Changeons nos amours.

Le cœur serré.

Mercredi 17 Décembre.

Je me lève non sans difficultés. J'ai tellement mal dormi et pourtant je n'ai fait que ça... Je ne suis même pas retourné à l'université depuis, je n'avais pas le courage de faire comme si tout allait bien. Sauf que là, j'inquiète ma maman alors il faut que j'y retourne pour la rassurer. Elle a été là pour moi depuis Lundi, elle m'a beaucoup aidé, c'est vraiment une maman en or. Alors je lui dois bien de retourner en cours afin de la rassurer. Même si c'est difficile, que je suis fatigué, que je n'ai aucune envie d'y aller ni même de le revoir, je me dois de le faire. Pourtant j'ai vraiment mal partout... J'ai d'énormes tensions dans le cou et le dos et j'ai terriblement mal au coeur... Mais je dois y aller. Je dois le faire même si cela va me détruire une nouvelle fois.

C'est pour ça qu'aujourd'hui je descends dans le salon avant de tomber nez à nez avec ma maman qui me sourit tendrement. Elle se rapproche de moi avant de me faire son habituel câlin matinal. Je la serre dans mes bras avant d'embrasser sa joue puis elle m'imite bien vite.

"Tu vas en cours aujourd'hui ?

-Oui il faut bien que j'y retourne.

-Si tu as besoin de te reposer tu peux encore prendre un jour ou plus...

-Ça va aller maman, je vais bien.

-Tu es courageux mon grand.

-Tu l'es bien plus que moi maman."

C'est vrai. Cette femme est sûrement la plus courageuse que je connaisse. Elle m'a élevé seule alors qu'elle n'avait seulement que dix neuf ans. Même à son jeune âge elle n'a jamais hésité à devenir maman et elle a tout abandonné pour son bébé qu'elle ne connaissait même pas. Ma maman est et restera la plus belle femme du monde à mes yeux. Elle restera également la meilleure et la plus à l'écoute. Elle est ma confidente, ma moitié et surtout ma maman. Je l'aime de tout mon cœur et je ne peux m'imaginer la perdre un jour. Elle est bien trop importante pour que je ne puisse plus la voir. Heureusement pour moi, elle est jeune, on a encore toute la vie devant nous.

Je finis par aller me préparer, je n'ai aucun courage alors un jogging et un pull seront les biens venus. J'ai juste besoin d'être à l'aise pour espérer ne pas trop penser et me torturer à l'idée de le revoir... En plus aujourd'hui j'ai deux heures à tenir en face de lui... Ça va être dur... Vraiment dur...

Je ne veux pas y aller... Je n'ai pas envie de le voir... Je vais encore souffrir et avoir mal au cœur...

Le pire c'est que j'arrive encore à me dire qu'il me manque alors qu'il n'en a absolument rien à foutre de moi. Il s'est foutu de ma gueule pendant tout ce temps. Il m'a fait croire que j'étais exceptionnel pour lui alors qu'au final je suis juste un de ses plans cul dégueulasse. Je me sens tellement sali d'avoir été utilisé de la sorte...

Je finis par prendre le chemin en direction de l'université. Je mets ma capuche avant de lancer ma musique dans mon casque. Je n'ai aucune envie d'entendre les bruits ambiants de klaxons, de freinages et d'accélérations. Je veux juste être seul, complètement dans ma bulle, rien que moi et le doux son de la musique.

Je finis par arriver à l'université bien trop rapidement à mon goût. J'aurai bien aimé arriver juste au moment de la sonnerie. Là, être déjà ici me donne la nausée. Je ne veux pas être seul face à lui. Je ne veux pas lui parler, je ne veux pas l'entendre et je ne veux pas le voir. Tout de lui me rappelle à quel point je suis brisé et à quel point je me sens sali.

Punaise heureusement que je ne commence pas ma journée avec lui. Au moins je n'ai pas à attendre devant sa salle.

Je me dirige vers la classe de Latin avant de m'adosser au mur du couloir. Habituellement je serais déjà assis dans une salle où je n'ai pas cours mais maintenant tout a changé d'une façon que je n'aurai jamais espérer que cela arrive...