Changeons nos amours.

Dans ta chambre.

Lundi 22 Septembre.

J'ai beau me réveiller à l'heure je ne serai pas en cours aujourd'hui. Ça fait déjà deux jours que je suis malade. Je tiens à peine debout et la seule chose que je suis capable de faire c'est éternuer. Je ne fais que ça. Et à chaque nouveau éternuement si j'ai la malchance d'être debout je manque de finir au sol. Mon corps est trop faible et mes jambes me lâchent à chaque instant. C'est assez embêtant.

J'espère vite me rétablir. Je ne veux pas louper beaucoup de cours c'est trop embêtant pour tout rattraper. En plus je ne pourrai pas voir Monsieur Lee et ça aussi ça m'embête. Voir même plus que mon virus de quelques temps.

Pdv Monsieur Lee :

Il n'est toujours pas là. Il ne reste plus que cinq minutes avant le début du cours. Va t'il encore être en retard ? Comme la dernière fois ? J'espère que ce n'est rien de grave et que je vais le voir arriver d'ici quelques minutes. Au pire dans dix minutes. Il peut être en retard, mais j'espère que ça ne sera pas souvent le cas. Je préfère vraiment quand il arrive en avance. C'est beaucoup mieux.

Quelqu'un rentre dans la salle. C'est forcément lui. Je tourne mon regard vers cette personne et à ma grande surprise ce n'est pas lui. Je ne sais même pas son prénom à celui là.

"Bonjour.

-Ouai bonjour."

Qu'est ce qu'il fout là ? Personne ne l'a autorisé à rentrer. Je n'aime pas le fait qu'il soit là, il est plus gênant qu'autre chose. Punaise Hyro ne veux tu pas te dépêcher d'arriver ? C'est bon ça a assez duré.

Le cours finit par commencer sans lui. L'espoir que j'ai pu avoir à l'idée qu'il arrive diminue de minutes en minutes. Il est d'ailleurs anéanti au moment de l'appel. Il est déjà noté absent, il est visiblement malade. Enfin, c'est ce qui est noté. J'espère qu'il n'a rien de grave que c'est juste un petit rhume passager. Malheureusement je ne le saurai pas de suite ni même aujourd'hui. À moins que je n'arrive à trouver un de ses amis même si j'avoue ne pas les avoir beaucoup regardés. Ça risque donc d'être assez compliqué de les retrouver dans cette masse d'étudiants. C'est même impossible. Il n'y a aucune once de doute possible. Je ne les trouverai pas. Ou alors la seule possibilité est que je regarde dans quelle classe ils sont et que j'aille les attendre là bas mais ça ferait trop psychopathe. Je ne veux pas passer encore plus pour un tordu que ce n'est déjà le cas.

Puis merde pourquoi je pense à lui ? Tout le monde peut être malade dans la vie il n'y a pas de quoi en faire toute une histoire ! Ce n'est pas croyable de penser autant à ce gosse. Il faut vraiment que j'arrête et que je me concentre plus sur les gamins qui se trouvent en face de moi.

Ce cours a été d'une lenteur incroyable, le mot lenteur en devient même un euphémisme. C'était horrible, je n'aurais jamais cru que donner cours à des étudiants aurait pu être si horrible.

"Avant que vous ne partiez quelqu'un prend les devoirs pour Hyro ?"

Personne ne répond. J'aurais dû m'en douter. Hyro ne parle pas avec les autres étudiants de sa classe. Personne ne doit vraiment le connaître. Je dois être celui qui le connait le mieux de tous ceux ici présent.

"Bien allez y."

Ils ne se font pas prier pour partir. Ces gamins tous les mêmes. Aucun ne prend son temps, aucun ne dit au revoir, aucun n'a l'air intéressé. Pourtant ils ont choisi leurs matières alors où est le problème ? Se sont tous les mêmes. Enfin Hyro est différent. Je l'ai assez vite remarqué. Le fait qu'il soit souvent en avance, même si au départ ce n'était pas volontaire, montre bien qu'il ne veut pas fuir cet endroit au plus vite. Je sais bien que les établissements d'études ne sont pas souvent appréciés. Mais ce que les gosses ignorent ou ne comprennent pas c'est qu'on a aussi été à leur place. Nous aussi on a pu détester ça, détester un prof, détester se lever. Mais si on a voulu être prof, pour la plupart, la raison c'est qu'on veut leur rendre ce monde meilleur. On se lève tous les matins avec le même objectif en tête leur faire aimer notre monde, notre matière, notre enseignement. Alors la moindre des choses c'est de ne pas nous fuir comme la peste. C'est ce qu'Hyro fait avec moi. Il ne me fuit pas. Il me montre de l'intérêt. Il a l'air intéressé. Il dit au revoir. Beaucoup ignore que rien qu'une petite attention de la sorte peut changer l'humeur de quelqu'un. Changer sa journée. Même si je ne montre pas réellement mes émotions, ce gosse il chamboule tout. Le fait qu'il ne soit pas là, ça me perturbe, ça change tout. Je n'ai plus cette source de joie qui rentre dans ma salle, avec qui je peux parler. Tout cela est si bizarre. Je crois que je suis fou. Ça doit être ça, rien de plus, je suis fou.