Chapitre 66 - Jennifer

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  Je suis au-dessus de la cuvette, je me vide complètement alors que je n'ai plus rien dans l'estomac, ma gorge me fait un mal de chien, l'eau des toilettes est rouge. J'entends des pas s'approcher au même moment. Je ne comprends pas ce qui m'arrive, qu'est-ce qu'il avait dans ce fichu poisson au point d'être malade comme un chien.

- Oh ma pauvre.

Marc glisse sa main sur mon épaule, je peux entendre l'eau du robinet couler.

- Tu devrais t'hydrater Jenni.

Je secoue la tête, les yeux humides.

- Je peux pas, dès que j'avale un truc ça sort comme une fusée.

Marc s'accroupit à mes côtés, je peux voir son regard paniqué en me voyant dans cet état.

- Jenni, tu vas t'habiller, on va voir le toubib, tu peux pas continuer à vomir du sang, c'est peut-être grave.

Je plante mes yeux dans les siens et fais oui de la tête sans rechigner, je ne supporte plus la douleur, je ne pourrais pas tenir une journée de plus au-dessus de ces chiottes, il a peut-être raison, quelque chose se passe dans mon corps et je dois vite savoir de quoi il s'agit. Même si l'idée de voir un homme avec une blouse blanche m'insupporte. Il m'aide à me relever, mes jambes sont en coton, je n'ai plus d'énergie, elle ne supporte tellement pas mon poids que je m'effondre mais le bras de Marc passe en dessous des miens à toute vitesse m'évitent une rencontre avec le carrelage.

- Merci.

Il me sourit, m'aide à m'habiller sans broncher, je me sens honteuse mais je n'ai pas le choix, je ne suis même pas apte à le faire moi-même. Doucement nous traversons la maison vide, il m'installe sur le siège passager, accroche ma ceinture.

- J'ai l'impression d'être une enfant. Ma voix sonne comme un murmure.

Il rit avant de fermer la porte et de se placer derrière le volant.

- Ça fait longtemps que je n'ai pas joué le rôle de papa poule et ça ne me dérange pas.

Je trouve la force de rire, Marc active la radio, les chansons son rythmique, je regarde le paysage défiler et me laisse emporter par les mélodies. Après plusieurs minutes de trajet, je m'aperçois que nous ne sommes pas du tout chez un médecin mais sur le parking d'un hôpital, je regarde Marc en panique. Je déteste ce type d'endroit, ça me rappelle cette fois où Brandon m'avait envoyé dans les vapes, je ne peux retenir mes larmes. Sa main glisse sur mon épaule.

- Jenni, je suis là, rien ne va t'arriver. Tu as besoin d'être prise en charge, un médecin ne te donnera qu'une simple ordonnance et je pense que tu n'as pas besoin de cachet, mais de faire un contrôle niveau santé. Luca veut être sûr que tout va bien et moi aussi.

Je le regarde terrifier, le cœur au bord des lèvres.

- Marc, s'ils m'examinent, ils vont voir des choses qu'ils ne devraient pas. Ils vont m'envoyer chez les fous, s'ils voient mes cicatrices.

Ses mains encerclent mes joues trempées.

- Ils ne feront rien de tout ça, je ne te lâcherai pas.

Mille questions me traversent l'esprit, est-il vraiment sûr qu'ils ne me garderont pas ?

J'ai peur, j'ai froid, j'aimerai que mon homme soit là, qu'il me prenne dans ses bras, qu'il me jure que tout ira bien.

Ma porte s'ouvre, il m'aide à descendre à peine le pied au sol, que mon estomac se soulève.

- Je ne me sens pas bien...

L'obsession de te suivre , tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant