Chapitre 22 - Jennifer

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  Je suis seule à marcher sans but précis, mes yeux me démangent à force de pleurer, je peux sentir les regards des gens sur moi mais je m'en contre fou. Je n'arrive pas à croire que mon père est aussi celui de Wyatt. Je comprends mieux pourquoi cette femme ne mettait pas inconnu, bordel pourquoi je n'ai pas réfléchi ce jour. Il y avait une chance sur je ne sais combien, pour que cela arrive. Je repense au parole de Luca mais aussi de Penny qui me disent, ils sont super cool. Je rie de nerf, s'il savait qui était vraiment Cédric, ils ne diraient pas ça mais plutôt que c'est un sale con, un putain de connard sans cœur.

Durant pratiquement deux ans à ses côtés, j'ai vécu mes pires cauchemars, je le revois frapper ma mère sous mes yeux, ça me retourne l'estomac, je l'entends encore lui crier d'arrêter.

Je n'arrive plus à marcher et finit par tomber genoux au sol en plaçant les paumes de mains sur mes oreilles afin de diminuer ce son, qui me détruit de l'intérieur. Je supplie ma tête de mettre fin à tout ça, mais c'est de pire en pire, je la revois étaler sur le sol dans les vapes dû aux coups, qui était bien trop fort pour elle. Je n'arrive plus à m'arrêter de pleurer. Je sens des bras m'entourer, je sais de qui il s'agit mais je n'arrive plus à faire le moindre geste.

- Je suis désolée Jenni, je n'en savais rien.

Il me sert de plus en plus fort dans ses bras, je peux sentir que lui aussi est chamboulé autant que moi. Sa présence éloigne doucement les cris de ma mère.

- Tu n'as pas à t'excuser pour ses erreurs, tu n'étais même pas au courant.

- Peut-être mais je me sens mal d'apprendre que j'ai une sœur qui depuis tant d'années se sentait seule dans les moments les plus horribles. J'aurai pu être là pour toi, t'éviter la souffrance que Brandon t'a fait vivre, te protéger de notre père, des conneries de Luca, bordel je déteste l'idée qu'il ait joué avec toi, ça me rend fou.

Je me sens réconforter quand je l'entends me dire à quelle point il aurait voulu être à mes côtés pour faire disparaître les souvenirs douloureux auxquels j'ai assisté. Je finis par m'asseoir, mes genoux me font un mal de chien, à force de m'appuyer dessus, je me retrouve le dos contre son torse, mes mains se placent sur ses bras qui me serrent davantage.

- Tu n'aurais pas pu être là, puisque tu ne connaissais même pas mon existence avant aujourd'hui, d'ailleurs moi non plus pour dire vrai. Puis si Luca n'était pas rentré dans ma vie, nous l'aurions jamais découvert. Alors au contraire, tu devrais le remercier d'avoir fait ça.

Mes paroles le font rire même si ce n'est pas de la joie.

- Tu n'as pas tort. J'ai l'impression de me prendre une claque en pleine figure quand je pense que tu étais là sous mes yeux, durant tout ce temps. Sans savoir, une seule seconde que tu avais le même sang que moi dans tes veines.

- En réalité, nous avons juste le même de notre père, nos mère ne sont pas les mêmes.

Son corps se détend entre deux rires, il me dit.

- Je m'en fous, pour moi nous avons le même sang, tu es ma sœur, point la ligne.

L'entendre m'appeler ainsi, me fait une sensation toute bizarre.

- Sache que même si tu n'étais pas là dans mon passé, tu as toujours été là depuis le soir où j'ai débarqué chez toi en pleine nuit. Tu m'as toujours écouté, tu m'as sauvé d'une noyade, tu as toujours été là pour me consoler. Alors je pense que tu peux être fière d'avoir joué ton rôle, avant même de savoir tout ça. Tu n'as pas à t'en vouloir pour le reste.

Nos cœur battent au même rythme, je comprends maintenant pourquoi ça me semble si facile de lui parler. Pourquoi, j'avais la sensation de me voir en lui par moment.

L'obsession de te suivre , tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant