Il est où ?

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Lundi 1 Décembre.

Je rentre en vitesse dans l'université, le temps est vraiment glaciale aujourd'hui, il ne l'avait pas été depuis bien longtemps. Je m'avance dans les couloirs tout en frottant mes mains entre elles pour espérer les réchauffer un minimum. Je finis par arriver devant la salle, j'écoute à la porte tout en priant pour que l'adulte ait mis le chauffage. J'appuie sur la poignée de la porte mais au lieu que celle ci s'ouvre elle reste complètement fermée. la porte est verrouillée. Je toque doucement à la porte avant de me contenter d'attendre. Peut être qu'il a fermé la porte dans un réflexe ? Cela pourrait bien lui arriver.

Malheureusement après plusieurs minutes d'attentes rien ne se passe, ni aucuns bruits ne pouvant prouver la présence de quelqu'un à l'intérieur ne se produit.

Il est sans doute dans la salle des profs. Je me dirige vers la salle, espérant ne croiser aucun autre professeur. J'arrive bien plus rapidement que prévu à la salle et la porte est fermée. Il est peut être à l'intérieur mais je ne me vois pas du tout toquer à la porte, si je tombe face à un autre enseignant je serai bien trop gêné. Je vais essayer d'aller voir à la salle de cinéma au cas où. De toute façon je n'ai rien d'autre à faire si se n'est qu'attendre devant une porte close.

En arrivant devant la classe de cinéma je me retrouve face à une porte entrouverte ce qui accroit mon espoir de le trouver ici. Je regarde dans l'embrasure mais au final je me retrouve face à une femme de ménage. Heureusement pour moi elle ne m'a pas vu. Je retourne alors sur mes pas et m'arrête à la salle où je suis censé avoir cours. Il doit être en retard comme cela arrive à tout le monde mais j'avoue que ça m'embête fortement. J'ai vraiment envie de le voir. Déjà par ce que j'ai toujours envie de le voir mais c'est aussi à cause de mon inquiétude pour lui. Depuis que je l'ai vu rentrer dans ce tribunal je ne peux que me demander comment il va. De plus les paroles de Tahar résonnent dans ma tête depuis ce jour : « Prends soin de toi et de lui. Vous allez avoir besoin de l'un et de l'autre. » que voulait il dire par là ? J'ai beau y réfléchir je ne trouve pas la réponse exacte... Il a aussi dit qu'il y allait avoir des hauts et des bas mais de quels genres ? Ça aussi je n'arrive pas à y trouver de réponse... C'est si dure. Puis sérieusement Tahar ne pourrait pas juste tout me dire ? Je sais qu'il connaît les réponses à mes questions. Il arrive toujours tout savoir mais il ne veut jamais nous le partager car pour lui ce qu'il connaît c'est du domaine du privé. C'est tellement compliqué punaise...

Je sors de mes réflexions en entendant une porte claquer pas loin de là où je me trouve. Je pense que la porte qui vient de s'ouvrir est celle qui mène au couloir d'entrée. C'est sans doute Monsieur Lee qui arrive en retard.

Je me redresse légèrement en me penchant pour ainsi mieux apercevoir la personne qui avance vers moi mais vu le son des talons qui martèlent le sol j'en déduis que, non, se n'est pas lui. Une femme aux allures d'une grande dame passe devant moi en daignant me sourire l'espace d'un très court instant. Elle n'a même pas répondu à mon bonjour... Monsieur Lee lui il l'aurait fait. Il me dit toujours bonjour, c'est la moindre des choses à faire en même temps. Après on va parler que la jeunesse est mauvaise alors que cette femme dotée d'une certaine vieillesse ne m'a même pas saluée poliment. Punaise vivement qu'il arrive pour me sortir de ce couloir triste et morose.

Je patiente devant la porte fermée de la salle, j'ai pris le temps de revérifier au cas où je n'aurai pas réussi à bien enclencher la poignée mais malheureusement non. Il ne reste même pas dix minutes avant le début des cours et je commence vraiment à trouver le temps long. Je n'aime déjà pas attendre mais là c'est encore pire. Comment on peut attendre quelqu'un pour qui on importe vraiment beaucoup d'importance ? Je ne comprends pas. Je ne me vois clairement pas l'attendre comme ça pendant plus d'une demie heure alors je n'ose imaginer les personnes qui attendent des jours, des mois voire des années... Je me sentirai bien trop mal si un jour je devais l'attendre autant de temps. Je crois que les minutes ressembleraient à des heures et les heures à des jours et ainsi de suite.

Changeons nos amours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant