux, je pense que chacun de nous avait besoin de digérer les annonces du repas. Une fois à la maison, la porte close, il attrapa ma main et plongea son regard dans le mien.

- Elena, je suis tellement désolé de voir que ta vie ait tant été rythmée par la souffrance. Je te promets que si je croise un jour l'homme qui t'a brisée à ce point, je le détruirais. Mais je voulais aussi te dire que si tu me considères comme un rayon de soleil, tu es pour moi un rayon de lune. Depuis mon retour dans cette vie, j'avais l'impression de vivre dans le noir. Plus rien n'avait de saveur, je ne rêvais plus de rien. Je pensais que ma vie c'était arrêtée en 1945. Puis tu es arrivé dans ma vie. Et tu as éclairé un chemin. Tu m'as redonné le gout des choses. Tu es ma lumière dans la nuit. Et tu m'as fait rêver d'un avenir. Un avenir que j'ai envie de partager avec toi.

Je ne quittais pas son regard, complètement pétrifiée.

- Je t'aime Elena, me dit-il d'un ton assuré mais résolument doux.

Il pencha alors son visage vers le mien, posa sa main sur ma joue. Ses lèvres s'appuyèrent sur les miennes et malgré mes yeux clos, je ne vis que de la lumière sous mes paupières. Je lui rendis son baiser, tentant de lui transmettre tout l'amour que je lui portais dans ce tendre contact. Quand nos regards se croisèrent à nouveau, je ne pus que sourire en esquissant ces mots :

- Je t'aime Steve.


***

Halleluja !! Je pensais réellement que c'était le parfait moment pour ça ! J'espère que ce chapitre vous plaira autant qu'à moi !


Control Story - Tome 1 : La confiance du Captain [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant