34- En quête de la vérité

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Ridgefield, Connecticut.

Briar

Ça faisait plus d’une semaine que je retrouvais Isaiah au studio de Madame Ryan, même si je ne dansais pas, on passait nos nuits à discuter, il me parlait de ce qu’il avait vécu en ces années d’absence et j’écoutais chacun de ses récits, certains ...

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Ça faisait plus d’une semaine que je retrouvais Isaiah au studio de Madame Ryan, même si je ne dansais pas, on passait nos nuits à discuter, il me parlait de ce qu’il avait vécu en ces années d’absence et j’écoutais chacun de ses récits, certains horribles, d’autres plutôt joyeux.

Ces rendez-vous étaient devenus un rituel, lui cherchait à échapper à ses rêves et moi je voulais m’évader de ma réalité, ça nous permettait aussi de renouer avec notre passé commun, parfois il nous arrivait de franchir la limite imposée, celle de l’amitié, or nous savions tous les deux que nous n’étions pas amis, plus depuis cette nuit où il m’a embrassée, et même si c’était il y a longtemps, lui non plus n’a pas oublié, je le voyais dans le gris de ses yeux, dans la manière dont ses derniers me regardaient, et étrangement, je commençais à y prendre goût.

Dès que je pénètre dans la maison, l’odeur du café me chatouille les narines et un énorme sourire se dessine sur mes lèvres à l’idée de goûter ce nectar addictif pour mon cerveau.

J’arrive à la cuisine où je retrouve mon père assis devant son journal et sa tasse fumante. Je le salue et dépose un petit baiser sur sa joue avant de me diriger vers la machine à café et de remplir ma tasse. Je prends place en face de mon géniteur qui me regarde en plissant les yeux.

- Tu as l’air de bonne humeur, par rapport à hier, relève-t-il.

Je hausse simplement les épaules. Je n’allais pas en vouloir éternellement à mon père, je sais qu’il s’inquiète alors je préfère le rassurer en évitant de mentionner le sujet qui fâche : Isaiah McLaren.

- Tu es allée courir ? me demande-t-il.

Je hoche la tête en guise de réponse.

- J’ai rendu visite à maman.

Un faible sourire se dessine sur les lèvres de mon père qui me confie qu’il comptait se rendre au cimetière tout à l’heure, c’était sacré pour lui, et pour moi aussi.

C’est rare qu’un jour ne passe sans que j’aille me recueillir sur sa tombe, si ce n’était pas moi cette dernière serait recouverte d'un tas de fleurs fanées et ce serait mon pire cauchemar, qu’on l’oublie comme la plupart des tombes voisines. Alors je fais de mon mieux pour m’arranger, même si ce n’est que pour quelques minutes.

Je sursaute en entendant comme un bruit de claquement de porte, des murmures se font entendre et mon père me lance un regard interrogateur. Je hausse les épaules dans l’incompréhension.

Quand Audrey et Benji apparaissent près du seuil de la cuisine, mon géniteur fusille le couple du regard, je me retiens d’exploser de rire.

- Ils ont l’habitude d’entrer dans ma maison comme dans un moulin ? me demande papa.

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