Ma nuit fut très mouvementée. Il fut très difficile de trouver le sommeil avec toutes les questions qui arrivaient sans cesse dans mon esprit. Je ne pouvais pas parler de jalousie ou de menace à proprement parlé. Steve n'allait pas me quitter pour une femme de 90 ans. Mais je savais que Steve était pourtant capable de ne pas rester avec moi s'il estimait que ses sentiments n'étaient pas assez sincères. Il n'était pas dans un état d'esprit à rester par dépit. Alors je l'imaginais voir Peggy et se rendre compte à quel point elle lui manquait, à quel point il l'aimait en comparaison avec moi.
Le soleil qui pointa son nez dans la chambre au matin fut donc comme une bénédiction. Adieu les cauchemars. Mais bonjour la réalité... Je me levais pour une fois en première et me préparais rapidement avant d'aller marcher autour du quartier. A mon retour, Steve m'attendait, déjà prêt lui aussi.
- J'étais étonné de ne pas te voir ce matin, tu vas bien ? Me demanda-t-il.
- Oui, j'avais juste besoin de m'aérer un peu... tu sais je fais encore des cauchemars parfois, expliquai-je.
Il hocha la tête, visiblement sceptique mais je n'insistais pas. Une fois le petit déjeuner englouti, Steve vissa une casquette sur sa tête et nous partîmes. Le musée hommage à la guerre et plus globalement à Captain America, était immense. Pour commencer, Steve m'emmena dans l'aile consacrée aux années 40. Il me parla des rues de Brooklyn dans lesquelles il se faisait tabasser par des brutes, des musiques de l'époque, de son école d'art, de la mode ou encore de la gastronomie plus que douteuse de l'époque.
Puis, il m'emmena dans l'aile consacrée au Captain. Longeant les murs, il me montra des photos d'Abraham Erskine, le scientifique qui lui avait fait confiance, et du Colonel Philips. Nous passâmes dans une salle où une simulation de lui avant la transformation amusait les plus jeunes. Je m'arrêtais un instant devant une photo qui le représentait pendant ses classes, ses plaques militaires autour du cou. Malgré son corps frêle, il était impossible de ne pas le reconnaitre : lui et son air sérieux, déterminé et la flamme dans les yeux qui me fascinait toujours. Les femmes de l'époque ne lui prêtaient pas d'attention avant qu'il ne devienne la montagne de muscles qu'il était encore aujourd'hui. Pourtant, je savais à coups sûrs, qu'il ne m'aurait pas laissé indifférente si je l'avais connu à l'époque. Un petit présentoir laissait à disposition cette photo de Steve en format miniature. J'en saisissait une et la glissais dans ma poche : c'était cet homme que j'aimais au fond de mon cœur.
Nous arrivâmes dans une autre salle prévue pour raconter l'histoire des Commandos Hurlants, l'équipe de Steve. Au centre de la salle se trouvaient des répliques de leurs costumes d'époque. Des vidéos montraient des immersions lors de leurs missions. Steve avait l'air dans son élément. Il m'indiqua une plaque bien particulière grandeur nature qui représentait un homme charmant.
- Il s'appelait Bucky. Enfin, James Buchanan Barnes. Mais moi je l'appelais Bucky. C'était mon meilleur ami depuis les bancs de l'école, il me protégeait tout le temps. Quand ma mère est morte, il m'avait proposé de venir vivre chez lui mais j'avais refusé. J'étais trop fier à l'époque. Pourtant, il est resté avec moi dans chaque moment. Jusqu'au bout. Il a accepté de me suivre dans les missions jusqu'à ce qu'il chute dans cette rivière gelée. Il me manque tellement.
Je regardais la vidéo silencieuse sur laquelle on les voyais rire tous les deux. Puis je m'attardais sur la photo en taille réelle, plongeant mes yeux dans les siens. Quelque chose remua dans ma gorge mais je ne savais pas réellement pourquoi.
Je me tournais alors vers Steve qui regardait une photo placardée contre un mur. Une petite affiche nommait la belle jeune femme brune qui souriait dignement : Margaret Carter. Il dégageait d'elle une aura très forte et digne. Je savais qu'elle avait eu une place très importante dans l'armée pour l'époque. Elle avait ensuite participé à la création du SHIELD. En regardant ses yeux, je savais pourquoi Steve était tombé éperdument amoureux d'elle. Je regardais alors l'homme dont j'étais amoureuse et mon cœur se brisa encore un peu alors qu'il contemplait l'image de celle avec qui il aurait aimé partager sa vie. Il tourna ensuite les talons sans un mot.
