2-La rencontre

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Ridgefield, Connecticut

Briar

L'automne ne manquait jamais son rendez-vous à Ridgefield, septembre n'a même pas encore touché à sa fin qu'il débarque déjà faisant tomber les feuilles d'arbres et amenant avec lui un léger vent frais

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L'automne ne manquait jamais son rendez-vous à Ridgefield, septembre n'a même pas encore touché à sa fin qu'il débarque déjà faisant tomber les feuilles d'arbres et amenant avec lui un léger vent frais. Comme chaque matin depuis quatre ans, je me retrouve à faire mon jogging de bon matin, mes écouteurs sans fil dans mes oreilles. Je n'ai jamais été adepte de sport, mais courir est un bon moyen de se défouler, chaque fois que mes pieds entrent en contact avec la route goudronnée, je me sens légère, ça me permet de me vider l'esprit, surtout que je n'ai presque pas fermé l'oeil de la nuit.

Je n'arrêtais pas de fixer la fenêtre de l'ancienne chambre d'Isaiah qui se trouvait en face de la mienne, les rideaux sombres de la pièce étaient, sans grande surprise tirée, c'était comme ça depuis le jour de son départ, et je savais pertinemment que ça ne changerait pas, mais j'avais beau essayer, mon regard n'arrivait pas à se détacher de ces carreaux, me remémorant toutes les nuits où il débarquait chez moi, ou que j'allais le retrouver dans la cabane.

Je n'avais plus pensé à lui depuis des années, j'avais finalement fini par accepter son départ malgré moi, mais tout le tas de souvenirs que j'ai enfouis dans un coin de mon esprit est en train de refaire surface de la manière d'une avalanche qui me tombe dessus sans que je ne m'y attende.

Je passe devant le parc ainsi que quelques maisons toutes peintes d'un blanc immaculé, avant de tourner au carrefour et de passer par une route qui menait vers la forêt. Le calme régnait dans ce coin-là de la ville, il n'y avait pas d'habitations, seule la nature dominait, le bruit des voitures se faisait remplacer par le chant des oiseaux et ceux des criquets, et on arrivait à sentir l'odeur des plantes et des fleurs.

Je ralentis à mesure que j'arrive devant un immense portail en fer, essayant de reprendre mon souffle, je lève les yeux vers les lettres gravées sur le haut de l'immense porte, «Cimetière de Ridgefield ». J'inspire longuement alors que je pénètre dans ce lieu.

Chaque jour, j'entame un jogging de chez moi jusqu'à ce que j'arrive ici.

Je m'avance devant les pierres tombales, sans pouvoir m'empêcher de considérer le nombre de personnes qui avaient une vie avant de finir ici. Et dire que j'avais peur de cet endroit quand j'étais petite, et que maintenant, pas une journée ne passe sans que je n'y vienne.

Une fois arrivée devant un grand arbre, je m'assieds sur l'herbe fraîche et observe la pierre tombale que j'avais en face de moi. Elle ressemblait à toutes les autres, et la personne qui reposait ici avait une place tout aussi importante pour moi, que les autres défunts avaient pour leurs proches.

Mes yeux tombent sur les lettres gravées sur la pierre froide.

« Dahlia Lewis

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