Changeons nos amours.

Un air de jalousie.

Vendredi 12 Septembre.

Je ne veux pas y retourner. Je suis super stressé à l'idée de le revoir, j'ai essayé de simuler une maladie histoire de ne pas y aller. Mais c'était sans compter sur ma mère qui m'a forcé à m'y rendre. J'ai beau être majeur, je vis toujours sous son toit et de ce fait elle insiste pour que j'aille en cours. Puis j'avoue que je n'ai pas envie de la contrarier, car elle sait très bien que je faisais semblant d'être malade. Je n'ai jamais été doué pour mentir et encore moins à ma mère.

C'est donc actuellement pour ça que je me trouve devant la salle à attendre que tout ça finisse et je l'espère rapidement. En tout cas le plus rapidement possible sera le mieux.
Je me suis fait le plus discret possible en passant devant la porte ouverte de la salle. Je ne veux surtout pas risquer de me faire repérer et de devoir rentrer seul. Ça, ça serait le pire qui pourrait m'arriver. Me retrouver seul avec lui. Rien que de penser à ça, je n'ai qu'une envie, partir en courant. Je déteste courir car je n'ai aucune endurance et que ça me fait plus souffrir qu'autre chose. Mais là, pour la première fois de ma vie, j'en ai envie. Je veux éviter de le voir. Éviter de l'entendre. Éviter de penser à lui. Éviter tout contact avec lui. C'est ce que je veux. Je l'espère du plus profond de mon âme.

Même si je pense l'avoir aperçu en passant dans le couloir et devant la porte je ne suis pas sûr. Alors oui, pour la première fois, j'espère qu'il ne soit pas là, qu'il ait un empêchement, qu'il soit malade. Mais rien de grave je ne veux pas qu'il soit mal pour autant. J'ai besoin qu'il aille bien. Même si je lui en veux, je ne vais pas le nier, je lui en veux énormément d'avoir fait ça. De s'être fait sucer par un mec. Tout le monde aurait pu le voir en plus, il faut vraiment être fou.

Des pas se font entendre, ce qui est certain c'est que ce ne sont pas les siens. Je lève le regard vers la personne qui approche. Punaise c'est l'autre connard. Il est revenu le sucer ? C'est bon une fois ne lui a pas suffi ? Addict de merde.
Il rentre dans la salle directement.

"Salut !

-Tu veux quoi ? Il est froid.

-Oh mais qu'est ce que tu as ?

-Tu n'as aucunement la permission de me tutoyer.

-Après ce qu'on a fait on est plus à ça près !

-Ferme là.

-Mais c'est quoi ton problème ?

-Tu n'as pas compris quoi dans juste un plan et après tu te casses à tout jamais ? Je ne veux pas te revoir. Il n'y a rien entre nous et il n'y aura jamais rien. Je t'avais bien prévenu avant qu'on se voie. Aucun sentiment. Rien.

-Tu ne vas pas me dire que tu n'as rien ressenti ?"

Il vient de te le dire. Tu es sourd en plus d'être con ? Sérieusement.

J'en ai marre. Je fais un maximum de bruit et rentre tel un mammouth dans la salle. Ils ont tous deux leur visage tourné vers moi, c'est très compréhensible. J'ai fait un potin du diable alors qu'habituellement je ne me fais pas remarquer. Par contre ce que je remarque bien c'est le regard satisfait et l'envie joueuse que prône Monsieur Lee.

"C'est qui lui ?

-Ça ne te regarde pas."

Je ne me dirige pas à ma place habituelle mais plutôt à celle que j'occupais hier après-midi. Je pose mon sac ou plutôt je le laisse tomber sur les pieds de l'autre et je m'assois face à mon prof.

"Il peut dégager ?

-Demande lui tu verras bien. Il est d'humeur joueuse vu son ton.