Nous quittâmes le musée en silence et c'est moi qui le brisait.
- Merci Steve d'avoir partagé une part de ta vie avec moi. Je comprends pourquoi tout cela te manque. A part, la nourriture à vrai dire !
Il ria à ma plaisanterie mais retrouva vite un sourire mélancolique. Nous montâmes sur sa moto et je caressais doucement son dos pour le rassurer. Une fois devant la maison de retraite, je le sentis profondément angoissé. J'attrapais donc sa main et emboitais le pas. Au comptoir, je demandais la chambre de Mme Carter alors que Steve demeurait silencieux à mes côtés. Nous arrivâmes ensuite devant la chambre indiquée et je poussais Steve à toquer lui-même. Il prit une grande respiration et entra après avoir entendu la faible voix féminine à l'intérieur.
En entrant, nous rencontrâmes une vieille femme que je reconnu pourtant immédiatement. Malgré les cheveux blancs, les rides et la fatigue apparente, Margaret Peggy Carter, n'avait pas changé. Steve s'avança vers elle et je la vis ouvrir grand les yeux quand elle le reconnu. Il s'assit à côté d'elle et attrapa sa main tandis que je restais en retrait, ne me sentant pas à ma place à cet instant précis.
- Bonjour Peggy, murmura-t-il.
- Steve... tu es vivant ?, le questionna-t-elle encore sous le choc.
- Oui. Je vais t'expliquer...
- Je vais me chercher un café, dis-je tout bas, je reviens rapidement.
Steve me sourit gentiment et tourna de nouveau son attention sur Peggy alors que je fermais la porte derrière moi. Les larmes montèrent à mes yeux alors que je me dirigeais vers la machine à café. Je le bu avec le plus de lenteur possible, repoussant au maximum l'échéance. Puis je pris mon courage à demain et retourna frapper. Steve vint m'ouvrir en souriant puis attrapa ma main pour me guider jusqu'à une chaise près de lui.
- Peggy, je tenais à te présenter Elena. Elle est...
- Celle qui a réussi à dégeler ton cœur. Je suis ravie de vous rencontrer, me dit-elle en souriant et en tendant sa main vers moi.
Je serrais alors doucement ses minces doigts, choquée par tant de gentillesse.
- Merci d'avoir su être là pour lui. Il avait besoin d'une femme comme vous à ses côtés. Je suis heureuse pour vous deux.
Elle me sourit tendrement puis retourna son regard vers Steve.
- Les temps changent Steve. Il faut que tu acceptes et que tu ailles de l'avant. Cette magnifique jeune femme en est la preuve.
Elle fut prise alors d'une quinte de toux et bu le verre que Steve lui tendit. Mais quand elle le reposa, ses yeux s'écarquillèrent en voyant son ancien amour. Elle avait oublié tout la conversation...
- Steve... Tu es vivant ? demanda-t-elle les yeux débordant de larmes.
- Oui Peggy...
Il caressa sa main un instant et elle ferma doucement les yeux, visiblement épuisée par notre visite. Le regard de Steve était perdu dans le vague. Il semblait très triste. Il se leva alors en ne disant pas à mot. Je le suivais rapidement en jetant un dernier coup d'œil à cette femme extraordinaire puis suivait Steve à l'extérieur. Le trajet du retour se fit sans un mot. Mes émotions se bousculaient dans ma tête : la peur, l'amour, la tristesse. Je tentais de gérer tout cela sous peine de déborder et je songeais que pour Steve, cela devait être pire encore.
***
Un chapitre plein de mélancolie et de doute... Qu'en pensez-vous ?
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Control Story - Tome 1 : La confiance du Captain [Terminé]
FanfictionL'histoire d'Elena et de Captain America est une histoire de contrôle. De confiance et de sentiments aussi. Steve Rogers ne pensait pas revoir de si tôt le nom de Hydra revenir dans ses discussions de boulot. Pourtant, quand la jolie Elena se retrou...